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commémoration d’Isabelle Eberardt à Aunsefra Ahmed Bencherif

4 novembre, 2018
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commémoration d’Isabelle Eberhardt à Ainsefra bilan et perspectives

Perception de l’engagement intellectuel d’Isabelle Eberhardt

résumé de conférence donnée au  colloque 09/10/2018 à la   Bibliothèque Hamma Alger

 

 

Préambule

 

Haïr sans raison, c’est avoir une âme corrompue sans perspective pour cette haine de s’éteindre. Celle-ci trouve son espace nourricier chez l’intellectuel frappé d’aveuglement intellectuel, qui se suffit de déductions et de suppositions et s’emploie à semer la suspicion, alors qu’il doit fournir des preuves irréfutables pour sa propre survie en tant que tel et tout simplement pour sauvegarder sa crédibilité en tant qu’individu. Ces sentiments se retrouvent chez la plus part des détracteurs d’Isabelle Eberhardt qui lui reprochent d’avoir raté sa chance d’être un intellectuel engagé. Notre étude définit ce que c’est que l’engagement dans son contexte historique, pour mieux comprendre sa dimension dans le temps et donc disposer de données d’appréciation sur la question d’engagement intellectuel d’isabelle Eberhardt.

 

Engagement de l’intellectuel

 

L’engagement intellectuel se définit, pour les existentialistes, comme l’acte par lequel l’intellectuel ou l’écrivain assume les valeurs et donne, grâce à ce libre choix, un sens à son existence. C’est sa raison de vivre, son combat de tous les jours. La société attend son avis autorisé sur telle ou telle question. Il en prend fait et cause et fait connaitre sans hésitation ni ambigüités sa position. Car il est pour tant d’autres une référence, une autorité, certes morale mais qui a son poids. C’est le fait de prendre parti sur les problèmes de la société et par son action et ses discours. Qu’en est-il à la fin du 19ème siècle où Isabelle Eberhardt faisait son premier pas littéraire, toute jeune encore, à la fleur de l’âge, où l’on pense insouciance et amours et rien de plus ? Une jeune fille durement éprouvée par la vie, en quête de survie permanente, une étrangère suisse, devenue française par les liens du mariage avec un auxiliaire de l’armée française, une musulmane convertie de fraiche date, une femme libre et évoluant au milieu des hommes, une écrivaine attirée par le voyage, l’errance ou précisément une vagabonde mystique.

 

Etre écrivain, c’était pratiquer le métier de l’écriture et rien de plus. Ces écrivains vivaient en chambre et n’intervenaient pas dans la vie publique qui, elle, était réservée aux hommes politiques. Le concept d’intellectuel n’existait pas. On parlait d’écrivains, comme on parlait de philosophes sans qu’ils eussent exercé d’influence. Jean Paul Sartre se révèle comme écrivain engagé dans l’action militante et fonde avec Merleau-Ponty « Socialisme et Liberté », à Paris au début de 1941, groupe intellectuel de résistants. Il écrit sa pièce : Les Mouches. L’objectif est de sensibiliser les Français de la responsabilité de leur condition, de la nécessité pour chacun d’eux d’assumer le destin collectif et du devoir de s’engager dans la lutte présente comme seul acte de liberté possible. Il s’engage à toutes les manifestations contre l’exploitation et la répression.

I  Le courant des idées

Mouvement des Jeunes Algériens

Ce mouvement apparait vers 1900, des Jeunes musulmans modernistes et francisés, soucieux des réformes. Un mémoire fut présenté le 30 juin 1900 à Bône par un groupe de jeunes musulmans ayant reçu une certaine éducation française. Ils réclamèrent le droit de vote privilégié à une catégorie de lettrés négociants industriels patentés. En 1901, il fut apparenté au parti jeune-turc et tentait d’accommoder l’islam à la civilisation européenne, à mettre en harmonie la tradition et le dogme, à interpréter le Coran rationnellement, ils avaient la sympathie d’une partie de l’opinion française qui le qualifiait de libéral ou encore laïc même la presse dont le Temps leur vouait fort sympathie.

L’hebdomadaire Al Akhbar est créé en 1903 par Barrucand ; le mouvement jeune algérien crée son propre organe de presse à Oran en juin 1904 par un instituteur tlemcenien, hebdomadaire qui se voulait trait d’union entre Français et Arabes. Cette élite se voulait pédagogue pour instruire la masse indigène ignorante sur les bienfaits de l’instruction et les idées émancipatrices françaises.

L’opinion traditionnelle ou les Vieux Turbans

Farouche attachement à l’islam, la sharia, toutes innovations étaient blâmables, coupables d’hérésie. Ils rejetaient systématiquement en bloc tout ce qui venait du conquérant, par crainte de perdre leur identité leur religion ; ils voyaient les jeunes Algériens comme des fils égarés ; ils refusaient la circonscription, voire l’instruction ; donc ils se retranchaient dans les principes fondamentaux du rite malékite et croyaient à l’avènement du mahdi, le libérateur et réformateur. L’espérance pour s’affranchir du joug colonial était aussi indestructible ; on y voyait alors cette fameuse persévérance le sabre religieux vivant dans la société indigène. Mais ce sentiment était un sentiment de résistance de tout un peuple. Tous contre la naturalisation. L’islam était donc le dernier rempart qui restait à ce peuple dominé mais insoumis.

Puissance du parti colonial

Ismail Urbain  est l’homme d’une idée, d’une politique sur la question indigène. Sa théorie consistait à faire évoluer les Musulmans français pour se les concilier définitivement. Il fut l’apôtre d’une Algérie franco-musulmane. Enfant illégitime et mulâtre, il en porta toute sa vie la blessure, la cachant soigneusement, vivant presque dans la réclusion et sans ambition carriériste, par peur de s’expliquer sur sa naissance Souvent d’illustres hommes politiques, militaires ou de lettres lui rendirent hommage et en furent peu ou prou inspirés. C’est ainsi qu’il fut de : Albin Rozet, Victor Barrucand, le maréchal Lyautey, vers la fin du 19ème siècle.

