Satire
Voyez-le débarquer grossier et fanfaron,
Ouverts tous azimuts en terre conquise
Cynique et brutal, malingre et sans le rond
Le savoir indigent, riche en sottises.
Il accourt au trésor gardé par le Français
Qui tient fusil en main, disposé à tuer
Il tient ce qu’il ne pût arracher par le passé
Par l’armée d’Aragon, hardiment renvoyée.
Il vient le matin, les habits vieillis
Le soir, c’est la mue, il est en costume
Le destin l’a servi ! Le Français l’a servi,
Lui offrit le gîte et le pain en prime.
Il renie sa souche, oublie son propre nom :
Espagnol, puis Français, Algérien, se dit-il
Maître du terroir qu’il reçut en don
La haine dans son cœur, mesquin et combien vil.
Il se donne les airs de seigneur avéré
Mais sans briller par l’esprit chevaleresque,
Il se dit trop savant, sans connaissance titrée
Allègue ses œuvres combien pédantesques
Erige son parti pour tracer ses politiques,
Aux vues très étroites, sans grande analyse
Des données sociales qui mettent à nu sa fresque,
Croit à l’illusion de garder son emprise.
Il exhibe sa force par un ciel serein,
Se cache aux salves qui tonnent si soudain,
Répète son credo, son habituel refrain
Sur l’insécurité, affiche son dédain,
Exige des armes sans ardeur au baroud,
Menace de quitter l’Algérie pour toujours,
Pour vaincre d’astuce la France bien sourde
A ses revendications qu’il clame sans détour.
extrait l’Odyssée
Fil RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.