ahmed bencherif écrivain et poète

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Archive pour mai, 2011


ta tristesse, Sama, extrait : les chants; ahmed bencherif

23 mai, 2011
Poésie | Commentaires fermés

qu’il s’évapore le nuage de ton coeur

que sa pluie de tendresse tombe

aille rafraichir tes jardins fleuris

lance le concert allègre des oiseaux

te couvre de grâces qui ne fanent

que la bergère vienne te jouer la flute

les houri viennent te danser le ballet

les canaris habitent dans ta cour

Gabriel te veille du mal d’ici-bas

que poète ne cesse de te chanter

alors oublie tes envieuses aveuglées

l’amour est perpétuel déchirement

ne renonce à tes amours sublimés

sois battante comme toute reine

je suis là pour toi apprivoisé

je serai là pour toi chevalier veillant

tes heures oisives et gaies d’hier

doivent perpétuer ton bonheur

évincer ta tristesse dominante

n’écoute les chimères d’arsenic

qui cherchent désunion urgente

moi à trois ans , extrait nouveau roman-ahmed bencherif

23 mai, 2011
hé hé hé c'est moi qui l'ai tué | Commentaires fermés

           Les trois personnes quittèrent ce coin de verdure, ce havre de paix qui fait oublier tous les soucis du quotidien et emplissent l’être d’un bonheur immense. L’enfant marchait en retrait des deux hommes pour jouir d’une certaine liberté, parfois sautillant faisant rouler une bille qu’il sortait de sa poche et la remettait aussitôt, craignant d’être grondé par son père dont l’autorité parentale découlait du fait psychologique et jamais de violence physique. Unique enfant au logis, il était malgré tout choyé et aimé de tous : hommes et femmes. Il jouait avec ses camarades à différents jeux pendant les heures creuses de l’école maternelle ou coranique. Il n’était ni agressif, ni turbulent. Il eut quand même une aventure qui lui avait failli coûter la vie, deux années plus tôt, vers la fin du mois de mai, pendant les moissons. Ce jour-là, le logis était dans une grande activité. Les femmes étaient toutes occupées au petit matin à préparer le déjeuner spécial pour près de quinze invités de marque, qui venaient de la ville de Tiaret. L’enfant avait l’habitude d’aller avec sa grand-mère au mausolée de sidi Abdallah pour se reposer dans sa pieuse solitude. Ne la voyant pas venir le chercher, il sortit sans que personne ne le remarquât et y prit le chemin.       

           L’enfant de trois ans tout au plus courait dans la ruelle et arriva au mausolée qui était fermé et il n’y avait personne tout autour, principalement dans le petit carré clôturé en pierres jusqu’au genou et qui servait de cuisine de fortune aux petites pèlerines. Il alla à la porte rustique peinte en vert très sombre et la cogna violemment de sa petite main dont il ressentit une prompte douleur sans broncher. Il appela ensuite sa grand-mère, mais n’obtint aucune réponse.  Un peu déçu, il s’assit dans le chambranle et se mit à l’attendre. Au bout d’un bon moment, il s’ennuya et se leva. Il fit quelques enjambées sur la piste et commença à regarder le bois de Boulogne qui prenait à dix mètres plus loin. Il n’y voyait rien sauf un écran de verdure opaque. Des arbres hauts et gigantesques l’impressionnait.  Des oiseaux perchés sur les cimes gazouillaient au bon matin. A part leurs chants, le silence était total. Cette solitude mystérieuse éveilla la curiosité de l’enfant qui pénétra dans le bois, sans crainte et peut-être avec la plus grande indifférence.  

.        Le bois s’étendait sur cinq ha environ de forme quadrilatère et prenait plus de longueur que de largeur. Sa voûte de branchage haute et compacte le plongeait quasiment dans la pénombre en plein jour. Rarement, le soleil s’infiltrait au cœur de la petite forêt. Les puissantes racines de l’eucalyptus émergeaient en surface du sol, les branches touffues du chêne partaient à la conquête du ciel, le cyprès s’élevait élégamment, l’acacia poussait aux lisières et avait perdu son fruit effeuillé. Des arbres fruitiers y croissaient, certains moins bien que d’autres. L’amandier et le mûrier  étaient robustes, alors que la vigne et le figuier se trouvaient difficilement de l’espace. Le cresson moissonné régénérait, des orties ployaient.  Des sources resurgissaient, coulaient faiblement sur trois cents mètres, en serpentant et parfois finissaient dans de petites marres dont la profondeur ne dépassait pas un pied. C’était un habitat magique pour les oiseaux forts variés, comme la fauvette, le merle, le rossignol, ou encore les échassiers, tel que la cigogne. Mais en début de cette saison chaude, les serpents s’y promenaient aussi pour boire ou chasser l’écureuil. Ils étaient gros et venimeux, mais ils circulaient en cachette. Des chiens, venus du flanc de la montagne, y faisaient des incursions.              