         Victor Barrucand n’en partageait pas la théorie. Il voulait l’allègement du code de l’indigénat pas sa suppression. Il écrivit au gouverneur général Jonnart pour alléger le code indigène : « A tort ou à raison, notre système algérien est basé sur l’administration. Qu’elle soit donc comme un miroir placé à mi-chemin ; impressionné par la clarté nationale, il saura le transmettre sous l’angle nécessaire. » La loi sur la séparation des congrégations de 1904 et 1905 allait encore créer des remous politiques. Barrucand y vit une probable mesure de libération du culte à condition de lui restituer les biens Hobous. En effet le clergé musulman hiérarchisé était rémunéré par le budget de l’état, alors qu’avant la colonisation il  était pris en charge par chaque collectivité. Ce fut alors une occasion pour les Musulmans de revendiquer en permanence ces biens.

 

Vers 1900, la politique d’assimilation, tant idéalisée et tant évertuée, montre les limites dans son application.  C’était l’impossible fusion qui se mit au grand jour : comment transformer un peuple de croyants en libres penseurs, buveurs de vins ? Les théoriciens semblent bien convaincus de cette voie, combattue et par les colons et par les Indigènes. V. Barrucand rejette cette assimilation, il est donc comme tout le monde et ne veut gêner personne. Mais la nouvelle politique adaptée aux indigènes qui veut rapprocher l’indigène dans son propre mode de gouvernance. C’est en somme l’évolution des Musulmans dans leur civilisation. Cette voie est condamnée, combattue par la bourgeoisie métropolitaine, alors que la gauche la voulait.

 

 

            Eléments biographiques d’Isabelle Eberhardt.

 

La tentative de son assassinat du 29 janvier 1901 à Behima (El Oued ) ne semble pas du tout apitoyer l’autorité militaire sur le sort d’Isabelle Eberhardt qui fut agressée par Abdallah Ben Si Mohamed Ben Lakhdar affilié à la zaouïaTidjaniya, alors qu’elle était aux cotés de si El Hachemi, chef religieux de la Qadiriya qui se rendait à Tunis pour assister à une commémoration funèbre de son père. Elle en fut grièvement blessée et il fallait l’hospitaliser pour lui prodiguer les soins. Cependant les structures sanitaires disponibles étaient exclusivement militaires et il était interdit d’y admettre des femmes. Néanmoins, l’humanisme inhérent à la médecine cherche un compromis et l’installe dans la buanderie de l’infirmerie militaire, en face de la buanderie, avec mention sur la porte  salle des isolés.

Voici ce qu’écrivit, à ce propos, la grande biographe Edmonde Charles-Roux : « Il n’y avait pas de place pour les femmes dans les hôpitaux militaires. La blessée Eberhardt posait problème. Où la mettre ? Elle fut installée en face de la buanderie. Sur la porte de sa chambre, on lisait : “Salle des isolés”

 

Bien plus, cette tentative d’assassinat aggrava l’hostilité des colons à l’égard  d’Isabelle Eberhardt et compliqua sérieusement son séjour en Algérie, comme persona non grata. En effet, elle faisait l’objet d’une enquête d’information militaire, diligentée par le capitaine Cauvet, sur la base d’une dénonciation par lettre anonyme que l’écrivaine était accusée d’espionnage, d’empoisonnement, de vol et d’opportunisme de sa foi religieuse dans le but de conspirer contre la France. Le commandant du cercle de Touggourt transmet à sa hiérarchie  son rapport, pris sur la base de l’enquête du capitaine Cauvet. Voici ce qu’il écrivt :

« La lettre (d’accusation) était une vengeance personnelle et si les autorités considéraient Eberhardt comme une névrosée et une détraquée venue satisfaire ses penchants vicieux et son goût pour les indigènes, rien jusqu’à présent dans ses agissements ne m’a paru répréhensible et de nature à instruire des mesures de rigueur à son égard ».

Isabelle Eberhardt pardonna à son agresseur.  Pourtant le dommage corporel de ses blessures  était important, comme le confirme le constat du médecin militaire Léon Taste :

Le jugement est rendu le 18 juin 1901 par la cour de Constantine.  Son agresseur est condamné.  Personnage indésirable, Isabelle Eberhardt fiat l’objet d’une décision administrative d’expulsion. Elle regagne Marseille déguisée et méconnaissable. Slimane Henni le 17 octobre 1901 la rejoint et tous deux y célèbrent leur mariage. Cette union lui donne la citoyenneté française qui lui permet de rentrer en Algérie avec son mari.

Tous les écrits d’Isabelle Eberhardt sont marqués d’humanisme. C’est là un consensus que font ses biographes, ses critiques, ses lecteurs. Oui elle a conté la misère du peuple indigène, les exactions du pouvoir colonial, la tyrannie des militaires français qui faisaient de l’amour avec la femme indigène un passe-temps, passe-temps qui arrivait jusqu’au viol et les victimes étaient livrées à leur sort, à l’exclusion, au suicide. C’est Isabelle Eberhardt qui intègre pour la première fois le peuple indigène en littérature et que le lecteur universel avait commencé à connaitre.

