Le martyr de l’oued
Encore octobre et ses rendez-vous tragiques :
L’oued menace de nouveau la ville,
Rappelle ses dangers, ses crues fatidiques,
Sa force impressionnante, son éternel cycle.
Il vient de très loin, du moyen Atlas
Et grossit d’affluents le long de son chemin,
Traverse la steppe, sur des roches ne se casse,
Passe entre des gorges, balaie des jardins,
Court plus vite que le vent, profond et très large,
Charrie des quantités énormes de glaise,
Tourbillonne en folie, déborde ses berges,
Se brise contre les roches qu’il creuse.
Il descend en furie, arrache les arbres,
Emporte les bestiaux surpris dans les herbes,
Chameaux, bœufs et brebis en très grand nombre,
Dévaste les oasis et creuse des tombes.
Ses vagues énormes, folles et terrifiantes
Roulent les unes sur les autres sans répit,
Ne se brisent jamais, courent toujours en pente,
Foncent dans le désert assoiffé d’eau, de vie.
Elles montent très haut, gênées d’obstacles,
Poursuivent leur lancée, tombent avec fracas,
Puis se déchirent dans un bruit terrible,
Prennent leurs victimes dans leurs tristes appâts.
Il gronde dans la vallée comme un tonnerre,
Furieux et enragé de façon continue.
Ses échos demeurent suspendus dans les airs
Arrêtés par les monts resserrés, hélas nus.
Les habitants l’attendent, mais il les surprend.
Bienfaiteur ou monstre ? Il laisse cependant
De tristes souvenirs. Il ramène de l’eau,
Fait la félicité des plaines et des vaux.
Il vint de nuit, en l’an deux mille moins onze,
La veille du marché hebdomadaire en plein air,
Au bosquet de tamarix déjà en grains roses
Où marchands forains font de bonnes affaires.
L’oued les surprit dans leur sommeil profond,
Sous la franche lune, de chaleur étouffante,
Près de leurs voitures et leurs petits camions
Chargés de produits ménagers en vente.
Ils sont réveillés brusquement par l’eau froide
Et tout défile dans une vitesse rare :
Le grand émoi, l’émotion, pire débandade,
Des cris, des voix brisées, plus de phare.
Djillali se démenait comme un forçat pour récolter du blé sur les piedmonts rocailleux, dépensait vainement ses énergies pour dépierrer et débroussailler, mais le semis ne connut pas d’éclosion. Le colonisateur lui confisqua ses terres fertiles, ses points d’eau et lui dit avec moquerie méprisante : « Indigène, la pierre produit du blé et de l’orge ; elle fera ta prospérité. » Il le chassa à la baïonnette et le pourchassa au canon, le refoula vers les terres incultes, toujours plus loin, là où la végétation vivace et la roche dure usent les efforts, dont le sol est plus stérile que du béton. Djillali peinait l’an entier dans la vallée du Chélif, mais la pierre ne produisait pas de blé, d’orge. Ce n’était qu’un mensonge parmi d’autres qu’inventait son agresseur. La sécheresse l’éprouvait et persistait, il s’obstinait à rendre cette pierre clémente. Alors, la terre se gerça, dégagea des pellicules poudreuses que balayait le sirocco brûlant. Les plants ne repoussaient plus, l’herbe se faisait rare, son petit troupeau fut décimé. La vallée du Chélif faisait désormais peur, les Matmoura (solos) ne contenaient plus de grains et les réserves pour les années de disette furent épuisées.
