ahmed bencherif écrivain et poète

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Archive pour la catégorie 'la conquete de l’indépendance de l’Algérie'


ma chronique ‘émir Abdelkader’ Ahmed Bencherif

5 mars, 2023
la conquete de l'indépendance de l'Algérie | Pas de réponses »

              « A un homme façonné comme Abd-el-Kader dans un moule exceptionnel, homme dur comme le bronze, souple et plein de ressort comme l’acier, d’un esprit aussi vaste que le pouvait permettre son éducation, et qui, s’il était venu au temps de la jeunesse politique des Arabes, eut certainement accompli des choses immenses, à cet homme nous opposâmes aussitôt les caractères les plus variés, les talents les plus sérieux; quoique les plus divers ». Léon Plée

        « On a souvent comparé Abd-el-Kader à Jugurtha; il n’est pas sans quelque rapport avec Tac-Farinas. Celui-ci fut comme lui élu chef par une tribu insurgée; de même qu’Abd-el-Kader fatigua nos troupes, il fatigua les troupes romaines. Il alla comme lui, étant vaincu, chercher des forces dans le désert ». Léon Plée

Un nouvel adversaire : le général Desmichels

Le général Desmichels arrive à Oran le 23 avril 1833. Début mai, il sort de la place avec 2.000 soldats, tombe au point du jour sur la puissante des Gharaba Hachem,  la pille, la disperse.  La colonne est assaillie par des nuées de moudjahidine. La colonne rentre sans dégât majeur, et ravitaille Oran. L’appel du djihad par Abdelkader et son père est entendu et aussitôt les douars environnants se soulèvent. Ils viennent établir leur campement à trois lieues d’Oran, au ‘Figuier’ El Karma. Le général Desmichels sort de nuit pour surprendre Abdelkader. Il espère livrer bataille en avant de la place. Mais Abdelkader ne se laisse pas entrainer. Desmichels établit alors un blockhaus, lui signifiant que ses troupes ne reculent pas. Abdelkader attaque, Desmichels appelle toutes ses troupes. Mais Abdelkader les force de battre en retraite vers la place forte. Desmichels s’empare d’Arzew. Mais l’émir enlève jusque dans Arzew Betouna, un de ses nombreux ennemis et le fait exécuter. La mort de son père Mahiedine le prive de l’autorité morale, mais il sait en tirer bénéfice et ses actions sont plus téméraires et entreprenantes.

Abdelkader battait continuellement la campagne forçant les tribus à le suivre dans sa lutte, les empêchant de faire commerce avec les troupes françaises ou de les ravitailler en graines, huiles, viandes.

Le général Desmichels est maitre de la ville d’Oran à l’intérieur des murs de celle-ci, qui est de plus constamment sous les attaques d’Abdelkader. Il est presque prisonnier dans sa propre garnison, privé de ravitaillement et le risque de sortir razzier les tribus limitrophes n’est pas sans danger. Il doit en priorité faire nourrir ses hommes de troupe. Aussi, il tente une négociation avec l’émir. Ce sera le traité Desmichels.

71 Abelkader nos soldats Léon Plée

P40 J. Pichon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

l’émir Abdelkader, Ahmed Bencherif

4 février, 2023
la conquete de l'indépendance de l'Algérie | Pas de réponses »

La vie d’Abdelkader

 

 

Qui est Abdelkader ?

                          Témoignage d’Alexis de Tocqueville 1805-1859 :

 

               « Il ne faut pas se fier sur le passé et croire que la puissance d’Abdelkader, après avoir brillé un moment, s’éteindra comme tant d’autres. Il est au contraire fort à craindre qu’Abdelkader ne soit en train de fonder, chez les arabes qui nous entourent, un pouvoir plus centralisé, plus agile, plus fort, plus expérimenté et plus régulier que tous ceux qui se sont succédé depuis un siècle sur cette partie du monde. »

                                                        Henri Tessier l’émir Abdelkader p 96

 

 

 

                                Abdelkader, le diplomate

 

               Le traité Desmichels ou le traité de paix abordé lors de l’émission passée nous révèle la dynamique et le génie d’Abdelkader en diplomatie. Sa renommée encore naissante et sa puissance encore en construction n’empêchent pas ce chef non reconnu au niveau International à exceller dans l’art des négociations de questions les plus âpres et les plus complexes. A notre sens, il dépassait de loin le meilleur des ministres des Affaires étrangères de  son temps. Cela est d’autant plus vrai que l’émir poursuit encore l’organisation de son administration toute neuve et pose les premiers fondements de l’État authentiquement algérien qu’il est entrain de créer dans un environnement sociologique complexe et bien souvent hostile, sans compter les considérables difficultés que crée la conquête française de notre pays.

