ahmed bencherif écrivain et poète

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              « A un homme façonné comme Abd-el-Kader dans un moule exceptionnel, homme dur comme le bronze, souple et plein de ressort comme l’acier, d’un esprit aussi vaste que le pouvait permettre son éducation, et qui, s’il était venu au temps de la jeunesse politique des Arabes, eut certainement accompli des choses immenses, à cet homme nous opposâmes aussitôt les caractères les plus variés, les talents les plus sérieux; quoique les plus divers ». Léon Plée

        « On a souvent comparé Abd-el-Kader à Jugurtha; il n’est pas sans quelque rapport avec Tac-Farinas. Celui-ci fut comme lui élu chef par une tribu insurgée; de même qu’Abd-el-Kader fatigua nos troupes, il fatigua les troupes romaines. Il alla comme lui, étant vaincu, chercher des forces dans le désert ». Léon Plée

Un nouvel adversaire : le général Desmichels

Le général Desmichels arrive à Oran le 23 avril 1833. Début mai, il sort de la place avec 2.000 soldats, tombe au point du jour sur la puissante des Gharaba Hachem,  la pille, la disperse.  La colonne est assaillie par des nuées de moudjahidine. La colonne rentre sans dégât majeur, et ravitaille Oran. L’appel du djihad par Abdelkader et son père est entendu et aussitôt les douars environnants se soulèvent. Ils viennent établir leur campement à trois lieues d’Oran, au ‘Figuier’ El Karma. Le général Desmichels sort de nuit pour surprendre Abdelkader. Il espère livrer bataille en avant de la place. Mais Abdelkader ne se laisse pas entrainer. Desmichels établit alors un blockhaus, lui signifiant que ses troupes ne reculent pas. Abdelkader attaque, Desmichels appelle toutes ses troupes. Mais Abdelkader les force de battre en retraite vers la place forte. Desmichels s’empare d’Arzew. Mais l’émir enlève jusque dans Arzew Betouna, un de ses nombreux ennemis et le fait exécuter. La mort de son père Mahiedine le prive de l’autorité morale, mais il sait en tirer bénéfice et ses actions sont plus téméraires et entreprenantes.

Abdelkader battait continuellement la campagne forçant les tribus à le suivre dans sa lutte, les empêchant de faire commerce avec les troupes françaises ou de les ravitailler en graines, huiles, viandes.

Le général Desmichels est maitre de la ville d’Oran à l’intérieur des murs de celle-ci, qui est de plus constamment sous les attaques d’Abdelkader. Il est presque prisonnier dans sa propre garnison, privé de ravitaillement et le risque de sortir razzier les tribus limitrophes n’est pas sans danger. Il doit en priorité faire nourrir ses hommes de troupe. Aussi, il tente une négociation avec l’émir. Ce sera le traité Desmichels.

71 Abelkader nos soldats Léon Plée

P40 J. Pichon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La vie d’Abdelkader

 

 

Qui est Abdelkader ?

                          Témoignage d’Alexis de Tocqueville 1805-1859 :

 

               « Il ne faut pas se fier sur le passé et croire que la puissance d’Abdelkader, après avoir brillé un moment, s’éteindra comme tant d’autres. Il est au contraire fort à craindre qu’Abdelkader ne soit en train de fonder, chez les arabes qui nous entourent, un pouvoir plus centralisé, plus agile, plus fort, plus expérimenté et plus régulier que tous ceux qui se sont succédé depuis un siècle sur cette partie du monde. »

                                                        Henri Tessier l’émir Abdelkader p 96

 

 

 

                                Abdelkader, le diplomate

 

               Le traité Desmichels ou le traité de paix abordé lors de l’émission passée nous révèle la dynamique et le génie d’Abdelkader en diplomatie. Sa renommée encore naissante et sa puissance encore en construction n’empêchent pas ce chef non reconnu au niveau International à exceller dans l’art des négociations de questions les plus âpres et les plus complexes. A notre sens, il dépassait de loin le meilleur des ministres des Affaires étrangères de  son temps. Cela est d’autant plus vrai que l’émir poursuit encore l’organisation de son administration toute neuve et pose les premiers fondements de l’État authentiquement algérien qu’il est entrain de créer dans un environnement sociologique complexe et bien souvent hostile, sans compter les considérables difficultés que crée la conquête française de notre pays.

