ahmed bencherif écrivain et poète

Bienvenue sur le blog de ahmed bencherif blog de culture et Littérature

  • Accueil
  • > aube d'une révolution regarde critique
Archive pour la catégorie 'aube d’une révolution regarde critique'


l’arbitraire, Ahmed Bencherif

17 avril, 2022
aube d'une révolution regarde critique | Pas de réponses »

Cependant, l’arbitraire régnait en maître pour les peines d’emprisonnement ou d’internement. En effet, les internements administratifs que subissaient les Indigènes relevaient de l’arbitraire. Les généraux commandant de territoires et le gouverneur général les décrétaient sans limitation de durée, pour quelque motif que ce fût. Il aura fallu attendre la décision du 15 juin 1855 pour les fixer à 6 mois pour les généraux et une année pour le gouverneur général. Cette décision intervint à la suite de la scandaleuse affaire du capitaine Doineau. Cet officier, Doineau, chef de bureau arabe de Tlemcen, fut condamné à mort en 1856 pour avoir fait assassiner un agha. Il faisait exécuter à son gré les Indigènes qui gênaient son action. Il fit exécuter en présence de témoins 12 indigènes et fut déféré par conséquent à la cour d’assises d’Oran. Néanmoins, l’esprit de corps fut au-dessus des lois. En effet, le corps des officiers des Bureaux Arabes se solidarisa avec Doineau. Ses complices furent condamnés à 20 et 10 ans de réclusion criminelle avec travaux forcés. Le capitaine Doineau fut condamné à mort puis gracié 2 ans plus tard. (Charles André Julien pages 339-340).

Il n’est pas inutile de rappeler que l’Algérie fut gouvernée, dès 1830 jusqu’en  1870, par le régime militaire. L’ordonnance du 24 juillet1834 réalisa l’annexion de l’Algérie à la France et de ce fait les lois de la Métropole étaient par conséquent  applicables à l’Algérie. Ce régime militaire se distinguait essentiellement par deux structures :

-les Bureaux Arabes pour les Indigènes.

-les subdivisions militaires pour les Européens. Cependant la communauté européenne connut tôt une organisation municipale suivant l’ordonnance du 28 septembre 1847, administrée par des maires et des commissions municipales nommés. Un arrêté du chef du pouvoir exécutif en date du 16 août 1848 éleva les conseillers au régime démocratique, par voie d’élections, ce qui représentait une notable ouverture politique pour les Européens. Deux ans plus tard, ces mesures furent suspendues et un décret du 18 juillet 1854 replaça la municipalité sous le régime de l’ordonnance de 1847, soit la première organisation. Ce régime subsista jusqu’en 1866. En effet la politique de Napoléon III par les décrets du 27 décembre 1866, 20 mai, 18 août et 19 décembre 1866, qui étendit le nouveau régime municipal à tout le régime civil, c’est-à-dire pour tous les centres de colonie. Ces communes furent appelées commune de plein exercice, dotées de commissions municipales et administrées par les commandants des territoires. Pour les Indigènes, des communes subdivisionnaires furent érigées. Un décret du 29 mars 1871 place l’Algérie sous le régime civil avec à la tête de la pyramide un gouverneur général, dit civil. L’empereur était déchu et donc route sa politique le fut. Ce fut le premier triomphe des colons dont le pouvoir s’exerçait désormais par la voie de l’autorité municipale. Et nombreux historiens qualifièrent ce saut qualitatif des colons comme le gouvernement des maires.

L’action des colons était désormais affranchie de l’autorité militaire qu’ils jugeaient comme un frein à la colonisation et l’arrivée de nouveaux immigrants, ainsi que la garantie pérenne des privilèges consentis aux grandes familles indigènes qui plus ou moins pouvaient influer sur le cours des insurrections qui éclataient à travers le pays.

Enfin la loi municipale du 5 avril 1884 fut déclarée applicable aux communes de plein exercice d’Algérie. Cette commune de plein exercice comporte des particularités. Elle est une agglomération majoritairement européenne et territorialement minoritaire à laquelle sont rattachées des tribus et des douars du voisinage pour lui permettre de vivre par le biais de taxes et d’impôts que ces derniers groupements humains payaient, organisés en douars dont les biens communaux sont administrés par des djemaa constituées par des notables.