Le général Desmichels écrivit à l’émir Abdelkader pour l’informer qu’il était disposé à entrer en pourparlers avec lui et négocier un traité de paix entre les deux parties en décembre 1833. Abdelkader lui envoya une lettre dépêcha deux de ses lieutenants Miloud Ben Arrach et Ould Mahmoud pour conférer en dehors d’Oran avec Mardochée Amar, représentant le général Desmichels. Dans la lettre, il dit que ses deux envoyés lui feront connaitre ses propositions et si elles sont acceptées, vous pouvez aussitôt envoyer le juif Amar Mardochée auprès de l’émir pour arrêter le traité de paix.

Le général rend compte de la correspondance à son gouvernement et demanda l’autorisation de traiter avec Abdelkader. Paris donna son accord aux conditions suivantes :

1° Abdelkader reconnaissait l’autorité de la France

2° Abdelkader prêtait foi et hommage au roi des Français

3° payait un tribut annuel.

Les négociations furent aussitôt engagées et se poursuivirent du 4 au 26 février 1834. L’émir rejetait carrément les propositions du gouvernement français. Il demeurait  campé sur ses positions. Il savait qu’il était  en position de force et que son ennemi était dans une situation désespérée du moins en faiblesse. Ses hommes étaient menacés de mourir de faim et embarquer ses troupes étaient aussi à haut risque. Finalement, le traité est signé conjointement le 26 février 1834 par les deux parties. C’est le triomphe de l’émir Abdelkader : le traité ne fait aucune mention de cette condition de reconnaissance de l’autorité de la France. Toute la province est sous la souveraineté de l’émir à l’exclusion d’Oran, Arzew, Mostaganem. Son autorité s’étend jusqu’ à Chelef.  Voyons le texte du traité :

l’émir Abdelkader, Ahmed Bencherif

1 février, 2023
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L’officier d’ordonnance M. Desforges prend la fuite et rentre à Oran informé le général Desmichels du désastre qui avait frappé sa colonne expéditionnaire. Point nécessaire de dire son désarroi et son abattement ! Aussitôt, il rassembla les troupes de la garnison pour se porter au secours de leurs camarades qui purent être sauvés à temps anéantissement. Ce qui resta de la colonne rentra à Oran dans les conditions, des plus pénibles.

Dans l’ardeur de sa victoire, Abdelkader reprend la route de Mostaganem pour continuer à maintenir le siège et à s’en emparer. Abdelkader ne dispose pas d’artillerie de siège dans son armée encore en formation, laquelle est composée exclusivement d’infanterie et de cavalerie. Les fantassins avaient pris possession des faubourgs et attaquent l’un des forts situés près de la mer. Un brick français les pilonnait sans cesse. Les Arabes se déshabillent et nagent en direction du navire, leurs fusils au-dessus de leur tète. Ils tentent d’aborder, mais ils sont repoussés. De son coté, Abdelkader avait creusé une galerie de mine sous le pied des murailles et des explosifs éventrèrent une brèche prise d’assaut par des moudjahidine qui sont repoussés en désordre par un feu nourri des soldats massés à droite et à gauche des murailles. Abdelkader dont les ressources ne lui permettent pas de libérer la ville sut lever le siège et regagner Mascara.

Le 6 aout 1833, le général Desmichels opère une razzia contre la tribu des Zmélas et enlève femmes et enfants.il négocie la libération des otages sous condition que la tribu n’obéisse plus à Abdelkader et vienne s’établir à Messerguin et à Oran. D’un autre coté la tribu des Douairs ancien makhzen turc continue de ravitailler la garnison d’Oran. Ce fut un coup terrible pour l’émir. Il décide de leur dépêcher des marabouts influents qui les convainquent de renoncer à tout lien avec les français. Les Zmélas quittent Messereguin et les Douairs cessent toute activité commerciale avec les français.