Le général Desmichels écrivit à l’émir Abdelkader pour l’informer qu’il était disposé à entrer en pourparlers avec lui et négocier un traité de paix entre les deux parties en décembre 1833. Abdelkader lui envoya une lettre dépêcha deux de ses lieutenants Miloud Ben Arrach et Ould Mahmoud pour conférer en dehors d’Oran avec Mardochée Amar, représentant le général Desmichels. Dans la lettre, il dit que ses deux envoyés lui feront connaitre ses propositions et si elles sont acceptées, vous pouvez aussitôt envoyer le juif Amar Mardochée auprès de l’émir pour arrêter le traité de paix.

Le général rend compte de la correspondance à son gouvernement et demanda l’autorisation de traiter avec Abdelkader. Paris donna son accord aux conditions suivantes :

1° Abdelkader reconnaissait l’autorité de la France

2° Abdelkader prêtait foi et hommage au roi des Français

3° payait un tribut annuel.

Les négociations furent aussitôt engagées et se poursuivirent du 4 au 26 février 1834. L’émir rejetait carrément les propositions du gouvernement français. Il demeurait  campé sur ses positions. Il savait qu’il était  en position de force et que son ennemi était dans une situation désespérée du moins en faiblesse. Ses hommes étaient menacés de mourir de faim et embarquer ses troupes étaient aussi à haut risque. Finalement, le traité est signé conjointement le 26 février 1834 par les deux parties. C’est le triomphe de l’émir Abdelkader : le traité ne fait aucune mention de cette condition de reconnaissance de l’autorité de la France. Toute la province est sous la souveraineté de l’émir à l’exclusion d’Oran, Arzew, Mostaganem. Son autorité s’étend jusqu’ à Chelef.  Voyons le texte du traité :

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L’officier d’ordonnance M. Desforges prend la fuite et rentre à Oran informé le général Desmichels du désastre qui avait frappé sa colonne expéditionnaire. Point nécessaire de dire son désarroi et son abattement ! Aussitôt, il rassembla les troupes de la garnison pour se porter au secours de leurs camarades qui purent être sauvés à temps anéantissement. Ce qui resta de la colonne rentra à Oran dans les conditions, des plus pénibles.

Dans l’ardeur de sa victoire, Abdelkader reprend la route de Mostaganem pour continuer à maintenir le siège et à s’en emparer. Abdelkader ne dispose pas d’artillerie de siège dans son armée encore en formation, laquelle est composée exclusivement d’infanterie et de cavalerie. Les fantassins avaient pris possession des faubourgs et attaquent l’un des forts situés près de la mer. Un brick français les pilonnait sans cesse. Les Arabes se déshabillent et nagent en direction du navire, leurs fusils au-dessus de leur tète. Ils tentent d’aborder, mais ils sont repoussés. De son coté, Abdelkader avait creusé une galerie de mine sous le pied des murailles et des explosifs éventrèrent une brèche prise d’assaut par des moudjahidine qui sont repoussés en désordre par un feu nourri des soldats massés à droite et à gauche des murailles. Abdelkader dont les ressources ne lui permettent pas de libérer la ville sut lever le siège et regagner Mascara.

Le 6 aout 1833, le général Desmichels opère une razzia contre la tribu des Zmélas et enlève femmes et enfants.il négocie la libération des otages sous condition que la tribu n’obéisse plus à Abdelkader et vienne s’établir à Messerguin et à Oran. D’un autre coté la tribu des Douairs ancien makhzen turc continue de ravitailler la garnison d’Oran. Ce fut un coup terrible pour l’émir. Il décide de leur dépêcher des marabouts influents qui les convainquent de renoncer à tout lien avec les français. Les Zmélas quittent Messereguin et les Douairs cessent toute activité commerciale avec les français.