Cet humanisme est-il réducteur ? Mais non. L’humanisme est porteur du drame humain, véhicule des valeurs universelles pour le bien de la terre et des hommes. C’est plus qu’une philosophie. C’est un mouvement fédérateur des esprits animés par la confiance en l’homme et la recherche de son progrès, sur la base des observations sur les mœurs et les pays. Donc Isabelle Eberhardt décrit bien sa nouvelle patrie, son nouveau peuple. Elle raconte la misère de ce peuple indigène privé de pain, d’instruction, de terres agricoles, les exactions qu’il subit dans son quotidien. Elle va également milité pour que ce peuple indigène ouvre sa marche vers le progrès. Elle a également contribué à ouvrir une école d’apprentissage pour les filles.

Cependant Isabelle Eberhardt n’en restera pas au stade de l’humanisme. L’affaire de Margueritte allait lui fournir la matière à réflexion. Elle formula deux opinions contradictoires. Si la première nous surprend, la seconde traduit expressément son sa vraie nature.

Parmi ces voix, on retrouve celle d’Isabelle Eberhardt, alors expulsée d’Algérie, dans une lettre adressée à son mari  Slimane El Heni le 27 juillet 1901 qi disait :

« On ne voit dans la « funeste affaire de Margueritte » que l’une des révoltes inutiles, sanglantes et servant seulement d’armes aux ennemis de tout ce qui est arabe, ou propres à décourager « les Français honnêtes qui veulent aider nos frères »

Isabelle Eberhardt s’insurge en elle-même. En effet, quinze mois après cette citation rapportée plus haut, nous découvrons sa vraie nature, nature rebelle, combattante. Elle se forgea alors une autre opinion, elle acquit une nouvelle aptitude. L’affaire Margueritte incarne pour elle son engagement sans équivoque pour la défense des Indigènes. Elle unit la parole de l’intellectuel à l’action du combattant. Je ne voudrais pas anticiper, mais je dirai juste que sa volonté dans l’engagement de l’intellectuel précéda toute la théorie de Jean-Paul Sartre. En effet, ce qu’elle écrivit est une grande avancée à cette époque où la contestation de l’indigène ne s’exprimait que par la voie des armes. Car la loi ne lui accordait guère le statut de citoyen et par conséquent tous les droits inhérents à cette qualité. Isabelle Eberhardt exprime donc sa pleine adhésion au processus de défense des insurgés. Dans mes ‘ Journaliers’ elle écrivit en date du 13 octobre 1903 :

 

« Peut-être cet hiver me faudra-t-il aller en France, pour cette très importante question de reportage sur les insurgés de Margueritte. Oh ! Si seulement, je pouvais dire tout ce que je sais, tout ce que je pense là-dessus, toute la vérité ! Quelle bonne œuvre qui, continuée, deviendrait féconde et qui, en même temps, me ferait un nom…Commencer ma carrière en me posant carrément en défenseur de mes frères, les musulmans d’Algérie, lettre Eugène Brieux ».

 

Une phrase retient évidemment notre attention : « Oh ! Si seulement, je pouvais dire tout ce que je sais, tout ce que je pense là-dessus, toute la vérité ! ». Tout ce nous pouvons comprendre c’est qu’Isabelle Eberhardt n’était pas libre de révéler les oppressions, les exactions, les vexations dont était victime la société indigène. Il ne pouvait pas non plus crier haut sa condamnation pour ce drame colonial basé sur l’exclusion, le séquestre, la dépossession, le rachat légal des terres confisquées. Comme elle ne pouvait pas révéler toute la vérité sur la descente aux enfers de tout un peuple privé des droits de l’homme les plus élémentaires.  Quel était cet obstacle à toute son action militante ? Il faut savoir que le parti colonial était très puissant et réclamait toujours des terres agricoles, des pouvoirs, l’exclusion totale de l’indigène qu’il continuait à confiner dans l’ignorance et l’obscurantisme. Ce parti colonial était tellement puissant que tous les gouverneurs généraux, militaires ou civils, lui étaient inféodés.

 

La biographe, Annette Kobak, rapporte une citation d’Isabelle Eberhardt, infirmée cependant par le critique Mohamed Rochd, à propos d’une révolte qui s’était produite à Bône (Annaba). Elle nous montre Isabelle résolument engagée dans la révolution, si jamais celle-ci était  déclenchée.  La jeune écrivaine écrivit :

« Si la lutte devient inévitable, je n’hésiterai pas un seul instant, car ce serait une lâcheté. Et cela me fait sourire : comme jadis pour les anarchistes russes, je vais combattre, peut-être, pour les révolutionnaires musulmans…quoique avec plus de foi et de vraie haine pour l’oppression ».

Voilà son serment de foi de combattante. Ne sait-elle pas alors que, selon le Coran, est martyr, qui périt dans un champ de pour la cause de l’islam contre les infidèles qui se sont appropriés la terre d’islam ? Bien sûr qu’elle le sait et personnellement je trouve la citation de Annette Kobak tout à fait plausible. Néanmoins, je ne prétends nullement être un critique ou un biographe et mon ami Mohamed Rochd m’a suffisamment éclairé sur la position d’Isabelle Eberhardt sur l’affaire Margueritte dont j’ai écrit l’histoire. Evidemment, j’ai publié mon ouvrage réponse, regards critiques, à l’auteur Christian Pheline pour son essai historique l’aube d’une révolution Algérie Margueritte 26 avril 1901 et dans lequel j’ai cité la deuxième opinion d’Isabelle Eberhardt.

Quant au biographe, René-Louis Doyon, il conforte notre analyse qui met en évidence l’engagement de notre jeune écrivaine. Il écrit dans le même sujet de l’affaire Marguerite éléments biographiques qui sont dignes de la combattante :

«  …Il est arrivé souvent que les vindictes religieuses des vaincus se ravivent et font naitre des séditions. Celle du petit village de Margueritte en fut une preuve ; Isabelle, toujours prête à défendre les plus pauvres de ses coreligionnaires, soutint la cause des séditieux. Comme il était périlleux de faire juger les coupables par les Algériens…et Isabelle faillit représenter Le Temps (journal de France) comme spécialiste des questions indigènes ; il s’en fallut d’un permis et de 500 francs pour qu’Isabelle rentrât aussitôt en rapport avec la presse parisienne ».