Le général demande à l’émir le 30 octobre, au nom de l’humanité, la  libération des prisonniers français qui escortaient Kaddour Tubben, chef de tribu des Bordjia.  Abdelkader décline cette sollicitation et lui adresse un défi avec une grandeur d’esprit certaine :

« Quand vous sortirez à deux ou trois jours d’Oran, j’espère que nous nous verrons et l’on saura enfin qui de nous doit rester le maitre du pays ».      J. Pichon

Le général relève le défi et sort le 2 décembre à 6 heures du soir, la tète de 2000 fantassins, 400 chasseurs (cavaliers), 100 sapeurs, 2 pièces d’artillerie. Il tombe sur la tribu des Zmélas. De violents combats les opposent. La colonne française parvient à tuer un bon nombre d’Arabes, d’enlever des femmes, de faire des prisonniers. La troupe française rentre à Oran glorieuse de sa razzia qui avait emporté des vivres dont la garnison manquait cruellement. Car, elle était ravitaillée seulement par la mer. Par voie terrestre, elle ne recevait aucun ravitaillement par risque de tomber sur les moudjahidine. Le général était dans une situation critique pour assurer la survie de ses hommes. Il avait deux alternatives, l’une aussi grave que l’autre : voir mourir de faim ses hommes ou s’embarquer pour la France.  Il réitère sa demande de libération des prisonniers à l’émir et lui propose une négociation de la paix.

l’émir Abdelkader, Ahmed Bencherif

29 janvier, 2023
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Abdelkader renonça à diriger lui-même le siège de la ville qu’il confia aux Hachem Ghraba. Il se rend en toute hâte vers le point qu’il sait le plus menacé et exposé à la furie du général, qui n’est autre que le campement des Douairs et des Zémelas. Ses contingents chargent la colonne qui est sous le commandement de l’officier de l’Etang : l’infanterie française bat en retraite précipitée et de façon désordonnée ; la cavalerie prit la fuite sans se retourner ni reprendre le souffle. Cependant, l’artillerie oppose une résistance sérieuse. Les contingents de l’émir s’emparent du butin pillé aux deux tribus. Les soldats français, qui n’avaient pas ramené de ravitaillement, sont en proie aux affres de la soif et de la faim. De plus, le soleil du mois d’aout les brule. Bientôt les moujahidine les cernent de tous cotés.

Les deux tribus reprirent courage. Elles sont prêtes à la contre attaque. La bataille est engagée et c’est la débandade de la colonne française dont des contingents battent en retraite. Vif et alerte, tacticien de grande valeur, Abdelkader donne un ordre par lequel il s’assure la victoire. Son cri puissant et chaud  d’Abdelkader retentit, galvanise, enthousiasme : « Incendiez la plaine ! ». Sur le champ, des centaines de cavaliers partent au galop, sillonnent de tous les sens la plaine et mettent partout le feu aux herbes sèches et aux broussailles sur les arrières des soldats français dont la marche est ralentie par leurs blessés. La colonne ennemie marche sur une épaisse couche de cendres brulantes et passe au travers de rideaux de flammes. Ce stratagème épuisait leurs forces et leur résistance. Un grand nombre de soldats jettent leurs armes. Certains moururent asphyxiés, d’autres roulaient sur ce tapis de cendres et de flammes toujours brulantes et désespérés, leur vie finit sous les coups mortels des yatagans des moudjahidine.

l’émir Abdelkader, Ahmed Bencherif

27 janvier, 2023
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                                                    Qui est Abdelkader ?

                                                       3ème Témoignage :                   

                         Chevalier William, ancien officier à l’Armée d’Afrique

                       ‘L’Émir Abdelkader éditions chez les libraires Paris 1866‘

«  Le terrible guerrier, connu sous le nom d’Abdelkader…nous avons pensé que la connaissance de ce grand héros serait agréable… l’histoire de ce guerrier célèbre, présentant des considérations élevées, nous avons présumé que l’étude du grand agitateur Africain pourrait être d’une utilité, pour la Dynastie des hommes doués d’un esprit véritablement supérieur.

                Il nous a été donné, après avoir combattu le guerrier célèbre, de le voir de près et de connaitre le grand et noble caractère de ce terrible descendant de Bocchus et de Jugurtha ».           

Pourquoi le général veut-il négocier à tout prix la paix ?

Lors de l’émission précédente, Mme Ouahiba m’a posé la question de savoir si le général avait peur. J’avais répondu que oui sans donner de détails, puisque nous étions à la fin de l’émission. Nous allons encore parler des combats pour mieux comprendre la position peu enviable du général. Nous allons aborder cette question avec un auteur contemporain de l’émir pour qui il avait beaucoup d’admiration, en ce sens qu’il était le champion de la liberté des Arabes : Charles-Henry Churchil

Les combats continuent la résistance des troupes de l’émir ne faiblit pas devant la volonté et l’acharnement du général Desmichels pour soumettre le peuple de la province. Ainsi de part et d’autre, l’engagement ne se réduit pas. La prise de Mostaganem par le général aboutit à l’offensive d’Abdelkader pour la libérer. L’émir n’y parvient pas, mais il démontre à tous que sa puissance compte énormément et barre la route au conquérant français. C’est ce que nous allons apprendre de cette épopée de notre champion de la liberté.