La commune mixte se caractérise elle aussi par des particularités. Elle forme un centre de colonisation et sa population est européenne et indigène, celle-ci étant majoritaire. Elle est administrée par un administrateur nommé pat arrêté du gouverneur général, assisté par une commission municipale dont il est le président. Cet organe est vraiment d’une expression citoyenne et administrative. En effet, les membres élus sont français et les membres nommés par l’administration sont indigènes, tels le caïd et le président de la djemaa. L’élu municipal est appelé adjoint spécial ou municipal pour le différencier des adjoints de l’administrateur dont le nombre varie de un à deux ou trois en fonction de l’importance de la commune mixte.

extr regard critique sur l’oeuvre l’aube d’une révolution MARGUERITTE aLG2RIE 26 AVRIL 1901

 

critique de l’aube d’une révolution Margueritte de C. Pheline

12 mai, 2021
aube d'une révolution regarde critique | Pas de réponses »

      Page 17.

 

Christian Phéline accorde si peu de cas à des actants de cette époque et va jusqu’à les considérer avec un simplisme dépréciant leurs actions, leurs influences dans le cours des évènements. Ainsi, il qualifie Max Régis de démagogue. Il écrit :

 

     « En janvier 1898, le jeune démagogue Max Régis se porte ainsi à la tête d’émeutes qui se déchaînent aux cris de : « A bas les Juifs, A bas le gouverneur »     

 

Max Régis n’était certainement pas un démagogue, mais un acteur clé dans ces évènements qui avaient marqué l’Algérie coloniale. Il était le produit pur du décret Crémieux du 24 octobre 1870, qui avait octroyé la nationalité française aux Juifs et donc la citoyenneté qui leur ouvrait le droit de participer dans la vie politique du pays, par la voie des urnes, malgré l’opposition viscérale des colons par pur antisémitisme bien enraciné. Ceux-ci menaient depuis cette date une haute lutte pour le faire abroger, qui bien des fois, avait été marquée par des actes de violence commis contre cette communauté. Ils étaient 35.000 Juifs, la plus importante communauté juive d’Afrique du Nord. L’origine de leur implantation remonte à l’antiquité et l’on retrouve des familles bien établies à Sétif, au quatrième siècle avant Jésus Christ, soit bien avant la conquête romaine et qui pratiquaient leur propre religion, parmi les populations païennes autochtones.

Parallèlement à l’antisémitisme très fort, la xénophobie alimentait également le débat public et inquiétait véritablement les colons qui y voyaient le péril étranger pouvant conduire jusqu’à la partition de l’Algérie. Au terme de la loi du 26 juin 1889, la naturalisation était devenue automatique pour :

- les enfants nés d’un père étranger, né lui-même en Algérie.

- les enfants  nés en Algérie d’un père qui n’y était pas né.

Ces jeunes naturalisés parlaient leur langue maternelle, soit l’espagnol, l’italien, le maltais. En 1889, la carte démographique de l’Algérie état la suivante :

