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2
avr 2013
note de lecture d’un internaute sur mon ouvrage « hé hé hé c’est moi qui l’ai tué; ahmed bencherif
Posté dans culture par bencherif à 4:17 | 1 réponse »

Envoyé le 26/03/2013 à 10:43

Lecture de « Hé !Hé !Hé ! c’est moi qui l’ai tué ! »
Ce texte de BENCHERIF Ahmed se révèle être d’une ambigüité déroutante :il y a en permanence une quête de soi qui se dévoile dans ce tissu sémantique intertextuel qui nous fait penser à la force d’une phrase introspective d’un Dostoïevski , ou encore l’imbrication de ces récits sans lien, de prime abord, nous mène dans les méandres d’une narration à la Fitzgerald, ces suites de tableaux si diversifiés et qui dépaysent vraiment dans leur tonalité, nous fait penser à Marquez. Le style est tourné d’une manière géniale sauf que le « je » du narrateur caché par le pronom à la 3em personne « il »du récit est problématique d’une frustration, une énorme frustration que les mots traduisent par des écarts, la métaphore est présente en puissance : c’est une présence très forte de la poésie qui joue des coudes avec la narration ;on aurait tendance à croire que la définition de certains termes lui échappent mais en réalité si on y prête attention, c’est un emploi judicieux qui en est fait.
En somme dans ce texte sefraouin c’est toute la terra literraturra qui est convoqué.
Dans le récit la position de la femme qui souffre à cause d’un mari burlesque et qui va jusqu’à risquer sa vie est un drame que seul un Shakespeare sait alimenter de son style vivace. Le roman de Bencherif mérite plus qu’une simple lecture de passe temps, c’est un livre qui suscite moult réflexions. On aurait aimé que les tabous sexuels qu’il casse soient moins « agressifs » même si on nous montre une manière de faire la chose « à la hussarde » si on peut dire caractéristique de ce désir au féminin néantisé par un machisme primitif. Une petite critique la quatrième de couverture présente très maladroitement le livre.
Ce second roman est de loin supérieur à « Margueritte » ;dans ce dernier la fiction est entrecoupée de longues digressions sur l’Histoire de l’Algérie qui restent sans justifications précises, elles alourdissent la trame narrative ; de plus le passage de l’un à l’autre trahissent une différence de style handicapante parce qu’on a l’impression de lire deux auteurs distincts.
Mais dans tous les cas le travail sur la langue est bien présent, l’auteur en est conscient sauf que la poésie envahie d’une manière presque -si j’ose dire- permanente le texte, ce qui présente quelque fois pour les néophytes des difficultés de compréhension.
Il est certain que Ahmed Bencherif joue dans la cour des grands il est temps qu’on s’en aperçoive, il faut rendre hommage à ce septuagénaire venu tardivement à l’écriture et qu’on aimerait lire encore longtemps.
s


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Une réponse:

  1. Marie Chevalier écrit:

    Ce roman n’est pas ordinaire. Ahmed ne nous embarque pas dans les méandres des colonialistes et des algériens de souche. Il va au-dessus de cela. Il nous fait visiter son pays, son village Ain-Sefra avec de très jolies descriptions. Il s’attarde sur l’environnement et surtout sur la vie quotidienne de gens pauvres, simples et honnêtes. Ils gardent la tête haute même quand les assiettes ne sont pas toujours bien pleines. Le souci du détail et le plaisir sans doute que l’auteur a éprouvé à écrire la vie de ses concitoyens ressortent à chaque page.
    Bien sûr, la promiscuité de camps de légionnaires pourrait avoir des rebondissements malheureux,
    mais le respect de tout un village fait que les journées s’écoulent avec leurs petites joies et peines.
    On suit dès le début la vie de Mohamed. Un homme simple, effacé et si gentil que tout le monde l’affectionne.
    Quand il avoue le meurtre d’un de ces légionnaires, sa gentillesse prime encore sur toute autre considération : il devient un héros. Il en rêvait !
    A lire absolument malgré peut-être quelques petites imperfections de traduction peut-être et de mise en forme. Tout cela n’est rien.
    L’humanisme de Ahmed Bencherif nous fait oublier et nous ravit.

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