§§§§

Le général Desmichels s’empare d’Arzew et de Mostaganem vers la fin du mois de  juillet 1833. Ainsi, il démontre que la conquête allait se poursuivre et que désormais le nouveau commandement de la province d’Oran s’y engageait résolument. Mais Abdelkader était aussi résolu à lui barrer le chemin de la gloire. Le 2 aout, il se met à la tète de ses cavaliers et ses fantassins et se porte vers la ville occupée pour tenter de la prendre. Le général reprend la route d’Oran, laissant les forces de la garnison se défendre elles-mêmes. Il espère ainsi que la présence d’Abdelkader lui laisserait les mains libres pour mener une expédition contre deux tribus alliées à l’émir. Il y arrive le 4 aout et le lendemain, il sort à la tète de 3.000 cavaliers et fantassins, 3 pièces de campagne pour razzier les deux tribus, les Douairs et les Zémelas. La colonne se rua sur le campement. La cavalerie charge,  l’infanterie fonce, l’artillerie tire à boulets. Les Arabes sont surpris, décontenancés, n’opposent qu’une faible résistance sporadique. Ils se dispersent, fuient laissant bétail, troupeaux, femmes et enfants. Soudain,  leur fuite cesse et leurs contingents commencent à grossir : Abdelkader venait d’arriver.

l’émir Abdelkader ,Ahmed Bencherif

25 janvier, 2023
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                                             L’auteur Léon Plée

                                 Abdelkader, nos soldats, nos généraux

              « A un homme façonné comme Abd-el-Kader dans un moule exceptionnel, homme dur comme le bronze, souple et plein de ressort comme l’acier, d’un esprit aussi vaste que le pouvait permettre son éducation, et qui, s’il était venu au temps de la jeunesse politique des Arabes, eut certainement accompli des choses immenses, à cet homme nous opposâmes aussitôt les caractères les plus variés, les talents les plus sérieux; quoique les plus divers ». Léon Plée

        « On a souvent comparé Abd-el-Kader à Jugurtha; il n’est pas sans quelque rapport avec Tac-Farinas. Celui-ci fut comme lui élu chef par une tribu insurgée; de même qu’Abd-el-Kader fatigua nos troupes, il fatigua les troupes romaines. Il alla comme lui, étant vaincu, chercher des forces dans le désert ». Léon Plée

Un nouvel adversaire : le général Desmichels

Le général Desmichels arrive à Oran le 23 avril 1833. Début mai, il sort de la place avec 2.000 soldats, tombe au point du jour sur la puissante des Gharaba Hachem,  la pille, la disperse.  La colonne est assaillie par des nuées de moudjahidine. La colonne rentre sans dégât majeur, et ravitaille Oran. L’appel du djihad par Abdelkader et son père est entendu et aussitôt les douars environnants se soulèvent. Ils viennent établir leur campement à trois lieues d’Oran, au ‘Figuier’ El Karma. Le général Desmichels sort de nuit pour surprendre Abdelkader. Il espère livrer bataille en avant de la place. Mais Abdelkader ne se laisse pas entrainer. Desmichels établit alors un blockhaus, lui signifiant que ses troupes ne reculent pas. Abdelkader attaque, Desmichels appelle toutes ses troupes. Mais Abdelkader les force de battre en retraite vers la place forte. Desmichels s’empare d’Arzew. Mais l’émir enlève jusque dans Arzew Betouna, un de ses nombreux ennemis et le fait exécuter. La mort de son père Mahiedine le prive de l’autorité morale, mais il sait en tirer bénéfice et ses actions sont plus téméraires et entreprenantes.

Abdelkader battait continuellement la campagne forçant les tribus à le suivre dans sa lutte, les empêchant de faire commerce avec les troupes françaises ou de les ravitailler en graines, huiles, viandes.