Le général demande à l’émir le 30 octobre, au nom de l’humanité, la  libération des prisonniers français qui escortaient Kaddour Tubben, chef de tribu des Bordjia.  Abdelkader décline cette sollicitation et lui adresse un défi avec une grandeur d’esprit certaine :

« Quand vous sortirez à deux ou trois jours d’Oran, j’espère que nous nous verrons et l’on saura enfin qui de nous doit rester le maitre du pays ».      J. Pichon

Le général relève le défi et sort le 2 décembre à 6 heures du soir, la tète de 2000 fantassins, 400 chasseurs (cavaliers), 100 sapeurs, 2 pièces d’artillerie. Il tombe sur la tribu des Zmélas. De violents combats les opposent. La colonne française parvient à tuer un bon nombre d’Arabes, d’enlever des femmes, de faire des prisonniers. La troupe française rentre à Oran glorieuse de sa razzia qui avait emporté des vivres dont la garnison manquait cruellement. Car, elle était ravitaillée seulement par la mer. Par voie terrestre, elle ne recevait aucun ravitaillement par risque de tomber sur les moudjahidine. Le général était dans une situation critique pour assurer la survie de ses hommes. Il avait deux alternatives, l’une aussi grave que l’autre : voir mourir de faim ses hommes ou s’embarquer pour la France.  Il réitère sa demande de libération des prisonniers à l’émir et lui propose une négociation de la paix.

Abdelkader renonça à diriger lui-même le siège de la ville qu’il confia aux Hachem Ghraba. Il se rend en toute hâte vers le point qu’il sait le plus menacé et exposé à la furie du général, qui n’est autre que le campement des Douairs et des Zémelas. Ses contingents chargent la colonne qui est sous le commandement de l’officier de l’Etang : l’infanterie française bat en retraite précipitée et de façon désordonnée ; la cavalerie prit la fuite sans se retourner ni reprendre le souffle. Cependant, l’artillerie oppose une résistance sérieuse. Les contingents de l’émir s’emparent du butin pillé aux deux tribus. Les soldats français, qui n’avaient pas ramené de ravitaillement, sont en proie aux affres de la soif et de la faim. De plus, le soleil du mois d’aout les brule. Bientôt les moujahidine les cernent de tous cotés.

Les deux tribus reprirent courage. Elles sont prêtes à la contre attaque. La bataille est engagée et c’est la débandade de la colonne française dont des contingents battent en retraite. Vif et alerte, tacticien de grande valeur, Abdelkader donne un ordre par lequel il s’assure la victoire. Son cri puissant et chaud  d’Abdelkader retentit, galvanise, enthousiasme : « Incendiez la plaine ! ». Sur le champ, des centaines de cavaliers partent au galop, sillonnent de tous les sens la plaine et mettent partout le feu aux herbes sèches et aux broussailles sur les arrières des soldats français dont la marche est ralentie par leurs blessés. La colonne ennemie marche sur une épaisse couche de cendres brulantes et passe au travers de rideaux de flammes. Ce stratagème épuisait leurs forces et leur résistance. Un grand nombre de soldats jettent leurs armes. Certains moururent asphyxiés, d’autres roulaient sur ce tapis de cendres et de flammes toujours brulantes et désespérés, leur vie finit sous les coups mortels des yatagans des moudjahidine.

                                                    Qui est Abdelkader ?

                                                       3ème Témoignage :                   

                         Chevalier William, ancien officier à l’Armée d’Afrique

                       ‘L’Émir Abdelkader éditions chez les libraires Paris 1866‘

«  Le terrible guerrier, connu sous le nom d’Abdelkader…nous avons pensé que la connaissance de ce grand héros serait agréable… l’histoire de ce guerrier célèbre, présentant des considérations élevées, nous avons présumé que l’étude du grand agitateur Africain pourrait être d’une utilité, pour la Dynastie des hommes doués d’un esprit véritablement supérieur.

