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Cassure
C’est un clair de lune propice à ma langueur
Dont les ondes s’élèvent au ciel constellé,
Faisant geindre les pulsations de mon cœur
Pris au carrefour des adieux hélas scellés.
Tristement, il y pleut d’abondantes larmes,
Comme les embruns d’un soir d’hiver en mer,
Qui noient la barque en péril par les lames
Qui s’y brisent sous la furie des flots amers.
Ainsi la barque de nos amours naufragée
Aura pour destinée les noirs abysses,
Sans rivage d’issue pour enfin abréger
A rien la romance sans voir les prémices.
Pourtant cet horizon assemblait les deux bleus :
L’indigo de la mer et l’azur du ciel
Baignés par le soleil sans filet nuageux,
Comme une merveilleuse aquarelle.
Dans nos jardins d’amour, sans cesse cultivés
Par l’art poétique, arrosés de douceur,
S’exhalaient les senteurs par la brise levée
Aux primes aurores, au couchant en rousseur.
Oublions nos stances et leur ruissellement,
Les appels de nos cœurs encore enflammés,
L’alchimie de l’amour qui brûle ardemment,
Nos instincts débordants sans cesse déclamés.
Le temps fera œuvre d’érosion sur la roche,
Prise inlassablement dans sa meule d’airain,
Comme il viendra à bout de l’immense torche
De ce fruit défendu que réprouvent les saints.
Triste fin jamais pressentie pour ce roman
A deux acteurs, amants trahis par le destin,
Enjoints par la raison à rompre sciemment,
Intimés à noyer leur chagrin dans le vin.
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