Le général Desmichels est maitre de la ville d’Oran à l’intérieur des murs de celle-ci, qui est de plus constamment sous les attaques d’Abdelkader. Il est presque prisonnier dans sa propre garnison, privé de ravitaillement et le risque de sortir razzier les tribus limitrophes n’est pas sans danger. Il doit en priorité faire nourrir ses hommes de troupe. Aussi, il tente une négociation avec l’émir. Ce sera le traité Desmichels.

le débarquement à sidi Freidj; Ahmed Bencherif

8 janvier, 2022
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Le débarquement

Le maréchal de Bourmont fut chargé du commandement du corps expéditionnaire, s’appuyant du plan d’attaque conçu par le capitaine Boutin en 1808. Aussitôt, la flotte s’était mise en mer, en navigation continue pendant plusieurs jours. Le débarquement eut lieu au port de sidi Freidj le 14 juin 1830. Le motif avancé de l’agression consistait à venger l’affront subi par le consul Duval frappé par le dey avec son éventail. À deux heures du matin, les troupes de la première division, à bord de leurs navires, attendaient sur le pont les chaloupes pour les mener en terre ferme. Chaque homme était muni de ses armes et munitions et il emportait en outre cinq jours de vivres. L’artillerie est chargée sur des chalands, puis poussée sur le rivage par des soldats. À cinq heures, le général Berthezene dirigea ses deux brigades vers la gorge de la presqu’ile. Des Arabes embusqués tirèrent des coups de feu puis ils disparurent. Les canons des Turcs, positionnés sur un mamelon, bombardaient ces troupes en marche. Une corvette et deux bricks avaient riposté et pilonné l’artillerie algérienne. La colonne en marche fut surprise par l’attaque de cinq-cents cavaliers arabes. Les artilleurs français les pilonnèrent à leur tour, faisant des victimes, non dénombrées. Alors cette cavalerie s’était repliée et disparut. Les brigades escaladèrent le mamelon obligèrent, au moyen de leur canonnade, les Turcs à battre en retraite, dans le désordre, abandonnant douze canons en fonte et deux mortiers en bronze, encore opérationnel et vite récupéré par la brigade.

Les combats  

Le 15 du même mois, il fut procédé au déchargement du matériel de guerre, sans discontinuité : des voitures pour les batteries de campagne et d’autres équipements nécessaires pour détruire le château de l’Empereur. Quatre jours plus tard, au point du jour, des fantassins arabes ouvrirent le feu sur toute la ligne des avant-postes français. Derrière ces combattants, il y avait deux colonnes d’infanterie et de cavalerie : la colonne de gauche se composait de mille janissaires, six-mille Kabyles, vingt-mille hommes du contingent de Constantine et d’Oran, sous les ordres du bey de Constantine ; la colonne de droite était sous le commandement de l’agha Ibrahim, composée du contingent du Titteri, de Maures, de janissaires et de Coulouglis. Du côté français, deux divisions estimées à vingt-mille hommes, appuyées par l’artillerie, étaient en formation de combat. Sur la baie du côté est, les bricks pilonnaient les positions adverses avec leur artillerie. Les Algériens furent battus à Staoueli. Le 23 juin, les Algériens qui avaient attaqué à partir de Staoueli, devaient, pour libérer Alger, traverser plusieurs collines, distinctes, étagées, telle une fortification régulière, commandées par les hauteurs de Bouzareah. Le lendemain, les forces algériennes envahirent le plateau de Staouali. Elles furent repoussées par l’artillerie française. Désormais, la défaite de la Régence était actée et les forces françaises prirent possession de la ville. Battu et sans espoir de retourner la situation, le dey Hussein négocia son avenir et il capitula le 5 juillet à midi. Il déclara les portes ouvertes d’Alger.

Un combat très court dans le temps, d’une violence relative, selon les pertes humaines avancées par les uns et les autres, qui actait une défaite jamais imaginée par les janissaires ou leurs propres ennemis, un combat infaillible qui consacrait pour longtemps la domination d’un peuple trahi par ses gouvernants qui avaient tous les moyens pour continuer la lute. L’histoire est restée hélas muette sur cette victoire française trop rapide dont les artisans rendaient vaines toutes les tentatives de conciliation, tentée par l’amiral turc du sultan Mahmoud ou le pacha Mehemet Ali. La Guerre urbaine fortement envisagée par le haut commandement militaire et crainte par les autorités politiques n’eut finalement pas lieu. Les Arabes et les Kabyles regagnèrent tout simplement leurs plaines, leurs montagnes ou leurs villes, les poches vides et sans butin, déçus encore par le peu de gloire du dey Husseine.

Les janissaires avaient montré au peuple qu’ils étaient tout simplement une force d’occupation, coupé de tout lien avec la patrie. Ils avaient prouvé qu’ils étaient simplement des mercenaires qui amassaient leurs trésors dans la Casbah dont ils puisaient en cas de besoin urgent pour payer la solde des janissaires en mutinerie, comme il s’en produisait souvent.