 

Mohamed Rochd nous signale que Doyon s’appuyait sur des correspondances et des papiers,  rachetés par un beau- frère de Slimane ElHenni par un maire de Bône. Lui-même réfute en bloc toutes ces fabulations sur la condition d’espionne d’Isabelle Eberhardt et il est bien placé. Car il en est, aux côtés d’Edmonde Charles-Roux, le biographe le plus immense et le critique le plus attentif.

 

Voyons maintenant ce que dit l’auteur immense Edmonde Charles-Roux à propos de cette question d’espionnage. Dans son ouvrage majeur, elle réfute carrément ces fabulations. Une année après le centenaire d’Isabelle Eberhardt, Edmonde Charles-Roux est interviewée par le quotidien national ‘Liberté’, dans son édition du 11 janvier 1905, sous la plume du journaliste Tahar Houchi. Le journaliste pose crument la question :

« Isabelle espionne ? Le débat n’est pas encore tranché ?

Notre doyenne répond tout aussi crument :

« A l’époque où elle meurt, elle n’avait plus de dents, tant qu’elle vivait durement. Elle suivait les caravanes à pied, fumait le kif…C’est vraiment prendre les militaires pour des crétins, l’intelligent Lyautey de surcroit, de dire qu’ils ont une femme pareille pour une informatrice. On sait qu’elle n’est pas une femme de confiance. Elle était une raconteuse, on l’a dit à Lyautey ; ses traversées nocturnes, ses voyages dans le désert…Cela n’a rien à voir avec les rapports de police. C’est une accusation stupide, mensongère et sans fondement. C’est une méconnaissance de tout le milieu et une injure pour les mémoires de Lyautey et d’Isabelle ».

Une autre question du journaliste mérite d’être rapportée :

« L’authenticité des écrits d’Isabelle est aussi au cœur de la polémique ».

La réponse d’Edmonde est pertinente et met à nu toutes ces fabulations qui ont été tissées comme dans un métier à tisser :

« Vous avez tout à fait raison de faire allusion à un incident détestable relatif à sa première œuvre. Dans l’ombre chaude de l’islam, qui a paru sous l’initiative de Victor Barrucand qui s’est permis, par peur de l’opposition française à Isabelle, tat elle a été sévère au sujet de la présence française en Algérie, quelques changements. Barrucand s’est dit ‘si je donne le manuscrit in extenso, on aura une réaction française épouvantable. Nous dirons qu’il a fait le nettoyage. Il n’a pas ajouté des choses, il a transformé et neutralisé certaines choses. Je trouve cela important et très bon.

Toujours à propos des manuscrits, Edmonde dit en substance :

« On les a retrouvés tel quel avec des traces de sable dessus. C’est émouvant. On voit que tout va bien. Seul notre ami Mohamed Rochd, ayant remis en état les manuscrits d’Isabelle, est en mesure de soutenir le contraire. Il a fait un travail de moine. Il est magnifique ».

 

Cher monsieur,

Je reçois votre lettre du 11 mai dont je vous remercie. Ce que vous m’écrivez sur Isabelle Eberhardt me touche au plus profond de mon cœur. Ce sera avec joie que je me rendrai à votre colloque sur I. Eberhardt, si vous réussissez à le faire aboutir. Avec mes vœux et mes remerciements sincères.

Edmonde Charles-RouxAcadémie Goncourt

Conclusion

 

Said Bouhadja Président de la chambre basse du Parlement ahmed bencherif

6 octobre, 2018
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Assemblée populaire nationale est transformée en ring politique pour les boxeurs députés de l’alliance présidentielle. ils veulent la tête de leur président; pressenti par le Président de la République et élu par la majorité. ils font signer par leurs pairs une motion de retrait de confiance qui n’est pas prévu par la Constitution ni par le règlement intérieur. en effet, la loi édicte pour qu’il y ait vacance et donc pourvoi soit la démission ou le décès ou une maladie. or on n’est pas dans ce cas de figure. ce procédé est un précédent grave qui affaiblira sans nul doute cette institution législative névralgique indispensable . mais l’irresponsabilité crie son nom au palais dépasse nos frontières pour retentir en écho nauséabond et défavorable au niveau des parlements arabe africain,,mondial. et du coup l’image de marque de l’Algérie ou de ce qu’il en reste est vraiment écorchée. les députés et les partis de l’alliance présidentielle sont mouillés jusqu’au cou. c’est comme qui dirait un braquage de banque bien gardé et bien riche
la Présidence de la République se trouve bien mal par ce procédé au vu et au su de tous un gangstérisme qui déplait dégoute l’opinion publique . franchement n est écœuré de voir la chambre basse malmenée comme la plus médiocre des communes par une mesure de retrait de confiance légale ily a deux ou trois ans et qui bloquait purement et simplement la commune dont les intérets de citoyens en pâtissaient. cette mesure a été abrogée par la loi et voilà qu’elle est mise en pratique de facto à la chambre basse. .
qui est à l’origine de c choléra politique de ce grand désordre qui colle partout en Algérie. c’est l’opacité totale dans les affaires publiques. mais tout finit par se savoir et

drame et marasme en Algérie ahmed bencherif

9 août, 2018
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Drame et marasme en Algérie

 

Où sommes-nous ? Est-ce bien en Algérie, celle des martyrs, des opprimés, des humiliés, des braves, des amoureux de la liberté ou bien celle des cireurs à bottes, des gardes-chiourmes, des imposteurs, des artificieux, des travestis, des illusionnistes ratés, un mégalomane ? L’Algérie est malade : la sécheresse et la désertification l’envahissent, frappent aux portes du Tell, ravagent les populations du Sud, frappées durement par la tyrannie et la partialité des pouvoirs, entre les mains du Nord, alors qu’elles sont les gardiennes des richesses, à peine visible à leurs yeux nus. La société algérienne est malade : nos jeunes s’occupent des équipes de foot européennes, les Salafistes attendent que le semblant d’état tombe pour qu’ils s’en accaparent à leur tour, en font la propriété privée comme les simulateurs de laïcité et de démocratie, violent les filles dans la rue, dans la montagne,  dans une grotte au nom, proclamer le califat, gommer les droits de l’homme, les droits de la femme, de l’enfant, effacer les droits civiques.

