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19
juil 2024
le Maroc du Mensonge influences européennes, Ahmed Bencherif écrivain
Posté dans culture par bencherif à 3:43 | Pas de réponses »

Conférence d’Algésiras 15 janvier 1906

Protocole du 28 septembre 1905

L’Allemagne et le France sont des acteurs clés dans les affaires politiques et économiques du Maroc. Leur rôle respectif est prépondérant et leur influence sur le sultan Abdelaziz est immense. De même, ils se livrent une concurrence acharnée. Chacun pays essaie de se tailler la part du lion, quand le Maroc se confine dans un cadre d’observateur, sans pouvoir infléchir les ambitions de tel ou tel autre prétendant. Les deux puissances européennes en question entament des négociations marathon toute l’année 1905 pour concevoir une politique de réformes politiques, militaires, économiques au Maroc. Finalement, ils adoptent un programme le 28 septembre 1905, contresigné à Paris, du côté français, par M Roumier, Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, du côté allemand, par le Prince de Radolin, Ambassadeur d’Allemagne à Paris. Les deux parties se mettent d’accord pour signifier leur programme au sultan, en conformité des principes retenus lors des échanges de lettres du 8 juillet précédent.

                                    I Police

  1. « L’organisation, par voie d’accord international, de la police hors frontières.
  2. Règlement organisant la surveillance et la répression de la contrebande des armes.
  3. Dans la région frontière, l’application de ce règlement restera l’affaire exclusive de la France et du Maroc ».

                   II Réforme financière           

« Concours financier donné au Maghzen (Makhzen) par la  création d’une banque d’Etat avec privilège d’émission, se chargeant des opérations de trésorerie et s’entremettant pour la frappe de monnaie, dont les bénéfices appartiendraient au Makhzen.

La banque d’Etat procéderait à l’assainissement de la situation monétaire.

Les crédits ouverts au Makhzen seraient employés à la solde des troupes, de police et à certains travaux publics urgents, notamment à l’amélioration des ports et de leur outillage.

                III Impôts

Etude d’un meilleur rendement de l’impôt et de la création de nouveaux revenus.

IV

Engagement du Makhzen de n’aliéner aucun des services publics au profit d’intérêts particuliers.

Principe de l’adjudication, sans exception de nationalité pour les travaux publics ».

Les ministres français et allemands recommandent  le 17 octobre de la même année d’accepter le protocole du 28 septembre et le 25 du même mois, le sultan Abdelaziz y adhéra. Le 1er décembre, l’invitation est lancée aux signataires du protocole de Madrid et des nations qui y adhérèrent de se faire représenter à la Conférence d’Algésiras qui allait se tenir. Celle-ci s’ouvrit le 15 janvier 1906, sous la présidence du duc d’Almodovar, ministre d’Etat espagnol.

Il n’est pas fortuit de souligner que ce protocole a été initié et conçu par des puissances étrangères et soumis au sultan Abdelaziz pour validation. Quels étaient ses objectifs ? Le sultan Abdelaziz était prisonnier de ses coutumes ancestrales et se complaisait de son peuple arriéré et ignorant, en affichant une phobie notoire de l’autre, ce chrétien, avec lequel il ne devait pas traiter, ni développer des amitiés. Néanmoins, cette conduite était contraire à l’esprit et à la lettre de la religion musulmane. Ce qu’il craignait en fait, comme tous les sultans qui l’avaient précédé, était d’un tout ordre vraiment machiavélique. Il ne voulait pas s’approcher des nouveaux détendeurs de la civilisation par risque de voir leurs populations s’émanciper. Tous les sultans du Maroc étaient contre la diffusion de l’enseignement. De ce fait, ils gardaient la société dans l’ignorance et dressaient une barrière infranchissable contre les soubresauts populaires potentiels. Ils craignaient la disparition de la monarchie marocaine et se devaient-ils d’éviter les soubresauts populaires qui la renverseraient.

Cette philosophie existentielle de la monarchie marocaine a été bien assimilée par les puissances européennes. Elles devaient la prendre en considération. Mais, comment allier le modernisme à l’archaïsme ? Le vingtième siècle apportait ses règles institutionnelles et de gestion : la démocratie, la république, le suffrage universel, les contradictions de classe, le capitalisme, le socialisme. La réponse occidentale était de moderniser le pays et garder le sultanat sous sa coupe ou de manière plus langagière sous sa tutelle invisible. Ce protocole état le prélude à la conquête du Maroc qui devait commencer deux ou trois ans plus tard. Et par qui ? Par la France qui avait jeté son dévolu sur ce pays sans se lasser. Elle usait de diplomatie et de persévérance incroyables.

Nous entamerons l’étude élémentaire de cette conquête qui mènera au protectorat du Maroc par la France et nous verrons alors que le cheminement était logique. Nous verrons aussi, si elle a été violente ou non longue ou brève et si en face, il y avait eu une résistance farouche ou molle, longue ou courte, contrairement à ce qui s’était passé en Algérie, pays voisin. La Conférence d’Algésiras mettra inéluctablement fin aux influences européennes pour place à la France.


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