                Il nous a été donné, après avoir combattu le guerrier célèbre, de le voir de près et de connaitre le grand et noble caractère de ce terrible descendant de Bocchus et de Jugurtha ».           

Pourquoi le général veut-il négocier à tout prix la paix ?

Lors de l’émission précédente, Mme Ouahiba m’a posé la question de savoir si le général avait peur. J’avais répondu que oui sans donner de détails, puisque nous étions à la fin de l’émission. Nous allons encore parler des combats pour mieux comprendre la position peu enviable du général. Nous allons aborder cette question avec un auteur contemporain de l’émir pour qui il avait beaucoup d’admiration, en ce sens qu’il était le champion de la liberté des Arabes : Charles-Henry Churchil

Les combats continuent la résistance des troupes de l’émir ne faiblit pas devant la volonté et l’acharnement du général Desmichels pour soumettre le peuple de la province. Ainsi de part et d’autre, l’engagement ne se réduit pas. La prise de Mostaganem par le général aboutit à l’offensive d’Abdelkader pour la libérer. L’émir n’y parvient pas, mais il démontre à tous que sa puissance compte énormément et barre la route au conquérant français. C’est ce que nous allons apprendre de cette épopée de notre champion de la liberté.

§§§§

Le général Desmichels s’empare d’Arzew et de Mostaganem vers la fin du mois de  juillet 1833. Ainsi, il démontre que la conquête allait se poursuivre et que désormais le nouveau commandement de la province d’Oran s’y engageait résolument. Mais Abdelkader était aussi résolu à lui barrer le chemin de la gloire. Le 2 aout, il se met à la tète de ses cavaliers et ses fantassins et se porte vers la ville occupée pour tenter de la prendre. Le général reprend la route d’Oran, laissant les forces de la garnison se défendre elles-mêmes. Il espère ainsi que la présence d’Abdelkader lui laisserait les mains libres pour mener une expédition contre deux tribus alliées à l’émir. Il y arrive le 4 aout et le lendemain, il sort à la tète de 3.000 cavaliers et fantassins, 3 pièces de campagne pour razzier les deux tribus, les Douairs et les Zémelas. La colonne se rua sur le campement. La cavalerie charge,  l’infanterie fonce, l’artillerie tire à boulets. Les Arabes sont surpris, décontenancés, n’opposent qu’une faible résistance sporadique. Ils se dispersent, fuient laissant bétail, troupeaux, femmes et enfants. Soudain,  leur fuite cesse et leurs contingents commencent à grossir : Abdelkader venait d’arriver.

 

                                             L’auteur Léon Plée

                                 Abdelkader, nos soldats, nos généraux

              « A un homme façonné comme Abd-el-Kader dans un moule exceptionnel, homme dur comme le bronze, souple et plein de ressort comme l’acier, d’un esprit aussi vaste que le pouvait permettre son éducation, et qui, s’il était venu au temps de la jeunesse politique des Arabes, eut certainement accompli des choses immenses, à cet homme nous opposâmes aussitôt les caractères les plus variés, les talents les plus sérieux; quoique les plus divers ». Léon Plée

        « On a souvent comparé Abd-el-Kader à Jugurtha; il n’est pas sans quelque rapport avec Tac-Farinas. Celui-ci fut comme lui élu chef par une tribu insurgée; de même qu’Abd-el-Kader fatigua nos troupes, il fatigua les troupes romaines. Il alla comme lui, étant vaincu, chercher des forces dans le désert ». Léon Plée