Un combat s’achevait sans gloire avec la rapidité de l’éclair. Mais un autre commençait, plus âpre et plus long, plus violent et dramatique, authentique assumé par les fils de cette terre trop irriguée par le sang des martyrs depuis la nuit des temps.

la conquête de l’indépendance de l’Algérie, Ahmed Bencherif

17 août, 2021
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Les bombardements du 27 aout 1816        

Depuis trois siècles, la Régence d’Alger pratiquait ce commerce à haut risque et plein de dangers pour perquisitionner les vaisseaux de commerce qui naviguaient même en haute mer, pour s’assurer que ceux-ci ne représentaient aucun péril pour sa marine de guerre ou marchande. Les corsaires algériens avaient acquis une forte réputation en Méditerranée et en Atlantique. Cependant, ils traitaient leurs victimes avec une injustice avérée et des humiliations répétées. Plusieurs guerres navales les avaient opposés aux nations européennes, mais jamais ils ne furent détruits. Ils subissaient des dégâts, certes importants, mais ils parvenaient vite à réparer les dommages occasionnés soit à leurs vaisseaux soit aux fortifications portuaires.

Le dey Hadj Ali ne réchappait à cette règle générale du corsaire brave et intrépide, opiniâtre et impitoyable. Il commettait des injustices flagrantes à l’égard des chrétiens que sa flotte capturait en haute mer dont les captifs étaient astreints à galérer et les femmes étaient vendues au plus offrant. Sa barbarie farouche faisait sa triste réputation. Ces iniquités généraient de forts ressentiments et entretenaient un climat d’hostilité à son endroit par les chancelleries d’Europe. C’est ainsi que le 2 juillet 1815, le ministre turc de la Marine signalait au sultan Mahmoud les mauvais traitements que le dey infligeait aux chrétiens. Il ajoutait que l’amitié qui existait avec l’Europe s’était transformée en querelle et en agression. Donc, il était quasiment en état de guerre ce qui perturbait la navigation et le commerce maritime. Sa folie des grandeurs engageait à brève ou longe échéance les Algériens dans une guerre ouverte. En effet, en aout 1814, l’amiral britannique William Sidney Smith fait appel à l’Europe pour mettre fin à la piraterie des états barbaresques. En réplique, Hadj Ali encouragea Rayes Hamidou à multiplier les attaques contre les Européens et ses voisins. Le 23 mars 1815, Hadj Ali fut tué et remplacé par Omer. Celui-ci se lança évidemment dans la course, alors que le consul Deval en fit un rapport élogieux qu’il avait adressé à son ministre.

La marine britannique réagit sans tarder. Une expédition est lancée, sous le commandement de l’amiral lord Exmouth, conjointement avec la flotte hollandaise qui était sous les ordres de l’amiral Von Capellen. Bientôt ces deux forces navales arrivèrent devant Alger le 27 aout 1816. Lord Exmouth signifia au dey Omer un ultimatum d’une heure pour signer la paix et libérer tous les captifs chrétiens sans rançon. Le dey et son cabinet refusèrent. Les deux flottes se rapprochèrent des forts du port, sur le pied de guerre et la menace affichée notoirement. Cependant, elles étaient à bout portant de l’artillerie des défenses d’Alger. Mais le dey Omer préfère attendre au lieu de donner l’ordre à ses mortiers d’attaquer. Il perdit ainsi l’effet de surprise que recherche toute armée pour s’assurer sa suprématie. La bataille éclata et au bout d’une heure, les fortifications d’Alger étaient anéanties. Elle dura 11 heures 23 minutes, faisant un désastre. La défaite de la Régence était alors actée. Le dey Omer accepta de signer la paix aux conditions exigées. Ainsi, 1 200 captifs chrétiens furent libérés sans rançon, évaluée à 2 millions de riyals français.

La piraterie algérienne ne cessa que pendant deux mois et dès le 27 novembre six vaisseaux partirent de nouveau pour croiser en mer. Après la destruction de sa flotte, la Régence acheta et construisit de nombreux bateaux. La Sublime Porte, le Maroc et Tripoli leur donnèrent d’autres. Le dey parvint à reconstituer sa flotte puissante et menaçante. Omer fut assassiné par Necib Ben Malik Ali Khodja le 27 octobre 1817, qui lui succéda.