Que sommes-nous devenus ? Nous sommes tous des harragas en puissance, les médiocres, les iniques nous ont poussés à haïr notre patrie et nous n’avons qu’un seule et aucun  autre pays ne nous prendra pour ses propres fils, mais comme des transfuges. Le mari, sa femme, leurs enfants s’embarquent sur une chaloupe à leur risque et péril pour fuir un tableau chaotique créé par une caste qui a pris l’Algérie en otage, par un président invalide qui espère encore gouverner pour un autre mandat pour cinq ans ou pour l’éternité s’il est lui-même éternel, soit un dieu.

L’Algérie ne rêve même pas. son âme a été tuée par ses mauvais garçons, elle ne rêve plus devenir les USA, la France, la Grande Bretagne, pays de richesse, de loi, d’égalité de droits et de chances pour tous. Elle ne rêve pas même de l’Andalousie et de sa grandeur, ni de paradis. Elle vit dans l’enfer et se suffit comme elle est. Pourquoi tous les responsables sont issus d’une même ville ? Quel vil esprit de corps nous vivons encore dans le néfaste tribalisme. Une colonisation française de cent trente deux ans n’a pas suffi à l’enrayer.

L’Algérie est devenue la Colombie et les émules de Pablo Escobar sont nombreux, ramifiés partout et jusque dans les arènes du pouvoir Dieu préservez mon pays. Ils se font la guerre sourde et rien ne dit que leurs balles ne crépiteront pas dans la rue. C’est le drame de notre nation la cocaïne rien que ça.

Président Abdelaziz Boureflika, ceci se passe sous votre règne et c’est votre constat d’échec vos serviteurs rétorqueront que vous avez un programme de logements. Ne savez-vous pas que le pécule de ma retraite est dérisoire et je m’endette de plus en plus, à tel point que j’ai vendu ce qui me revenait d’héritage, pas grand-chose bien sur. Dites-moi alors comment me voyez-vous vivre en tant qu’écrivain et poète ? vous nous aimez vivre dans la misère et le besoin pour que nos sollicitations, à nous autres écrivains, restent exclusivement matériels, et point du tout politiques pour revendiquer la démocratie, l’alternance au pouvoir, des élections libres, des promotions selon le mérite.

Président Abdelaziz Boutefloka, vous n »’avez pas voulu me nommer chef de daira en 2005 ; pourtant mes compétences sont avérées ainsi que mon intégrité, ma droiture ; mes ambitions. Dieu soit loué je n’ai pas eu à servir, assumer une haute responsabilité dans le tableau chaotique décrié ci-dessus. Alors, je  vous annonce que je serai votre concurrent à l’élection présidentielle 2019. Je vous défie de jouer franc jeu avec moi et vous verrez si   vous seriez élu.

ملتقى دولى حول إيزابيل ابرهات، الطبعة الثانية التصوف و التعايش الديني : من النزعة الإسلامية إلى النزعة الإنسانية. ahmed bencherif

26 mai, 2018
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الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية

وزارة الثقافة

إتحاد الكتاب الجزائريين

الفرع المحلي بالنعامة

 

ملتقى دولى حول إيزابيل ابرهات، الطبعة الثانية

التصوف و التعايش الديني : من النزعة الإسلامية إلى النزعة الإنسانية.

الديباجة:

     أنتج عالمنا المبني على الحاجات الاستهلاكية قيما مادية بحيث تتميز الحقبة التي نعيشها بالوصول إلى قمة الماديات و سهولة الوصول إلى رفاهية أكثر والتي غالبا ما تكون مخادعة ومدمرة للإنسان و الأنظمة البيئية معا. في المقابل  يتيح التصوف للإنسان  الاستكثار من المال ، معرفة الحقيقة، زيادة التدين و تعاظم الروح الأخوية و إيثار الأخر.  يتجسد التصوف في القدوة التي ينبغي إتباع نهجها على غرار أئمة الصوفية و عمداء الطرقية الذين يقومون بدور تربوي  و تعليمي و ينشرون حب القريب و البعيد و يساعدون النفوس المضطهدة على التطهر من الحقد و الكره و من روح الانتقام و زرع الشر.

لقد ترك عالمنا يصارع لوحده ما أدى إلى بروز المتناقضات الفتاكة والتي غذيت بجشع و طمع البعض و حرضت على اندلاع الحروب التي لا تبقي و لا تذر مخلفة عواقب وخيمة  غالبا ما يدفع ثمنها الأرامل و الأيتام، أناس بدون مأوى و اللاجئين و المتشردين ماديا أو نفسيا.

لم تتمكن الفلسفة المادية من الإجابة على إرهاصات الألم المتعددة التي يتكبدها الإنسان سواء كان ضحية أو متسبب فيها وهذا ما شجع بعض النخب الغربية على البحث عن إجابات خارج هذه الفلسفة. و بالفعل استكشف بعض الرجال والنساء سواء كانوا أدباء أو فلاسفة مفهوم التصوف حتى تذوقوه و انصهروا فيه ثم اعتنقوا الإسلام و انتهجوا التصوف كنموذج حياتي و دليل لهم في رحلة البحث عن الحقيقة.