Le désastre était violent à la veille du vingtième siècle, à l’heure de l’évolution positive de la pensée humaine. Djillali connut un sort tragique, sa tribu et d’autres, innombrables, n’y échappèrent pas. Les celliers se vidèrent et chacun luttait pour sa propre survie, comma au jour de la résurrection, la solidarité du groupe ne se manifestait pas, parce qu’il n’ y avait rien à partager ; l’aumône avait perdu sa raison d’être, parce qu’il n’ y avait plus rien à donner. La vallée du Chélif fut déshumanisée, ravagée de fond en comble par la famine. Des hommes, des femmes et des enfants faméliques abandonnaient leurs logis, marchaient le long des routes et des sentiers, à la recherche d’un bout de pain ; ils se nourrissaient d’herbes et de baies, ne terminaient pas leur voyage, ils succombaient aux affres de la faim et mouraient, leurs dépouilles, exposées aux charognards. Les malheureux perdirent même leur droit sacré aux funérailles et des milliers de cadavres isolés ou groupés jonchaient la nature, la mère de tous les hommes.
Dans la région du Chélif, les maires du gouvernement civil, télégraphiaient au gouverneur général et lui signifiaient les mesures d’urgence prises : ils n’ouvraient pas de soupes populaires, interdisaient l’accès aux villes et villages aux légions d’affamés qui circulaient comme des ombres, afin de préserver la beauté des places et des jardins publics. L’Algérie entière entendait les lamentations des infortunés et le peuple, considéré barbare par le conquérant, découvrait, dans l’effroi, la vraie nature de ses geôliers, prétendus émancipateurs. Le gouverneur général, quant à lui, ne trouva pas mieux que d’allouer des crédits de semence, alors que des gens mouraient et ne verraient jamais la prochaine récolte. Ah ! Quelle tragique ironie ! Nos prétendus bienfaiteurs, venus nous délivrer du joug des Turcs, ne prirent point de mesures pour apaiser les affamés. Ils cherchaient au contraire à nous exterminer et la famine leur rendait ce précieux concours, qu’ils espéraient durer, durer le plus longtemps possible.
- C’est toi, Djillali Bou Kaddir, dit le juge, avec affabilité et énormément de compassion.
- Oui. Mr le juge.
- D’où viens-tu ?
- Je viens de la vallée de la mort.
- Où se trouve la vallée de la mort.
- C’est la vallée du Chélif, transformée en un immense désert par une sécheresse depuis cinq ans. Les nuages ne roulent plus dans le ciel, la terre s’est gercée, les oueds ont tari, le blé ne pousse plus, les plantes vivaces sont déracinées et emportées par les vents, le lièvre et le rat des champs ont disparu. Les gens se nourrissent de détritus et d’herbes sauvages, meurent affamés par milliers, c’est l’hécatombe, les cadavres gisent dans les vallons et les collines et font le gala de l’hyène et du chacal, les hommes annihilés n’ont plus la force de creuser des tombes, les râles d’épouvante assiègent le sommeil nocturne.
- Pourquoi as-tu quitté ton douar, sans permis de voyage ?
- Les maires ne veulent pas délivrer de permis de circuler, ils ne veulent pas que nous entrions dans les villes et les villages. Ils nous laissent mourir en pleine nature.
- Le défaut de permis de circuler est un délit grave, passible de prison
- La prison prive de liberté ceux qui sont libres. Quant à moi, je ne suis pas libre et chaque jour je fais un pas vers l’échafaud, car en sortant des entrailles de ma mère, j’étais déjà mort. Mais, Dieu prolonge mes jours. Est-ce pour subir indéfiniment les épreuves ? Il est le seul à en connaître le secret.
- Tu as volé des pommes de terre et des carottes dans la ferme de Mates. Le maraudage est immoral et requiert jusqu’à huit années de prison ou plus.
Sans le vouloir, Gustave se comporta en qualité de procureur et requit la sentence, édictée par son subconscient. Il se rendit compte qu’il n’avait pas agi en conformité avec sa conscience et se tint rigueur. Ce fut l’un des problèmes auxquels il se confrontait dans sa magistrature de siège. C’était un bon juge, assurément légaliste, épris d’humanisme. Cet innocent réquisitoire donna une indicible jouissance aux colons et une profonde émotion aux indigènes. le maraudage n’était pas considéré comme un délit innocent, que peut commettre dans bien des cas une quelconque personne par insouciance. Il était qualifié de crime et le tribunal de Constantine avait puni l’auteur d’un maraudage de raisins de huit années de réclusion. Claude ne perdit pas patience et laissa couler ce flux de tristesses pour frapper les imaginations qui cherchaient à couper haut et court Djllali qui était déjà dans un état second.
