Ton nectar
Le suc de ta bouche, miel blanc de montagne,
Suave et peu fourni, suggestif du désir,
M’abreuve comme une source pure qui me baigne
Le palais et mes sens, mon esprit en délire.
Déjà c’est l’ivresse accomplie dans l’éveil,
Le bel art bien traduit dans l’amour en couple,
En tendre communion, grisé de merveille,
Dans sa danse nuptiale féerique souple.
Et en toi florissait un amour tendrement gracieux,
Par tes gestes câlins qui pourvoyaient, dans l’air
Du chant des sirènes charmant et mélodieux,
De fortes sensations expirées pour plaire.
Vaine résistance face à tes splendeurs,
Ton pouvoir séducteur, tes atouts frémissants,
Tes envies déchaînées, ton habile candeur,
Ton corps soumis aux flots de l’amour gémissant.
Mon présent pour toi vient des jardins de la terre,
Qui renaît toujours pour adoucir notre vie
Offrir l’espérance, tout comme naguère,
Quand on chantait l’amour de jour comme de nuit :
Collier de marguerites, symbole de passion,
Posé dans l’engouement tout en frémissant,
Sur tes blonds cheveux, épis d’or mûrissant,
Aux heures ultimes du printemps en désertion,
les vagues poétiques
Sous ta Khaima (tente)
Sous ta Khaima en poils fins de chameau
Emaillés en poils caprins durs et malléables,
Résistante aux bourrasques et imperméable
Aux pluies et aquilons, montée loin des hameaux,
Suspendue aux bâtons d’oliviers sauvages
Trempés et endurcis à l’huile de cade
Qui défient l’air humide, l’usure des âges
Vieux génie primitif forgé aux bravades
Des aïeux Gétules tous craints par les Romains,
Valeureux guerriers et transhumants au terroir
Des immenses plaines du Tel, riches en grain
Qui bivouaquaient en plein air sans manoir.
Toi, bergère, vêtue d’ample robe bien claire,
Bracelets à tes mains, médaillon à ton cou,
Tes noirs cheveux épars, tu fredonnes bel air,
Allongée sur la soie, joyeuse de beaucoup,
Tu attends ton berger qui fait cuire le méchoui
Au trépied de sable où flambent deux bûches
Les braises s’effondrent et leur flamme éblouit
Autour du feu, des pierres posées comme ruche.
Au moindre mouvement résonnent tes joyaux
Dans un tintement bref, comme tendre musique
Jouée sans solfège par des ténors loyaux
Qui interprètent la mesure magique.
Tes joues roses tentent fatalement le saint,
Sorti de son temple dans la grande ferveur,
Reliques du sermon encore dans son sein
Le vice étranger à son noble et grand cœur.
Du regard langoureux, tu séduis ton berger,
Ivre dans l’euphorie et de baume encensé
Qui, des yeux, admire tes atours arrangés
Rêveur un bref instant avant de s’annoncer.
les vagues poétiques
Brune
Que dire ? Si ce n’est Femme fatale,
La brune légère comme la gazelle
D’une patrie nordique ou orientale
A l’esprit aérien, aux traits d’aquarelle,
Aux yeux noirs, comme du miel foncé,
Aux cheveux d’ébène, effleurant tes cimes,
A la gorge diaphane, de couleur nuancée
Aux pieds gracieux, écrivant des rimes.
Que dire ? Si ce n’est Femme fatale,
Prometteuse d’amour aux chansons divines,
Du nectar saoulant dans un verre de cristal,
D’ombrage remède sous ton exquise ligne,
Du souffle de la vie, sur ta peau en hâle
De havre lyrique sur tes belles collines.
Qui ne t’a aimée aura été le malchanceux,
Prisonnier du remords, l’éternel assoiffé,
Toi, l’amour Majesté, à l’élixir mousseux,
Toi, ma conquête idyllique, mon trophée.
extr les vagues poétiques