محاور الملتقى:

-         دور التصوف في حوار الديانات.

-         التصوف كشكل من أشكال العيش المشترك.

-         تجليات الأدب و الشعر في الاسلام الروحي » التصوف ».

-         الشيخ بن يعقوب : شاعر صوفي ( معاصر لإزابيل ابرهارت و الشيخ بوعمامة).

-         التسامي الروحي كوسلسية للتسامح: دراسة حالة الوئام المدني في الجزائر كمثال يحتذى به.

-         تأثير التصوف في النخب الغربية على غرار لإزابيل ابرهارت و غيرها.

-         تنقية النفس و تزكيتها من الأحقاد و الكره و روح الانتقام.

-         الدور التربوي التعليمي الثقافي و الاجتماعي الذي لعبته الزوايا في المغرب العربي عبر العصور.

 

Colloque international Isabelle Eberhardt, deuxième édition Le soufisme et la coexistence religieuse : de l’islamisme à l’humanisme ahmed bencherif

26 mai, 2018
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République Algérienne démocratique Populaire

 

Ministère de la  Culture

Union des Ecrivains Algériens

Section  locale de Naama

 

Colloque international Isabelle Eberhardt

Colloque international Isabelle Eberhardt, deuxième édition

A la Bibliothèque Nationale Hamma Alger

Le 21 et 22 octobre 2018

Le soufisme et la coexistence religieuse : de l’islamisme  à  l’humanisme

Sous le haut patronage de Monsieur le Président de la République

Notre monde, bâti sur des éléments consuméristes, a engendré des valeurs matérialistes, dont notre époque en a donné toute son expression et les voies d’atteindre cette prospérité sournoise et ravageuse pour l’homme et l’éc o-système. Or Le soufisme espère pour l’humanité une part abondante du bien et de la  vérité, la religion et la spiritualité, la fraternité et l’altruisme. Cette voie est incarnée par des modèles à suivre qui sont les imams du soufisme, les maitres confrériques. Ils éduquent, instruisent, sèment l’amour du prochain, aident les âmes persécutées à se purifier de la haine, de la vengeance, du mal.

Le monde, livré à lui-même, a généré ses propres contradictions destructives par  cupidité et avidité pour fomenter des guerres dont les plus grands dommages sont les veuves et les orphelins, les sans abri, des réfugiés, des errants psychiquement ou matériellement. La philosophie matérialiste n’a pas su ni répondre à ces identifications de malheurs divers, ni au fait que l’homme soit coupable ou victime du malheur, à telle enseigne que, comme une riposte à cela, des élites intellectuelles occidentales ont gouté et apprécié la voie du soufisme, hommes et femmes bien sûr, philosophes et écrivains. Ils se sont convertis à l’islam et ont adopté le soufisme comme mode de vie dans leur quête de l’absolu.

Axes proposés :

1      Le Soufisme et son rôle dans le dialogue des religions.

2       Le soufisme comme expression du vivre ensemble.

3         Littérature et poésie dans l’islam spirituelle «  Soufisme »

le cheikh Benyakoub,  poète soufi  ( Ainsefra contemporain d’Isabelle Eberhardt )  cheikh Bouamama

4       La  transcendance spirituelle  un moyen de pardon le cas de la concorde civile en

Algérie, comme modèle à suivre.

 

5         Influence du soufisme sur des élites occidentales, telle Isabelle Eberhardt

6          Epuration de l’âme de tous les ressentiments haine vengeance, le mal et le vice

7          Rôle socio-éducatif et culturel  des zaouïas à travers  les siècles au Grand Maghreb

 

 

 

 

Encadrement et organisateur du colloque

 

 

 

Président du colloque :     Ahmed Bencherif auteur président section union des écrivains

 

Comité scientifique

Coordinatrice                :        Docteure  Chetouani Noura

Membre                         :        Docteur Hichem Bencherif

Membre                         :        Mahiedinne Abderahim chercheur

 

 

 

 

                                                                                         Naama  le 18 mai 2018

Le Président du colloque

Ahmed Bencherif

il ne se passe rien 3 ahmed bencherif

25 février, 2018
culture | Pas de réponses »

Il faisait trop de bruit dans la salle et moi,  qui voulais , un moment de réclusion avec moi-même, c’était raté. Je bus une gorgée. La poudre était exécrable, le mauvais gout restait collé au palais. Bien sûr tous ces rapaces de concessionnaires d’import-export nous faisaient manger et boire des produits médiocres, quasiment impropres à la consommation qu’ils faisaient valider dans les laboratoires publics, moyennant une grosse enveloppe pleine de billets de banque en dinars, de quoi faire rêver une jeune mariée algérienne, comme par exemple d’un voyage de noces aux paradis terrestres du monde, dans sa globalité. Qu’est-ce je raconte ? Je  délire : la jeune fille algérienne ne rêve pas. Car pour rêver, il faut être libre. Or elle ne l’est pas. Rarement, elle choisit son mari, exceptionnellement elle subit le coup de foudre. Elle est la fécondation par excellence, sans fantasmes dans le lit de l’amour. Elle ne voyage pas seule, il lui faut un accompagnateur et toute sa vie elle est sous tutelle du père, du frère, de l’oncle paternel. Même à la Mecque, elle n’y va pas seule, pourtant cet espace est sacré et l’acte religieux que l’on est censé accomplir est pur, sans tentation aucune. Alors va comprendre ces commentateurs de la loi islamique. Son témoignage devant les juridictions ne suffit pas, il lui faut une autre femme témoin. De même, elle hérite seulement du tiers. Va comprendre encore. Allah a décrété, c’est comme ça et pas autrement. Si tu veux être religieux, ne cherche jamais la logique. En temps de guerre, elle est combattante à part entière, l’égale de l’homme comme notre glorieuse Lalla Fatma Nsoumer qui avait combattu héroïquement le maréchal Randon et ses milliers de soldats, avec quelques centaines de résistants seulement. On est belliqueux dans le sang, alors il n’y a pas matière à s’étonner ou douter. En termes de bravoure, c’est pareil.

il ne se passe rien ahmed bencherif

22 février, 2018
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                                      Il ne se passe rien.