Les Français étaient dénombrés à 384.000 dont 104.000 étaient nés en Algérie, 135.000 étaient venus de France, 109.000 étaient naturalisés. Aux côtés de cette population française, il existait 237.000 étrangers dont 20.000 marocains. En revanche, les Israélites étaient estimés à 48.703 au recensement de 1896. Donc on voit que l’élément français ethnique était minoritaire et que l’élément étranger allait croissant. Un important pan de la société métropolitaine et algérienne redoutait la formation d’une nouvelle nation, différenciée de celle de la France. Certains la voyaient à majorité espagnole qui serait en charge de préparer l’annexion par l’Espagne. Le député Eugène Etienne communiquait, dans son rapport de 1887, ses craintes dans ce sens. Les chiffres démographiques étaient alarmants. En effet, les Espagnols étaient 71.366 en 1872, 114.000 en 1881, 144.530 en 1886. Quant au député de Constantine Morinaud, il dénonçait la naturalisation massive d’Italiens. Ceux-ci étaient à 18.531 âmes en 1872, 44.315 en 1886.  La loi du 26 juin sur la naturalisation avait également doublé le nombre d’électeurs. Ce nouvel enjeu électoral d’inscrits potentiels issus de la naturalisation automatique inquiétait encore plus les politiciens algériens. Le constat était amer : l’élément étranger l’emportait dans 43 communes sur un total de cent qui constituaient le territoire civil. Donc cette loi était alors mise à l’index pour la faire abroger. Cette question déborda alors dans l’espace public et dès 1895, elle entrait dans les revendications coloniales majeures. Toute la classe politique adopta un cri de guerre : « A bas les Juifs et les étrangers ! » Opportunistes et radicaux, socialistes et révolutionnaires ne dissimulaient plus leurs sentiments xénophobes. Le leitmotiv de leur combat était désormais clamé, une nouvelle menace qui aura grandement servi les appétits coloniaux : « Si ce décret de 1889 n’est pas révisé, les Français peuvent se préparer à quitter l’Algérie ».

Au sein de ce courant xénophobe, les alliances politiques flottaient. Les politiques Anti-juifs s’adressèrent aux étrangers en termes flatteurs, cherchant à les associer à leur cause antisémite, tant ceux-ci représentaient une force considérable politique et électorale. Car le nombre d’électeurs potentiels fils de naturalisés croissait à forte progression : ils étaient 2.715 en 1888, 2.631 en 1889, 4.710 en 1890, 4.465 en 1891, 4.988 en 1894, 5.280 en 1897.  Les frères Régis fondèrent leur propagande des plus efficaces  sur le thème anti-juif. Ils se distinguèrent, après la scission de ce front survenue dès 1898. Une nouvelle fois, ces étrangers étaient fustigés et la loi de 1889 était une nouvelle fois mise en avant sur la scène des revendications, à tel point que le Conseil Supérieur du gouvernement général émit des vœux pour la remanier, afin d’assurer l’influence dominante aux Français sur les naturalisés. Les héritiers de la conquête, autrement les fils de Français, vilipendaient les étrangers en termes crus et avec un patriotisme presque arrogant. Dans certains milieux intellectuels et politiques, cette idée circulait : «  les fils d’étrangers qui, investis de tous les droits politiques, deviennent les maîtres de ce pays que leurs ancêtres n’ont pas  conquis ».

Ahmed Bencherif regards critiques sur l’aube d’une révolution Margueritte

le myhte de l’institutrice de Margueritte extr regard critique de C.Pheline ahmed bencherif

27 janvier, 2020
aube d'une révolution regarde critique | Pas de réponses »

          « Mais c’est le comportement d’Adélaide Goublet, l’institutrice, qui dès les lendemains de l’échauffourée du 26 avril, reçoit toutes les louanges. L’intrépide enseignante, rapporte-t-on, s’était interposée, au péril de sa vie, pour protéger ses élèves : «  Tuez-moi, si bon vous semble ; mais ne touchez pas à ces pauvres enfants ! »…Reliant dans une même émotion l’autodéfense du colon, la faiblesse de la femme et de l’enfant et la vertu laïque et républicaine, l’épisode ne tarde pas à prendre la dimension d’une légende nationale »

 

          Le terme ‘ échauffourée’ retient évidemment mon attention, quant à sa portée par rapport à l’évènement. Définissons d’abord ce mot. Son caractère est d’abord spontané, impulsif, déterminé par un enjeu que se disputent deux forces adverses qui ne sont pas nécessairement des ennemis. Ils peuvent être voisins, frères, cousins, des fans… C’est une montée de tension dans le tempérament, de sang aussi dans les veines. Cet enjeu peut être un droit  de jouissance pour un pacage disputé par deux fractions, ou pour des labours extensifs dans le domaine privé de l’Etat ou encore autour d’un point d’eau servant à l’abreuvement de bestiaux. Les armes utilisées sont blanches ou encore les adversaires viennent aux mains. Ce terme ne couvre pas une dimension de justice et donc de droits et le plus important, il n’est pas l’expression d’une cause révolutionnaire, à l’opposé de l’insurrection, de la révolte et de la révolution qui sont plus violentes et recourent aux armes à feu. La violence de celles-ci s’exprime froidement, se caractérise par des sacrifices à consentir et engendre la mort entre des ennemis.