- Pourquoi as-tu volé ?
- J’étais affamé et dans la vallée de la mort, nous ne mangions que des herbes, ma femme, mes trois petits enfants et moi-même, pendant plus de quatre mois. Mes gosses me faisaient terriblement souffrir ; ils bêlaient et marchaient à quatre pattes comme de petits agneaux. Faisaient-ils cela pour jouer ou avaient-ils mu en mammifères ? Ils moururent, mes pauvres petits, et j’ai déployé un effort surhumain pour les enterrer. La religion, la morale même, ordonne d’inhumer nos morts. J’ai fui l’hécatombe et le destin m’a amené dans vos plaines fertiles. Ai-je volé ? Non. Mon ventre sentit la nourriture dans le champ, vit les pommes de terre et les carottes ; la faim m’a ordonné d’en manger et d’emporter un sac de provisions pour ma femme, restée dans une petite grotte. Elle était belle, ma femme, enviée par les belles. La misère l’avait défigurée et déformée, la sénilité précoce la frappa. Ah ! Ma femme ! Une nouvelle épouse n’atteindra jamais ta grâce fanée dans laquelle je vis toujours.
Djillali exprima ce qu’il avait dans le cœur par une rare spontanéité et une tempérance de langage exceptionnelle pour un campagnard. Mais il fut étudiant dans sa jeunesse au séminaire de Mostaganem où il avait appris la rhétorique et Brahim n’eut aucune peine à traduire. Claude était bouleversé par la vision apocalyptique dont il suivait le déroulement dans son imagination. Noblesse d’âme ! Il condamnait, au fond de lui-même, cette tyrannie que ses concitoyens perpétraient sans vergogne. Il essaya de raisonner et de trouver, sans résultat, une logique à la colonisation qui provoquait le désordre social catastrophique et ne respectait pas les droits de l’homme. Il en avait honte et ressentait une grande indignation. Sa conscience fut confrontée à un conflit entre la raison et le cœur, entre l’application de la peine et le pardon. Jugeait-il un voleur ou un affamé ? Le Droit français ne répondait pas à cette question épineuse, ce qui le désolait et le mettait dans une situation impossible. Il tenait tant à amnistier Djillali. Qui comprendrait sa décision ? Qui partagerait ses nobles sentiments ? La partie civile exigeait de rendre justice, l’administrateur en ferait une affaire d’Etat et saisirait le procureur général. Claude était mal parti et la presse coloniale ne manquerait pas de le fustiger. Les anales judiciaires de l’Algérie rapportaient la sévérité des peines appliquées par les tribunaux aux divers maraudages et qui se chiffraient en années. Il appliquerait la peine selon son intime conviction, sans tenir compte de l’hostilité de l’environnement. Aussi, il condamna douloureusement Djillali Bou Kaddir, à trente jours de prison, puis renvoya l’audience à huitaine.
Haidar vit alors un cavalier à une centaine de pas. Il le visionna longuement, reconnut le visiteur et s’exclama joyeusement : « Oh ! Le petit Hamza qui a grandi ! ». Il alla à sa rencontre, en boitant légèrement et en se crispant parfois, aiguillonné par la douleur à la jambe. Hamza abandonna sa monture et vint vers le héros de l’insurrection de 1871. Les deux personnes s’embrassèrent chaleureusement et se donnèrent de fortes accolades. Ils ne s’étaient pas revus, depuis trois ans et leurs retrouvailles furent émouvantes. Ils étaient amis, malgré la différence d’age et de classe sociale. L’amour de la révolution les avait rapprochés. « Viens, dit Haidar, nous causerons un moment au soleil ». Ses frères arrivèrent et réservèrent le même accueil au visiteur. Par miracle, ces paysans n’avaient pas changé et se conservaient solidement. Ils refusaient de s’incliner à la fatalité et ignoraient leur misère qui n’avait pas entamé leurs capacités de résistance. Ils avaient des rides aux visages moins affirmés, mais c’était l’œuvre du vieillissement. Le besoin de survie leur avait appris à se nourrir sans se formaliser des caprices du goût.