 

 

Il ne se passe rien. Il ne se passe rien dans le bled qui, sitôt libéré, tomba entre les canines acérées des loups, au lieu d’être un gage entre des mains vertueuses, intelligentes, dignes de bonne foi, laborieuses. Une terrible contradiction que l’histoire n’en ait répertoriée peut-être dans aucun pays. Tôt, le pouvoir despotique s’installa et s’érigea en système pour mieux brimer, mieux briser les autres, mieux profiter du fruit de l’indépendance. Tôt la démagogie servit d’alibi à l’effet d’asservir le peuple, sorti meurtri par une guerre désastreuse de libération, sorti encore par une longue nuit coloniale d’obscurantisme et d’illettrisme, de misère  et d’exactions. Puis à une indépendance fraiche, on viole la loi fondamentale pour entrer dans un long règne de l’illégalité qui, accommodée et accommodante, s’érigea en système totalitaire où toute voix discordante est muselée, brimée, neutralisée jusqu’à se tacher les mains de sang.

Les loups de ma patrie, amour, l’aimaient-ils ? Ils l’aimaient à leur façon, comme on aime une prostituée sans la payer. Quand le peuple était dans l’euphorie des drapeaux qui flottaient partout, les loups dévalisaient les villas et les dépôts, occupaient les grandes surfaces, les usines, les parcs, qui furent les propriétés des colons français, partis précipitamment par survie en France. Rien n’était épargné, même pas une modeste table de nuit, un boudoir, les draps de satin. Qui pouvait commettre de pillage, sinon de véritables loups Ils n’avaient pas cependant occupé les écoles, les lycées, les universités. Ils n’en avaient cure. Ils ne pouvaient ni apprendre, ni réapprendre, ni se recycler. Ils possédaient leurs propres diplômes supérieurs, acquis dans les voies douteuses, dans les couloirs étroits des complots. A l’école, on n’apprend pas à pisser dans la rue. Eux, ils pissaient partout : dans la rue, dans un jardin public, dans l’eau de source.

-Qui ouvrit ce ballet des rapines, me dit-il.

-          Tu veux dire la porte des enfers, une autre porte plus violente, plus dévastatrice,

répondis-je. Un jour je t’affranchirai de ton ignorance.

Je le quittais sur sa soif de savoir, une curiosité intelligente de savoir d’où venait le mal qui rongeait notre pays. C’était un patriote qui aimait voir sa nation briller de beauté devant les autres, toujours parmi les premières qui donneraient le bel exemple aux quatre coins de la planète, surtout parmi les plus grandes puissances internationales .Comment lui expliquer sur le champ ? Il lui faudrait des heures d’assimilation, avec de gros risque d’occultation ou de fantasmes, non que je ne sois pas pédagogue, mais cela vient du fait que notre histoire n’était pas écrite. Et ceux qui nous ont raconté des épisodes, ils les ont toujours maquillés, par égocentrisme. Moi-même, je n’avais pas assez de temps pour lui en fournir la toute première page dont j’aurai pu lui donner le titre et je regrette sincèrement cette lacune. Mais aurait-il su, si je lui avais dit que c’était l’adjudant et rien de plus. Il n’aurait pas saisi et m’aurait assailli de questions auxquelles je ne pouvais répondre spontanément. Car il y avait de la confusion dans tous les rôles : qui était le chef, qui avait commencé à écrire l’histoire, qui avait trahi. Ouf mille questionnements de quoi ennuyer un sourd.

l’enlèvemen t d’Assia ahmed bencherif

16 octobre, 2017
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Moha abandonna sa monture à un pieu et entra au logis. Il remit le sac de provisions à sa femme. Elle était près du feu et préparait le diner. Elle lui dit bonsoir. Il hocha la tête sans plus, puis il passa voir son père et sa mère, dans l’antichambre, éclairée par un quinquet. Tous les deux égrenaient leur chapelet. Ils étaient sereinement silencieux. Il dit bonsoir, tout en mâchant ce mot simple et unique. « Bonsoir mon fils, répondit le père ; qu’as-tu ? Es-tu malade ? Ton visage est blême ».

Son teint était pale. Il restait muet. Son secret était trop lourd à dire, trop fort à garder pour lui-même. D’un ultime effort, il révéla son crime et énonça les circonstances dans lesquelles il fut amené à le commettre. Ses parents en furent bouleversés. Sa mère le serra fort dans ses bras, comme si cette marque d’amour allait le sauver de la potence. Son père pria dieu pour le sauver. Moha dit qu’il allait s’exiler au Grand Sahara. Sa femme entra, comme éjectée par une catapulte. Elle était furieuse, ses yeux ressemblaient à des braises incandescentes.         

 

- Quoi ? Tu as tué un homme pour sauver une danseuse de cabaret, reprocha Assia. Tu veux encore abandonner ta famille et fuir comme un lâche au pays du sable, y vivre sans attaches familiales. Tu as le courage de tuer, tu n’as pas le courage d’expier. Quel genre d’homme, tu es Moha. C’est fini entre nous. Je ne suis plus ta femme. Répudie-moi sur le champ. Je ne veux pas être la femme d’un lâche.

