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Sous ta Khaima (tente)
Sous ta Khaima en poils fins de chameau
Emaillés en poils caprins durs et malléables,
Résistante aux bourrasques et imperméable
Aux pluies et aquilons, montée loin des hameaux,
Suspendue aux bâtons d’oliviers sauvages
Trempés et endurcis à l’huile de cade
Qui défient l’air humide, l’usure des âges
Vieux génie primitif forgé aux bravades
Des aïeux Gétules tous craints par les Romains,
Valeureux guerriers et transhumants au terroir
Des immenses plaines du Tel, riches en grain
Qui bivouaquaient en plein air sans manoir.
Toi, bergère, vêtue d’ample robe bien claire,
Bracelets à tes mains, médaillon à ton cou,
Tes noirs cheveux épars, tu fredonnes bel air,
Allongée sur la soie, joyeuse de beaucoup,
Tu attends ton berger qui fait cuire le méchoui
Au trépied de sable où flambent deux bûches
Les braises s’effondrent et leur flamme éblouit
Autour du feu, des pierres posées comme ruche.
Au moindre mouvement résonnent tes joyaux
Dans un tintement bref, comme tendre musique
Jouée sans solfège par des ténors loyaux
Qui interprètent la mesure magique.
Tes joues roses tentent fatalement le saint,
Sorti de son temple dans la grande ferveur,
Reliques du sermon encore dans son sein
Le vice étranger à son noble et grand cœur.
Du regard langoureux, tu séduis ton berger,
Ivre dans l’euphorie et de baume encensé
Qui, des yeux, admire tes atours arrangés
Rêveur un bref instant avant de s’annoncer.
les vagues poétiques
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