Ils burent du lait bouilli mangèrent de la galette de couleur marron dont l’arrière goût excellent rappelait du chocolat. Hamza dit que ce n’était pas des glands et Haidar lui répondit que la semoule dérivait des caroubes, très riches en glucides, que ses frères cueillaient dans la forêt en automne, que séchaient et pulvérisaient ensuite les femmes. Il regarda autour de lui et s’aperçut que dada Aicha n’était pas au dragonnier. Il gardait un vivant souvenir de la vieille dont la poésie l’avait profondément marqué et qu’il voulait entendre de nouveau, pour panser ses douleurs, raviver la flamme révolutionnaire qui l’animait. Il demanda si elle n’allait pas venir à l’exploitation pierreuse et ses descendants observèrent un lourd silence avant de lui répondre qu’elle mourut, l’année passée, à cent dix ans. Surpris, il ne formula aucun mot et eut une mine de chagrin. Il l’avait aimée, comme il aimait la Douja et pensa qu’une autre mémoire s’éteignit, riche d’enseignements et de valeurs ancestrales.
- Que Dieu vous compense, dit Hamza. Qu’elle repose en paix dans les jardins d’Eden ! Avait-elle été malade ?
- Elle se conservait encore et vécut fragilement ses derniers jours, mais sans souffrir, répondit Haidar. Et toi ? Que deviens-tu ?
- Rien n’a vraiment changé pour moi depuis trois ans, sauf que la medersa a consolidé ma foi pour combattre nos colonisateurs et les chasser de notre pays.
- Ce n’est pas une mince affaire. Il faut une révolution et elle tarde à venir.
Haidar, qui fut un Djicheur, utilisait naturellement un vocabulaire révolutionnaire par besoin de glorification et pour pérenniser l’insurrection de sa génération dans la mémoire collective. Il se sentait majoré par rapport aux individus qui n’avaient pas fait la guerre. Il était manifestement modeste et ne cherchait pas à donner des leçons aux autres sur le devoir patriotique. Par inadvertance, il avait touché une question sensible et Hamza perdit aussitôt sa volubilité. Celui-ci gardait son secret par raison impérieuse ; il était persuadé qu’en le livrant à autrui, il n’en serait plus garant. Il espérait pourtant tirer des enseignements de l’expérience de Haidar, mais il ne voulait débattre de son projet à aucun prix. La causerie prit une tournure qu’il n’aimait pas et il en fut assez préoccupé, il ne montra cependant aucune irritation. Il en mit fin et dit qu’il devait reprendre la route, c’était la meilleure chose à faire, pensa-t-il. Il leur souhaita bonne journée, monta à cheval et repartit.
Au poste de vigie qui débouchait sur la plaine, Pierre ne chômait pas et n’avait guère le temps de rôtir un lièvre. En automne, le trafic était continu et les usagers ne se comptaient pas. L’exploitation de la forêt prenait de l’allure et les cargaisons de bois et de charbon défilaient sans cesse pour approvisionner les villageois arabes ou européens. Il avait évolué et se suffisait à vérifier la validité des autorisations qui étaient payantes par volume pour le compte de son administration. Sa mégalomanie mourut et il usait de modération dans ses rapports avec les passants. Il a été humanisé et ne verbalisait plus le ramassage de bois mort et toutes ses exactions étaient d’un passé révolu. Malgré lui, d’ailleurs. Il trouva depuis quinze jours dans le poste de vigie un grand papier écrit en arabe qui le menaçait de mort, s’il continuait à exercer ses oppressions. Il le montra à son chef qui ne crut pas à la nécessité de renforcer la sécurité du poste de garde. Il prit le message au sérieux et se ratatina sans examen de conscience. Certes, il était un homme audacieux et de défi, toutes fois il aimait trop la vie, il tenait à la vie et le sacrifice était impensable. Il vérifiait gentiment les papiers de quelques montagnards, quand se présenta Hamza. Il le salua avec ferveur, se montra attentionné et le laissa passer. Hamza remarqua le changement du commis sans en percevoir les raisons.
