vertes prairies brulées à leur printemps
par un souffle qui a desséché vos feuilles
vos sols gercés le seront longtemps
l’oued à sec n’arrosera vos broussailles
vos touffes sans sève tomberont sans bruit
comme les coiffures des filles de joie
vos tiges craqueront sans aucun fruit
vos racines seront nues mille fois
prenez feu ! impossible à circonscrire
que ses langues propagent leur enfer
au jour des braves difficile à prédire
qui plane dans nos mois et dans les airs.
sonnez vos clairons! battez vos tambours !
vos forces sont secrètes et inconnues
aux hordes des criquets et vautours
qui dépècent, dévorent; point de retenue.
triste ce soir je suis
et cette scène je fuis
je voudrais être mort
englouti sans remords
sans subir le mélodrame
partir et sauver mon âme
j’aurais perdu mon nom
pour laisser mon renom
je serai mort et enterré
parmi les fantômes ulcérés
plutôt que vivant et passif
fuyant l’affreux mythe chétif
qui sera ma honte sphérique
de risée des gens comiques
m’intimant à cacher mon moi
sans quémander un autre toit