Un nouvel adversaire : le général Desmichels

Le général Desmichels arrive à Oran le 23 avril 1833. Début mai, il sort de la place avec 2.000 soldats, tombe au point du jour sur la puissante des Gharaba Hachem,  la pille, la disperse.  La colonne est assaillie par des nuées de moudjahidine. La colonne rentre sans dégât majeur, et ravitaille Oran. L’appel du djihad par Abdelkader et son père est entendu et aussitôt les douars environnants se soulèvent. Ils viennent établir leur campement à trois lieues d’Oran, au ‘Figuier’ El Karma. Le général Desmichels sort de nuit pour surprendre Abdelkader. Il espère livrer bataille en avant de la place. Mais Abdelkader ne se laisse pas entrainer. Desmichels établit alors un blockhaus, lui signifiant que ses troupes ne reculent pas. Abdelkader attaque, Desmichels appelle toutes ses troupes. Mais Abdelkader les force de battre en retraite vers la place forte. Desmichels s’empare d’Arzew. Mais l’émir enlève jusque dans Arzew Betouna, un de ses nombreux ennemis et le fait exécuter. La mort de son père Mahiedine le prive de l’autorité morale, mais il sait en tirer bénéfice et ses actions sont plus téméraires et entreprenantes.

Abdelkader battait continuellement la campagne forçant les tribus à le suivre dans sa lutte, les empêchant de faire commerce avec les troupes françaises ou de les ravitailler en graines, huiles, viandes.

Le général Desmichels est maitre de la ville d’Oran à l’intérieur des murs de celle-ci, qui est de plus constamment sous les attaques d’Abdelkader. Il est presque prisonnier dans sa propre garnison, privé de ravitaillement et le risque de sortir razzier les tribus limitrophes n’est pas sans danger. Il doit en priorité faire nourrir ses hommes de troupe. Aussi, il tente une négociation avec l’émir. Ce sera le traité Desmichels.

22
jan 2023
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Emission Radio Tlemcen

Lectures sur l’émir Abdelkader

2ème numéro  : l’émergence d’Abdelkader

Mardi 10 janvier 2023

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Editée par l’écrivain Ahmed Bencherif

Animateur radio : Mme Ouahiba

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Capitaine Jean Pichon,

du 2ème tirailleur Algérien (1855-1929) suite

SSSS

Léon Plée historien

                                II Débuts politiques et militaires

                                      Capitaine Jules Pichon

Abdelkader , sa jeunesse son rôle politique et religieux

 

La puissance d’Abdelkader est précaire. Il est nommé par trois tribus seulement, sans argent, ( il possédait 3 boudjous 3,50francs attachée à un pan de son burnous. Il allait faire face aux dépenses d’un gouvernement régulier et à triompher de la résistance des chefs rivaux qui se disputaient la province d’Oran.

L’auteur se pose la question et tente d’y répondre dans son ouvrage :

         «  Comment parvint-il à surmonter tous les obstacles et à pouvoir soutenir une guerre presque continuelle pendant quinze ans    contre une grande puissance qu’il força à certain !moment de porter son armée d’Afrique au chiffre à peine croyable à 106.000 hommes ? »

Il avait compris qu’il devait prêcher un discours religieux , d’ailleurs le seul qui put exister à cette époque de gestation du nationalisme algérien. Disons cependant que le patriotisme est formellement reconnu dans le dogme de l’islam. Le musulman doit défendre, sa famille, ses biens, son honneur, sa patrie contre l’envahisseur qui était pour la circonstance le christianisme.   Il s’appuie aussi sur les confréries maraboutiques dont les cheikhs étaient de tout temps à l’avant-garde de la lutte contre l’oppression ou contre les chrétiens. Il insiste aussi sur l’impuissance des envahisseurs en se refermant derrière les murs d’Oran.

Cependant, la province d’Oran est divisée en zones de commandement, chacune aux ordres d’un chef jaloux de son autorité :

-          A l’Ouest, Ben Nouna commande Tlemcen , avec le titre de khalifa du sultan du Maroc.

-          Le Nord  et le voisinage d’Oran obéissent à Moustapha Ben Smlail et son neveu El Mézari, anciens chefs du Makhzen turcs .

-          A l’est et sur le territoire qui avoisine le Chélif gouverne si El Aribi.

-          Au Sud c’est la grande tribu des Angads avec son cheikh El Ghomeyri.

-          Enfin Mascara s’est érigée une sorte de république et se gouverne au moyen d’une djemaa conseil de notable.