 

- Quoi, demanda-t-il avec émotion ? Je ne réfléchis pas avant d’agir et souvent je fais des dommages irrémédiables.

- tu obéis à ton impulsivité criminelle, voilà ton drame. Tu ne parviens pas à contrôler

tes nerfs, c’est très grave. Répudie-moi et que finisse cette vie de rien avec toi. Je ne resterai pas un jour de plus avec toi.

-          Soit, tu es répudiée, dit-il avec consternation et regret.

Séminaire algéro-tunisien à Hammamat 14/17:2017 . ahmed bencherif

31 août, 2017
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Séminaire algéro-tunisien

A hammamat Tunisie

Du  14 au 17 aout 2017

 

Nous étions particulièrement heureux de constater que la société civile eût prendre à sa charge d’organiser un séminaire dont l’importance est particulièrement notée, aux lieux et places de structures étatiques dont les lenteurs administratives restent un obstacle majeur pour assembler autant de monde sur une idée scientifique, en un  temps record. Il s’agit de la Cnefa (coté algérien )  et la Atf (coté tunisien) , qui eurent cet insigne honneur.

En effet, ce séminaire tenu à Hamammat ( Tunisie) était éminemment scientifique, disons didactique pour être plus précis. Des spécialistes de l’enseignement ( inspecteurs, enseignants, directeurs, doctorants algéro-tunisien avaient contribué par leurs communications à faire un regard croisé sur les réformes de l’enseignement du Français menées dans chacun des deux pays. La qualité de ces interventions était excellente et le  niveau était académique.

Nous dirons d’emblée notre satisfaction pour un séjour de quatre jours dans un  hôtel 4 étoiles African Queen, résultat d’une longue et harassante prospection menée par la présidente de la Aft Madame Sana Marzouki, notre hôtesse, pour répondre aux souhaits ambitieux présentés par la secrétaire générale de la Cnefa, Madame Fatiha Bousmaha et donner ainsi pleine satisfaction aux membres de cette expédition scientifique au premier plan, touristique au second.

Notre séminaire, qui s’était déroulé du 14 au 17 aout 2017, se prévalait d’une fraternité  exemplaire ouvertement exprimée par la nécessité de voir le Grand Maghreb unifié par ses peuples, tant que leur histoire est commune, leur culture et leur géographie similaires. C’est là une ambition légitime pour créer un grand ensemble géopolitique pour être compétitif dans une ère où les grands ensembles font émergence à la satisfaction de leurs peuples.

Mener l’utile à l’agréable, dit-on. En effet, le loisir nous donnait une bouffée d’oxygène méritée avec la canicule de cette année. Si les matinées étaient consacrées aux travaux de  notre séminaire, les après-midi étaient réservées au tourisme et  nous avaient permis de visiter des sites historiques et d’antiquité dont  Carthage et la mosquée illustre de Zitouna, et d’autres sites n on moins fabuleux. Nous avions eu droit également à un concert de la diva  Isirème Djura dont la voix mélodique nous émerveillait, mais aussi à un récital poétique au cours duquel s’était distingué le poète tunisien Ammar Akermi.

Tous espéraient voir éditer à l’avenir d’autres séminaires ou colloques aussi bien sur la didactique que sur la littérature francophone maghrébine, dans un pays ou l’autre, bien sur les moyens financiers réunis au préalable.

Enfin, nous remercions tous les membres de cette belle aventure dont  nous gardons des souvenirs impérissables. C’est ce qui compte plus que tout.

Notre reconnaissance va droit à la nefa représentée par son président Monsieur Outahar Mohand, sa secrétaire générale représentée par Madame Fatiha Bousmaha et aussi le modérateur du séminaire Monsieur Said  Boumendjel.

Je dirai : « Vive Nous artisans de cet exploit ».

l’enlèvement de Assia, ahmed bencherif

26 juillet, 2017
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Le ciel s’assombrit soudain. De gros nuages gris l’envahirent, en cachèrent le plus petit point bleue. Ils l’étouffaient, roulaient trop bas, lourdement. Lesoleil s’y engloutit. La matinée avait mu en nuit. La visibilité était médiocre. L’éclair émit ses phosphorescences en zigzag, brutalement, l’instant de secondes, puis il s’éteignit. Le tonnerre gronda, ses explosions se succédèrent. Puis, la pluie tombait par nappes énormes. Les branches des arbres craquaient, se brisaient, se fracassaient bruyamment au  sol. Les flots dégringolaient de la montagne à une vitesse foudroyante, arrachaient la terre arable, charriaient des débris de roche. Le vent soufflait à une vitesse foudroyante, hurlait lugubrement, rasait les herbes, arrachait des arbres, projetait des projectiles. Les bêtes mugissaient au loin, traquées par la catastrophe. Les cris des hommes terrorisés se confondaient à cette chorale sinistre.

 

Zouina fut prise de panique. Elle tournait et se retournait à gauche, à droite, toujours sur place, immobilisée. Elle cherchait désespérément un refuge. Il n’y avait nul abri dans son carré, même pas un arbrisseau et la forêt poussait en plus haute altitude. Elle était déjà transie de froid. Elle était trempée et ses vêtements s’étaient alourdis. La jeune femme n’avait d’issue que de rentrer au gourbi. Elle s’en alla en courant aussi vite qu’elle pouvait. Ses pieds pataugeaient dans la boue, ralentissaient sa course. Elle trébuchait et tombait, mordait la terre, se blessait aux mains et aux genoux, puis elle se relevait en un ultime effort.  L’eau dégringolait de la montagne, formait des marres sur le sentier. Une multitude de rus coulait précipitamment.

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