La forêt sans arbres se déclassait et se transformait, par le label des hommes, en véritable plaine riche et généreuse. De vastes étendues étaient cultivées et des arbres fruitiers poussaient : vignes, oliviers, abricotiers où venaient nicher et becqueter une multitude de passereaux qui égayaient l’environnement par leurs chants. Raoul et ses compagnons bossaient d’arrache-pied depuis quatre ans, en vrais forçats souverains. Ils avaient foncé des puits, construit des réseaux d’irrigation émaillés. Ils labouraient, moissonnaient, bêchaient, désherbaient avec une ardeur exceptionnelle au travail. Leurs exploitations étaient joliment travaillées, avec un goût prononcé pour la culture du lin qui tâtonnait à ses débuts. Ils logeaient sur place dans de petites maisons, comme tout paysan, rivé à la terre. La banque leur avait consenti des prêts d’investissement qu’ils remboursaient aux échéances et leur situation matérielle avait vite changé.
« Ah ! Les bonnes terres qui furent longtemps, classées comme une forêt, recouvrent leur vraie nature de terres de culture, s’écria Hamza d’une voix rageuse ». Il eut mal entre les côtes, en pensant à Haidar qui trimait depuis vingt cinq années, sans parvenir à mettre en valeur un petit carré dans le piedmont. La douleur l’avait étreint, en pensant à tous ces gens innombrables qui étaient dans la même situation que Haidar et luttaient opiniâtrement pour leur survie. Il souffrait ces iniquités flagrantes qui le révoltaient, jusqu’à la dernière fibre de soi. Ici, le sol était bon et les exploitants n’avaient pas à se tuer à l’effort exténuant. Force était de reconnaître que le gouvernement général agissait avec la plus grande perfidie pour réunir les conditions favorables à l’implantation des colons, quelle que fût leur date d’arrivée. Une politique très généreuse était adoptée à leur égard, élaborée sur des expropriations abusives de quatre millions d’indigènes qu’elle réduisait à la misère la plus honteuse. Le gouvernement des colons est diaboliquement malin, se dit Hamza.
Désormais, les colonisés faisaient la part des choses et ne pouvaient être indéfiniment dupés. Le gouvernement d’Alger, qui était nommé, s’affranchissait davantage de sa tutelle, s’individualisait en une institution propre qui devenait de plus en plus autonome sous la pression du parti colonial. Il ne rendait pas compte au gouvernement de Paris, avec toute la transparence requise, mais il en réformait la politique pour la rendre plus conforme à ses orientations, réformait ou adoptait de nouveaux règlements, triomphait souvent à l’hémicycle par le biais de parlementaires favorables à la colonisation démesurée. Le gouvernement de Paris se taisait, laissait faire, ne s’impliquait plus dans la gouvernance : un gouverneur investi de sa confiance lui tournait vite le dos, par un puéril amour du pouvoir et de ses privilèges. En dotant le pays, d’un gouvernorat civil, il s’était piégé lui-même et ne parvenait plus à imposer ses vues. Il était dépassé par le mouvement qui émergeait : colons et colonisés, toujours inconciliables, rejetaient sa politique en bloc, les premiers ne tempérant pas leurs ambitions, les seconds ne renonçant pas à leur idéal d’indépendance. Il avait sacrifié les principes de