Toutefois, cette ville ne tarda pas à reconnaitre le sultan Abdelkder qui proclama le djihad dans la mosquée du haut du minbar. Son prêche est habile ; il fustige les impies qui ont souillé la terre d’Islam et montre clairement leur impuissance à dominer la province. Mais pour atteindre cet objectif, il faut arrêter les luttes intestines. La cause sacrée doit primer sur toute autre chose. Il déclare entre autre :

        « si j’ai accepté le pouvoir c’est pour avoir le droit de marcher le premier et de vous conduire dans les combats de Dieu. J’y suis prêt ; mais je suis aussi prêt à me ranger sous la loi de tout autre chef que vous jugeriez plus apte et plus digne que moi de vous commander pourvu qu’il s’engage à prendre en mains la cause de notre foi. ».

En se réclamant du djihad, Abdelkader prend le pas sur les compétiteurs et mettait de son côté les partis religieux marabouts confréries qui couvrent l’Algérie et le Maroc..

21
jan 2023
Posté dans Non classé par bencherif à 9:40 | Pas de réponses »

              Le père organise la défense d’Oran, en sa qualité de marabout comme de tradition au temps des Turcs. 

Abdelkader  se distingue sous les ordres de son père dans les confrontations du 3 et 7 mai , 16 et 23  octobre , 10 et 11 novembre de l’année 1831, sous les murs d’Oran. Abdelkader pieux, élégant, intrépide cavalier, habile dans les exercices du corps. Dans la rencontre du 7 octobre, chargeant jusqu’au milieu des lignes ennemies, il faillit être prisonnier et  son cheval avait reçu sept coups de baïonnette.  Sous le feu terrible, il réussit à ramasser son neveu si Tayeb blessé

Mahiedine de nouveau sollicité pour son investiture de sultan, il refuse encore une fois. Alors s’écrièrent les principaux des Hachems et des Beni Amer :

« eh bien puisque tu ne veux pas nous commander, donne-nous pour sultan, non pas ton fils ainé qui n’est qu’un homme de livres, mais le  fils de Zohra qui est un homme de poudre ».     

Touché jusqu’aux larmes, le maitre refusa encore. Sollicité encore une fois le 22 novembre 1832, il concéda et demanda à son fils Abdelkader :

« si tu étais appelé à commander aux Arabes, comment gouvernerais-tu ? »

Et Abdelkader de répondre :

« le livre de la foi à la main et si la loi me l’ordonnait, je ferais moi-même  une saignée derrière le coup de mon frère ».

Véritable profession de foi à laquelle Abdelkader n’a jamais menti. Le père sortit de sa tente et présenta son fils :

« Voici le sultan annoncé par le prophète. C’est  le fils de Zohra . Obéissez-lui comme vous obéissez à moi ».

Acclamations instantanées ! Abdelkader s élança sur son cheval et la foule se précipita sur lui. Pleuvent des vivats et des bénédictions.

Abdelkader choisit le titre de l’émir au lieu de sultan. Selon l’auteur J. Pichon, c’est par délicate déférence à l’empereur du Maroc. Est-ce vrai ? Y a-t-il une autre motivation ? Abdelkader est âgé alors de 24 ans.

 

« Nous avons assumé cette lourde charge, proclame-t-il, dans l’espoir que nous pourrions être le moyen d’unir la grande communauté des musulmans, d’éteindre leurs querelles intestines, d’apporter une sécurité générale à tous les habitants de ce pays, de mettre fin à tous les actes illégaux perpétrés par les fauteurs de désordre contre les honnêtes gens, de refouler et battre l’ennemi qui envahit notre patrie dans l’espoir de nous faire passer sous son joug. »

 

Ahmed Bencherif

Écrivain chercheur

 

19
jan 2023
Posté dans Non classé par bencherif à 11:40 | Pas de réponses »

Lectures sur l’émir Abdelkader

1er numéro : l’émergence d’Abdelkader

Vendredi 23 décembre 2023

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Editée par l’écrivain Ahmed Bencherif