(Rappelons que les insurgés avaient fait le siège du village de Magritte, qu’ils avaient capturé les colons dont ils égorgèrent cinq d’entre eux pour avoir refusé de prononcer la profession de soi de l’islam.)

L’auteur Pheline est trop savant pour faire l’amalgame entre les définitions de termes usuels. Donc, c’est à dessein qu’il utilise le mot ’échauffourée’. Au premier chapitre, il avait refusé toute dignité au peuple algérien, en se sens que les insurrections qu’avait menées celui-ci avaient été motivées par le leadership de la fonction nommée de bachagha ou de caïd, comme si ces chefs insurrectionnels avaient été des seigneurs et leurs hommes des esclaves. Il leur avait ôté le caractère nationaliste au sens large du terme ; d’emblée, il nous présente le glorieux peuple algérien comme servile, s’accommodant de l’esclavagisme. J’ai en mon âme et conscience j’ai réfuté sa théorie, selon des données objectives authentiques.

Le travail de C. Pheline constitue un délire de l’imagination, comme s’il s’agissait de présenter un roman de fiction attractif de lectorat, quand il nous décrit l’héroïsme de l’institutrice Adélaïde Goublet, dans un cadre purement fantasmagorique. Il conte cette épopée douteuse par : «.rapporte-t-on ». Ainsi, cette allégation n’est étayée par aucune référence apportant la preuve de ce qu’il avance. Il cherche à semer le doute, espérant le travestir en vérité. Les propos qu’il impute à l’institutrice Adélaide sont vraiment d’une bravoure exceptionnelle, si vraiment cette épopée avait existé. En effet, Adélaide constituait de la sorte une victime qui aurait confondu les insurgés coupables de violation de l’école et de tentative de meurtres contre les enfants. Si cette histoire était vraie, Charles robert Ageron ne l’aurait pas passée sous silence. Comme il n’existe nulle trace dans l’ouvrage de Laadi Flici qui livre les auditions du procès de Margueritte à la cour d’assises de Montpellier. Il fait référence à Point n’est besoin de rappeler également que cette vertu laïque à laquelle il fait référence n’avait pas lieu d’être, car le Le concept de laïcité n’aura été institué en France que quatre ans plus tard conformément à la loi du 9 décembre 1905. Donc cette école, communale de sa vraie appellation, n’était pas laïque.

La référence à un journal n’établit guère de vérité scientifique, fût-il vertueux. En effet, ‘Le Petit Journal’ est tout à fait loin de toute équité et éthique et selon C. Pheline, il rend un vibrant hommage à l’institutrice, dans son supplément du 19 mai 1901 : « Cette merveilleuse phalange des instituteurs et institutrices de France, si laborieuse, si dévouée, si patriote, si courageuse enfin, quand la situation le commande » L’image de sa première page, une peinture en couleurs savamment accusatrice, est vraiment démentielle. Elle nous montre six insurgés assaillant une porte ouverte qui laisse apparaitre des enfants et la jeune femme, bras écartés, s’interpose.

Le délire continue sous la forme apparemment officielle illustrée par l’intervention de la députation algérienne à la fin du mois de mai, c’est-à-dire 34 jours après l’insurrection, qui s’indignait sur le fait qu’il ait été décerné seulement une médaille 2ème classe à l’institutrice qui avait par son courage sauvé 60 enfants. C. Pheline précise que cette indignation fut exprimée par l’intervention du député Morinaud de Constantine. Ainsi, la durée entre l’évènement l’indignation de la députation algérienne est ramenée à 30 jours. Quelle célérité des pouvoirs publics pour cette gratification !

Yasume |
les poèmes de mistigri |
philantrope de mbarta |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | HAZA LANITRA
| beauty $pot
| lalarmedelephant