Les trois coups d’éventail 

Un sentiment de défiance réciproque régnait entre la France et la Régence d’Alger, depuis que le gouvernement manifestait clairement son refus de payer sa dette envers la maison commerciale Busnach et Bacri, contractée entre 1793 et 1798, évaluée à 7 millions en 1801, pour des approvisionnements de blé et de fromages dont le dey lui-même avait fait des avances substantielles. Il estimait que c’était une nature absolument insolvable qui l’irritait au plus haut point. Il remit deux lettres aux ministres français par la voie de leur consul Deval, dans lesquelles il réclamait le paiement de cette créance vieille de 20 ans et aucune réponse ne lui était parvenue. Après son retour de France, le consul fut reçu le 27 avril dans le palais du dey Hussein qui lui demanda des explications sur ce retard dans le paiement et plus grave sans échéance avancée par la France. Son hôte ne lui apprit rien qui puisse le rassurer et observa une attitude évasive et arrogante. Alors, le gouverneur en fut courroucé et dans un accès de colère, Il le frappa de trois coups d’éventail. Le consul s’indigna et lui reprocha qu’il vînt d’outrager le roi qu’il représentait.

extrait

la conquete de l’indépendance de l’Algérie; ahmed bencherif

12 juin, 2021
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La réunion du premier congrès musulman 

La préparation du Congrès avait été largement médiatisée. Les masses s’y intéressaient fort bien. Pauvres et analphabètes, elles espéraient voir enfin améliorer leur  niveau de vie, voir leurs enfants accéder aux écoles et apprendre à ire et à écrire l’arabe, puis le français. Les élites espéraient gagner des échelons, souhaitaient entrer dans les bonnes grâces de la France coloniale. Tous convenaient discuter de l’égalité des droits entre Algériens musulmans et français. Ils se leurraient cependant et donnaient de faux espoirs à leurs sympathisants. Car, cette revendication, qui était la clé de voute de la coexistence, était de longue date revendiquée par les Indigènes et combattue avec acharnement par les colons, qui s’ils venaient à l’accepter, ils perdraient le pouvoir en vertu du jeu démocratique, basé sur le principe électoral.

Dans chaque ville et chaque village, des comités de chaque mouvement politique, social ou culturel avaient été créés pour désigner leurs représentants au Congrès et cela avec la bénédiction du gouvernement du Front Populaire qui espérait rattacher l’Algérie à la France ou en accordant aux musulmans le statut de citoyen tout en conservant leur statut personnel. Le 7 juin 1936, le Congrès était convoqué au cinéma Majestic à Alger. Les délégués s’étaient réunis. Ils représentaient les Elus, les Notables, les Oulémas, les Communistes. Ce parti politique marxiste qui se prétendait d’obédience musulmane était d’un anachronisme certain. Car, il lui était illusoire de parvenir à conclure un accord politique avec les autres formations, principalement celle des Oulémas. Les délégués de l’Etoile Nord-Africaine participaient également. Cependant, leur identité avait été dissimulée pour éviter un discours radical des revendications. De surcroit, ils n’avaient pas droit à la parole, une idée des communistes, partagée également par les Oulémas. Certains d’entre eux siégeaient pourtant aux commissions, tels que Mestoul, Mezrana, Bouras.[1]

La liste des orateurs avait été minutieusement sélectionnée. Tous restaient fidèles à un discours consensuel entre les différents courants assimilationnistes qui ne devait ni offusquer les autorités coloniales ni éveiller leurs soupçons sur des visées indépendantistes. L’honneur avait été pour le socialiste, l’instituteur Benhadj, puis le communiste, Boukort, puis l’élu, Ferhat Abbès, puis le Dr Saadane, défenseur des Territoires du Sud. Puis, ce fut au tour des Oulémas, tels qu’El Okbi et Ben Badis. Tous les orateurs tenaient un discours de rattachement pur et simple, en revendiquant, toutefois, la suppression des rouages spéciaux. A la clôture de ses travaux, le Congrès adopta six résolutions :

1)      la suppression des lois d’exception.