Animateur radio : Benosmane Reda

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Capitaine Jean Pichon,

du 2ème tirailleur Algérien (1855-1929)

                                               Abdelkader

                        Sa jeunesse, son rôle politique et religieux

son rôle militaire sa captivité sa mort ( 1807-1883 )

(Editeur militaire Henri-Charles Lavauzelle

Paris Dépôt légal 1899)

 

                        Le devoir de faire connaitre ce héros national :

              1er témoignage

              (M. le maréchal Soult disait, en 1843, à l’une des personnes de son intimité:
«Il n’y a présentement, dans le monde, que trois hommes auxquels on
puisse accorder légitimement la qualification de grands, et tous trois
appartiennent à l’islamisme ; ce sont : Abd-el-kader, Méhémet-Ali et
Chamyl.» Alexandre Bellemare , Abdelkader )

 

 

 

 

 

                           Abdelkader Ben Mehiedine

Généalogie :

Abdelkader, fils de Mahiedine, fils de Mustaopha, fils de Mohamed, fils de Mokhtar, fils d’Abdelkader, fils d’Ahmed, fils d’Abdel El Kaoui, fils de Koled, fils de Youcef, fils d’Ahmed, fils de Chaaban, fils de Mohamed, fils d4Idriss Ben Idriss, fils d’Abdallah, fils de Hassan, fils de Houssein, fils de Fatima, fille de Mohamed, le prophète de Dieu et épouse d’Ali Ben Abi Taleb.

Il est né en 1807 ou 1808. Sa date de naissance précise n’est pas connue. Mais l’année 1808 est retenue par le dictionnaire Larousse. Le père eut six enfants dont cinq garçons et une fille issus de ses quatre femmes. Abdelkader est le fils de Zohra, bent Sidi Omar Ben Douba, la troisième femme de Mahiedine.

Il étudie à l’école de son père et à  quatorze ans, il est envoyé à Oran poursuivre ses études. Mais, la dissolution des mœurs, les exactions de la milice turque, les désordres sociaux, la pauvreté des habitants le contraignent à quitter la ville et à revenir à Guetna poursuivre son enseignement

Il grandit dans une famille pieuse et savante, altruiste, aimant son prochain, qui jouissait du respect et de la  considération de tous les musulmans de la province d’Oran. Le père Mahiedien est un savant, marabout dont les enseignements et la piété éclairent ses coreligionnaires. Il crée une école où sont dispensés gratuitement les cours de lettres, de droit, d’histoire et de la théologie. Il faisait aumône d’une grande partie de ses récoltes annuelles à des malheureux. Son influence s’étendait dans tout le territoire de la province d’Oran. Il était opposant au pouvoir turc qui le craignait en sa qualité de marabout. En effet, ces chefs religieux et confrériques déclenchaient souvent les insurrections populaires en donnant le point de départ, le jour de marché sur les plaines. Il arbitrait les différents entre tribus qui venaient volontairement de loin ou de près solliciter son arbitrage qui s’imposait à tous comme émanation de justice divine.

          Il mène une vie calme et se consacre à ses études. Mais l’influence religieuse du père fait ombrage au bey d’Oran. Une légende court et fait grand bruit qu’un jeune arabe sera sultan des Arabes de l’Ouest et les libérerait de la tyrannie du gouvernement turc. Vrai faux ? le bey Hassan  croit d’autant qu’une tentative de rébellion à Mascara y donne plausibilité et alors. Elle est le fait d’un certain Tidjini un religieux fervent. Alors toutes les accusations sont portées contre le docte Mahiedine. Le mutin fut d’ailleurs tué. Mais le bey Hassan trouve dans cette affaire le moyen d’inquiéter Mahiedin. Il accusa si Ali Bou Taleb, le frère de Mahiedine. Celui-ci se sauva et Mahiedine craignit pour sa sécurité et celle des siens.