         L’enfant de trois ans marchait et quand il s’essoufflait, il se reposait, puis, reprenait sa marche. Il avançait avec indifférence dans ce milieu hostile, sans but précis, sans peur, sans courage. Tous ces sentiments lui étaient étrangers et on aurait dit que ses facultés mentales étaient soumises à une force occulte. Il ne pleurait pas, ne riait pas. C’était presque un automate. Il traversa le bois dans le sens de la longueur sur sept à huit cents mètres et déboucha sur la dune, en direction de l’ouest. Celle-ci était immense, clairsemée de plantes vivaces aérées et sans feuillages, ne dépassant pas un mètre de haut. Autrement, elle était partout ailleurs nue et désolée, roulant sur elle-même. Elle longeait le flanc du mont Mekhter et les jardins sur la rive sud de l’oued dont elle s’éloignait à mesure qu’elle s’allongeait à l’ouest. On pouvait imaginer l’enfant escalader presque en rampant des pieds et des mains dans un sable meuble, redescendre en cavalant avec la plus franche gaieté, refaire les mêmes mouvements incertains, redéployer sans cesse des efforts qui s’amenuisaient. On pouvait aussi l’imaginer terriblement assoiffé et affamé,  terrorisé à l’idée d’être perdu sans espoir de secours, vidé de toutes ses forces à mesure que s’écoulaient des heures, sous un soleil ardent qui brûlait le sable et donnait une soif déshydratante qu’il n’était nullement possible d’étancher. Il fit environ trois km et épuisé il s’assit près d’une plante solitaire, exposé au  soleil torride et plombant des quatorze heures.        

           Au logis, l’alerte était générale et le désarroi total. Toute la famille avait perdu espoir de retrouver l’enfant chéri. La mère sanglotait sans fin, tournait en rond dans le patio, s’asseyait et se relevait presque aussitôt, tapait violemment les cuisses ou la poitrine. Ses yeux avaient rougi comme des braises, ses blonds cheveux étaient ébouriffés, sa peau extra blanche s’était ternie sous la pression de l’angoisse. Elle en voulait à sa mère d’avoir été absente ce jour-là au mausolée, d’avoir inculqué à l’enfant le pli d’y aller chaque matin.  Elle ne criait pas, mais rugissait comme une lionne blessée, s’accrochant au moindre prétexte pour abattre  sa colère sur ses belles-sœurs ou les voisines qui essayaient de la raisonner. La grand-mère ne pouvait rien non plus. Invitée au déjeuner, elle était venue un peu plus tôt et les recherches avaient aussitôt été entamées au niveau des jardins tout proches ou plus précisément dans les puits d’irrigation individuels ou publics entrés en service depuis peu et conçus comme en foggara. Au niveau du bois de Boulogne, les mêmes efforts étaient déployés avec persévérance. Mais aucune trace de pas n’y fut relevée. Le pire était à craindre. Il était sérieusement envisagé, imposant aux esprits tout le drame dans sa violence.           

          Néanmoins, l’esprit de bienséance et de convivialité restait présent. Les préparatifs du déjeuner allaient bon train : deux femmes disposaient les bols à soupe, les cuillères, les fourchettes, les serviettes dans de grands plats circulaires en argent ou en cuivre, les bols à soupe, les serviettes, les cuillères et les fourchettes ; une autre essuyait les verres à thé et les assiettes grandes, pour le plat de résistance, les petites, pour les salades, tandis que la mère de l’enfant, qui était une excellente cuisinière, goûtait pour une dernière fois les mets, ajoutant un peu de sel, un peu de cumin, ou encore assaisonnant les feuilles de salade verte. Le déjeuner était riche gastronomique et varié à la hauteur des invités de marque qui venaient de la ville de Tiaret, située au Nord-Est d’Ain-Sefra, apparentés à la cité chérifienne des Fils de sidi Abou Dakhil, un saint homme éteint au 17èeme siècle et enseveli à Arbaouat, un petit bourg, toujours au Nord-Est, où il avait fondé sa zaouïa vers mille six cents cinquante, lui-même venu de la localité de Zemmoura, près de Tiaret. Ils étaient une vingtaine de personnes installés dans l’une des deux salles de séjour au premier étage. Sidi M, un cousin du père, leur tenait compagnie, tandis que le frère cadet de l’enfant, ses cousins et des voisins effectuaient les recherches.      