2)      le rattachement pur et simple à la France, avec suppression des rouages spéciaux

3)      le maintien du statut personnel

4)      l’instruction obligatoire

5)      A travail égal, à salaire égal, à mérite égal, grade égal.

collège électoral avec représentation au Parlement   


[1] Mahfoud Kaddache op.cit, T1 p427

l’occupation française du mont des Ksour ; Ahmed Bencherif

30 avril, 2021
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Ahmed Bencherif                                          

                                        Conférence

                            L’occupation du mont des ksour

                                       et la résistance

                              Centre universitaire Naama

                                18 avril 2021 à 21h 30mn

 

Le 14 juin 1830, la France commettait la première guerre de conquête au 19ème  siècle. Elle avait une grande rancune envers l’Algérie dont la flotte de guerre de la Régence la privait de sa suprématie en Méditerranée et en contrôlait tous les navires marchands qu’elle taxait de redevances commerciales. Il ne faut pas croire que cette agression était le fruit de la vengeance sur l’affront subi par le consul Deval en 1827. Les raisons sont ailleurs. En  effet, la Régence était une puissance navale internationale. Il ne faut pas croire non plus qu’ elle était la seule à pratiquer le commerce des esclaves.

-                 l’affront au consul Deval. c’était en 1827, le représentant du gouvernement français était en audience chez le dey Hocine. Le sultan algérien, ( c’est ainsi que les deys furent appelés longtemps) réclama les créances, vieilles de deux ans, dues aux deux négociants juifs Bakri et Buchnak de fournitures de blé et autres produits. Il comprit que Deval cherchait à éluder cette question. le dey Hocine. Il entra dans une vive colère, quand il chercha à savoir pourquoi le ministre des affaires étrangères n’avait pas voulu lui répondre pour ses deux lettres. Alors, le dey le frappa de trois coups d’éventail. Deval dit que ce le roi de France est offensé et qu’il exigeait des excuses publiques. le dey refusa et aussitôt la France mit en, œuvre le blocus par les navires de guerre qui appareillaient presque au port d’Alger. ce blocus resta trois ans et aboutit au débarquement du 14 juin 1830.

-                 Les raisons de l’agression étaient économiques les nations d’Europe voulaient déjà conquérir le monde et avaient adopté des règles de commerce international. pour ce trafic, il fallait assurer la sécurité du trafic maritime. Les états chrétiens pratiquaient eux aussi le commerce des esclaves.

-                 le congrès de vienne de 1816 avait pris des résolutions pour détruire la flotte algérienne. C’est ainsi que la flotte anglaise et hollandaise bombardèrent Alger et détruisirent la quasi-totalité des navires de guerre de la Régence.

-                 La flotte,  reconstituée partiellement fut détruite en 1827 par les marines européennes dans leur guerre contre l’empire ottoman.  Puis, le blocus fut imposé pendant trois ans par la marine française jusqu’à son entrée en guerre.

-                 le 14 juin 1830, c’st le débarquement à sidi Freidj ; le 5 juillet suivant le dey Hocine se rend. Commence alors les guerres de résistance la première à Staouali par des combattants arabes et kabyles.

-                 Puis commença la guerre de résistance de l’émir Abdelkader 1832-1847

La zone de repli de l’émir Abdelkader

Tant que la guerre étendait son empire sur les êtres humains, les bêtes, les arbres et les plantes, les moissons et les cueillettes, l’émir Abdelkader se devait de choisir des zones de repli sures. Il disposait à cet effet de deux opportunités, l’une sur le territoire marocain, l’autre dans la steppe et le mont des ksour et ses oasis. Cependant cette dernière région devait fournir à ses troupes le repos et les approvisionnements en céréales et dattes, en fruits et légumes. En effet, il était venu plusieurs fois et avait parlementé avec les habitants des ksour, les tribus nomades, les Hamiyan Gheraba, les Amours, les Oulad sidi Ahmed Mejdoub, les Ouald Maalla. Pour les habitants des ksour, il ne les avait pas astreints à un impôt de guerre, en raison de leur état de pauvreté bien apparent, car ils vivaient presque en autarcie. Il y avait au moins deux ksars dont la moitié des habitants émigraient pendant plusieurs mois de l’année pour subvenir à leurs besoins.

La région frontalière du Maroc à lalla Maghniya devenait de plus en plus perméable et de moins en moins sure pour l’émir, l’autorité militaire résolut de le couper de la seconde zone de repli, sure et très menaçante par ses cavaliers et ses fantassins intrépides. C’était la steppe, le territoire des tribus nomades et le mont des ksour, une grande zone d’oasis de culture, plus ou moins bien arrosée par les pluies et irriguée par des oueds de grandes crues ou de faibles débits en période sèche. Cette mission échut au général Cavaignac dont les troupes devaient marcher presque sur le long du tracé de la frontière marocaine et du général en chef Renaut dont les troupes marchaient un peu plus à l’est, vers les campements des Hamiyan Cheraga, déjà soumis. La colonne prit sa marche à partir de Tlemcen le 1er avril 1847.

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