ahmed bencherif écrivain et poète

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12
mai 2021
Gouvernement, Ahmed Bencherif
Posté dans Poésie par bencherif à 11:22 | Pas de réponses »

Gouvernement

 

L’administration tue : les âmes périssent,

Le cœur bat faiblement, le cerveau hiverne,

Les ans languissent et de spleen finissent

Visage livide, cheveux gris, peau terne.

 

Elle terrorise, l’on ressent la phobie

Que l’on traîne jusque dans notre sommeil.

Par un malin plaisir, elle beugle et châtie.

Elle tue le rêve, ternit les merveilles.

 

Elle est abrutie, inculque l’idiotie,

En fin pédagogue, sombre dans le chaos,

Se complait tendrement dans l’erreur et l’inertie,

Recule sans envie, aime tourner le dos.

C’est l’épouvantable et perpétuel bagne.

C’est un corps sans vie, qui mange les justes,

Brutalise les bons, sans répit condamne

Les hommes vertueux, aux gourbis vétustes.

 

Le poltron se soumet pour un sou, pour un pain,

Mue en caméléon, fuit comme la fourmi.

Il est fataliste, croit fort au lendemain,

S’accroche sans espoir aux prétendus amis.

 

Le preux se révolte : plus de sou, plus de pain.

Il renoue le lien, sa fureur visible,

Prêt à recommencer, à rebrousser chemin,

A la moindre bévue, bête et blâmable.

 

 

La rigueur et probité qui étaient les miennes

Me faisaient barrières à toute promotion

Pour grimper l’échelle et assumer les rennes

De commandement, remplir de hautes missions.

 

J’attendis des années le sourire du sort,

Dans l’espoir qu’un commis de l’Etat investi

De souveraineté, de haut rang puisse alors

Me confier ce poste dont j’avais les outils.

 

Mon dossier me plaidait comme un bâtonnier,

Sur le plan compétence et sur la moralité

Attestées et sans que puisse les renier

Un habile enquêteur connu et redouté.

 

Passa l’an dans l’espoir, puis d’autres sans espoir,

Sans jamais recevoir l’avis de nomination

D’agent de la nation, récompense notoire

De mes valeurs partout tenues en adulation,

Partout ailleurs  à l’échelle planétaire sauf chez moi,

Dans mon grand pays où de petits hommes corrompus

Jusqu’à l’âme écrasent  de leurs pieds notre droit,

Gèrent la société comme leur propre du,

Ecartent les agents aptes et vertueux

Pour faire entendre leurs ordres, prétendus

Louables pour servir la nation au mieux.

 

Ils sont là, ils étaient là, ils seront là aussi ;

Ils se souviennent de notre jeune Etat,

Ils l’ont blessé, brisé en plusieurs organes,

Ils le mettent en brancard, le portent à trépas,

Ils l’ont dépouillé à fond de sa grande manne.

Ils se paient nos têtes, achètent le silence,

Vont en campagne de l’intox très savant,

Mûrement réfléchie avec trop de brillance,

Menée à bras de fer et toujours à l’avant.

extrait Odyssée


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