Anniversaire de l’insurrection de Marguerite-ahmed bencherif

2 mai, 2011
culture | 3 réponses »

                                Anniversaire de l’insurrection de Marguerite

 

 

 

            Pour la deuxième fois consécutive, j’assiste à la commémoration de l’anniversaire de l’insurrection de Marguerite –des Righa- du 26 avril 1901. La minute de recueillement sur le col où eut lieu la bataille sanglante entre les insurgés Righa et les tirailleurs (soldats auxiliaires) se déroulait dans une profonde solennité, en présence des autorités civiles et militaires départementales. Pour moi, elle avait exercé une très forte émotion ; car je revoyais le champ de bataille dramatique que j’avais décrit au tome 2 de mon œuvre Marguerite, mais aussi toutes les souffrances et exactions qu’avaient endurées la tribu des Righa qui avaient pris les armes, comme l’unique voie pour faire entendre leur rejet de
la Hogra , oppression qui se traduisait par le séquestre, les amendes forestières, l’usure. Elle avait été l’objet d’une dépossession systématique en terres agricoles et de bestiaux. Dès 1871, c’est-à-dire l’avènement du gouvernement civil, elle perdit le quart de son capital foncier et de ses troupeaux.

            Ma deuxième sortie avait aussi pour but de faire une communication sur l’insurrection à Marguerite -Ain-torki, lors d’une manifestation culturelle organisée par l’association Nour Iman, lumière et foi à laquelle j’étais convié. Je m’étais donc bien préparé avec beaucoup d’enthousiasme et d’espérance pour donner à cette épopée la place qui lui revient dans la mémoire collective. Hélas ! Comme il est difficile de faire les bonnes choses dans notre pays. Ainsi pour faire connaître un épisode de notre histoire nationale, je me vois contraint à marcher à tâtons; Mon oeuvre est originale et majeure et de ce fait mérité une large médiatisation. Enfin, composons avec nos moyens. J’étais heureux d’être convié à la manifestation entreprise par l’association Nour Iman et j’en remercie Mariam Benamar; Ainsi elle a pu donner aux habitants de Ain-Torki l’occasion d’entendre de vive voix l’épopée de la tribu des Righa et de rencontrer l’auteur, moi-même, qui a écrit l’histoire dans une oeuvre volumineuse.
           Cependant cette manifestation ne s’est pas faite dans des conditions idéales; mais au contraire il y eut si peu d’égard que j’en étais déçu. Les problèmes ont donc fait légion. Le maire n’a pas cru bon de mettre à la disposition des conférenciers le centre culturel qui est plus fonctionnel et plus grand. L’association des Righa dont j’avais rencontré l’année passée deux jeunes ne nous a pas honorés de sa présence; il en est de même pour les descendants du cheikh Yakoub ; comme aucun membre de la tribu des Righa ne nous a été présenté. D’autre part, j’ai cru comprendre des uns et des autres que cette épopée des Righa était considérée comme chose familiale et que les étrangers n’ont pas droit de s’y intéresser. Je dis alors à personnes avec tout le respect que je leur dois que cette épopée fait partie de l’histoire de notre peuple qui la garde comme tout autre évènement dans sa mémoire. De plus, l’organisation n’était pas bien maîtrisée, car ces manifestations doivent faire l’objet d’une attention particulière à chaque étape, qu’il s’agisse du transport ou de l’hébergement ou encore des autres moyens nécessaires à leur réussite.
           S’agissant du colloque national, des contacts ont été faits avec les autorités administratives et culturelles départementales; car elles seules peuvent garantir le succès de ce projet; l’union des écrivains est disposée à fournir le cadre organisationnel à cet effet; je remercie le poète Karaouane Said pour son aide, qui est aussi motivé que moi-même;
je rends hommage à Mariam Benamar qui a eu cette initiative d’organiser la manifestation du 26 avril écoulé; en effet, j’étais très intéressé par son initiative car venant de la société civile qui est appelée à jouer un plus grand rôle dans la vie de notre nation , dans tous les domaines;
Je rends aussi Hommage  à mon ami CHristopher qui m’avait promis sur les colonnes de mon blog de venir assister à cette manifestation, s’il était invité; donc l’invitation lui avait été lancée et il vint de Paris, après avoir acheté et lu mes deux ouvrages.
        Enfin nous sommes en marche vaille que vaille.

 

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