Toi et la mer
La basse falaise se jetait vers la mer,
Habillée de sombre végétation dense,
De sapins trapus et robustes, chênes verts,
D’herbes sauvages, de baie et de garance.
Sa douce paroi de grès luisait au soleil
D’automne, adouci le soir par des vents frais
Qui survolaient la mer en ondes merveilles
Et balayaient doucement le sable doré.
Des proches flots bourbeux, surgissaient trois récifs
Trop petits pour offrir un nid aux mouettes,
Et sans danger pour les navigateurs actifs
Sur barque ou navire par nuit de tempête.
Le ciel était brumeux, chargé de nuages
Ternes surgis soudain des vapeurs de la mer,
Solitaire était en ce temps cette plage,
Trois baigneurs quittaient l’eau en hâte l’air amer
Ma belle naïade déplorait l’éclaircie
Pour vivre ce plaisir de brasser les eaux bleues,
Evoluer en sirène de bel art réussi,
En sentir la fraîcheur, toucher le fond de peu.
Nadine, c’était son nom slave en gloire
A l’Espérance, présent fabuleux des humains.
Elle levait l’ancre pour rentrer avant le soir,
Faire le ménage de ses habiles mains
Et vaquer la nuit aux accords poétiques,
Entre elle, baptisée Egérie, et son poète,
Roi Numa, d’emprunt, tous deux angéliques,
Liés au sublime, sur fond d’amour en doute.
A suivre