Il fit répandre le bruit qu’il allait en pèlerinage à la Mecque. Après quelques difficultés de Hassan, il prit le chemin de la Mecque. Aussitôt ses adeptes, résolurent de faire partie de sa caravane. Ils quittent Guetna et parviennent jusqu’à la vallée du Chélif. Le bey Hassan avisé par ce dessein de celui qu’il pensait être son concurrent, lui envoie des messagers pour l’aviser du danger qu’il courait par la main du Dey Houcine et le prie de revenir à Oran. Mahiedine dut revenir à Oran avec son fils et sa famille. Une fois arrivés à Oran ils sont immédiatement mis en résidence surveillée et partout où ils vont-ils sont surveillés par des gardes du bey Hassan. Ce contrôle physique dura deux ans et enfin Mahiedien put ainsi partir de nouveau à la Mecque sans crainte. En compagnie de son fils Abdelkader, il  put se rendre à Tunis et s’embarqua avec son fils Abdelkader, alors âgé de19 ans. Ils font le Caire, Suez, Djedda, la Mecque. Ils accomplissent le pèlerinage et font halte à Médine. Un noir pieux les aborde à la Mecque et fait une prémonition et dit à Mahiedine : tu seras sultan. Le père dit ne pas en vouloir. Alors le visionnaire dit que ce sera ton fils. Ils se rendent à Baghdad, visitent le mausolée du saint Abdelkader Djilani, leur aïeul. Ils dissertent avec les oulémas. Le voyage exerce une influence sur Abdelkader.il avait étudié avec soin le gouvernement des pays qu’il avait visités.

Ils font un autre pèlerinage à la Mecque l’année d’après. Ils apprennent que l’affaire de Tidijini était vite oubliée et que si Ali Boutaleb était revenu parmi les siens. Ils décident alors de revenir en Algérie et au milieu de l’année 1829, ils rentrent au pays et à la fin de la même année, Abdelkader épouse sa cousine ; Kheira, fille de son oncle paternel si Ali.

Le 14 juin 1830, c’est l’agression contre Alger par le corps expéditionnaire du général de Bourmont, composé de 35.000 soldats et des centaines de navires de guerre.  Alger, la citadelle hier encore imprenable, tombe aux mains des Français. C’est la chute du pouvoir des Turcs. Le dey Hocine capitule le 5 juillet et il lui est permis par le commandement militaire français de regagner la Turquie en emportant sa fortune estimée à quatre millions de francs. Soucieux de préserver son pouvoir et ses intérêts, le bey d’Oran, Hassan, sollicite l’appui de Mahiedien qui revient à Guetna et tient un conseil de tribu pour étudier la proposition du bey. Les membres sont unanimes pour aider le bey à préserver son pouvoir. Mais Abdelkader s’insurge et dit qu’il n’y avait pour sa famille aucune certitude pour protéger le bey Hassan contre le ressentiment général de la population dont il faisait l’objet. Il ajoute qu’un autre motif s’oppose à donner l’asile au bey Hassan : donner l’asile au représentant d’un gouvernement tyrannique méprisé et exécré serait considéré par les Arabes comme une approbation de sa conduite passée. Il conclut : «  nous ferions des ennemis de tous ceux qui ont eu à se plaindre de Hassan, c’est-à-dire de tous les Arabes de la province ». Aussitôt mieux éclairés les membres du Conseil se rangèrent de l’avis d’Abdelkader.

Le 4 janvier 1831, le général Damrémont entre à Oran et le dey Hassan s’embarque pour Alexandrie.  L’anarchie règne alors sur fond de brigandages les haines et les rancunes ravivent les passions. Les habitants de Tlemcen et les Beni Ameur sont unanimes pour confier le pouvoir à un chef investi d’une autorité absolue. Ils firent appel alors au sultan du Maroc Moulay Abderahmane  qui leur envoya son neveu Moualy Ali. Mais la France s’y oppose par son représentant de Mornay et Moulay Ali fut rappelé au bout de quelques mois.  Le rôle politique allait véritablement commencé.

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