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Séminaire ‘l’affaire Margueritte’ vers l’universalité ; Ahmed Bencherif

1 août, 2021
le procès des insurgés de margueritte | Pas de réponses »

                                                      L’affaire Margueritte vers l’universalité

 

 

L’insurrection de Margueritte (Ain-Torki) du 26 avril 1901, sitôt réprimée dans le sang, était devenue « l’affaire Margueritte » en raison des débats intellectuels, politiques et parlementaires qu’elle avait provoqués et du procès judiciaire monstre dont elle avait été sanctionnée du 15 décembre 1902 au 8 février 1903. Si de son temps, elle fut célèbre, elle était vite tombée dans l’oubli. Toutefois, C harles-Robert Ageron lui avait consacré quelques pages dans son œuvre monumentale ‘les Algériens musulmans et la France 1871-1919, publiée en 1968 et en 2002, le médecin Laadi Flici avait rapporté dans sa chronique ‘Qui se souvient de Margueritte  ’, laquelle a été publiée en 2002. La même année, la mairie d’ Ain-Torki avait édifié une stèle commémorative. Malgré cela, elle restait méconnue du public.

Néanmoins, l’auteur Ahmed Bencherif avait publié son œuvre monumentale,   ‘Margueritte’ déclinée en deux tomes publiés en France, respectivement en 2008 et en 2009. Il entreprit un véritable travail de promotion de son roman historique pour la faire connaitre par la voie de la presse écrite, des médias audiovisuels, des conférences aux universités et les espaces culturels, ainsi que par le canal de ses sites officiels. Ce travail de fond a été concluant et avait généré une critique de l’auteur Christian Pheline’ l’aube d’une révolution Margueritte Algérie 216 avril 1901, laquelle fut publiée en 2012 en France. Cet essai historique apportait de nouveaux éclairages et comblait de multiples zones d’ombre. L’auteur Ahmed Bencherif devait nécessairement les mettre à profit pour actualiser son œuvre Margueritte et y intégrer les résultats de ses propres travaux de recherche et de documentation. C’est ainsi qu’il publia en 2019 Margueritte revisitée le 26 avril 1901 en deux tomes. Cependant, le roman historique demeurait exclusivement littéraire. C’est ainsi que sa propre œuvre scientifique vit le jour le 5 février 2021 aux éditions l’Harmattan France, sous le titre du ‘le procès des insurgés de Margueritte Algérie cour d’assises Montpellier 1902-1903. Elle fit une entrée triomphale au laboratoire d’histoire de l’université de Tlemcen Algérie.

A notre ère contemporaine, l’affaire Margueritte est classée dans le grand registre de la colonisation française de l Algérie du 19ème siècle principalement par les historiens anglophones, qu’ils analysent en toute objectivité et de façon impartiale. Nous pouvons citer deux historiens majeurs :

-. L’auteur Jennifer Sessions, professeure d’histoire et chercheuse à l université Virginie aux USA, qui pilote un projet d études et de recherche sur l affaire Margueritte.

-. L’auteur Arthur Asseraf, professeur d’histoire et chercheur à l université de Cambridge en Angleterre.

Les deux éminents historiens avaient été les hôtes de la Radio Podscat Séries Noires le 17 juin 2021. Ils y avaient développé sommairement mais avec suffisamment de clarté et de précision l’insurrection de Margueritte et de ses remous pendant toute la phase judiciaire, tout comme ils avaient mis l’accent sur la dépossession foncière dont fut frappée la tribu des Righa, laquelle dépossession fut le véritable déclencheur de la révolte du 26 avril 1901.

Il résulte des contacts par l’auteur Ahmed Bencherif avec les professeurs suscités sur ‘l’affaire Margueritte’ que l’ouvrage ‘le procès des insurgés de Margueritte cour d assises de Montpellier 1902-1903 est intégré dans les travaux d études et de recherche aux universités de Cambridge en Angleterre et de Virginie aux USA, respectivement sous la direction du professeur Arthur Asseraf et de la professeure Jennifer Sessions. Il est évident que ce nouveau-né apporte d’amples éclairages sur les débats parlementaires, politiques, intellectuels, le procès judiciaire, les 81 acquittés, les 10 condamnés à des peines légères et 13 aux travaux forcés à perpétuité ou à temps limité et donc ‘ transportés’ en Guyanne.

Douze ans d’efforts intellectuels intenses, de recherche et de promotion déployés  avec constance et persévérance pour l’œuvre Margueritte de l’auteur chercheur Ahmed Bencherif ont abouti à intégrer ‘l’affaire Margueritte’ dans la voie universelle. Cette promotion offre également  des opportunités pour organiser des rencontres scientifiques internationales. Le Mémoriel édifié en hommage aux « transportés » de la Nouvelle-Calédonie, de l’ile Marguerite et de la Guyane française et inauguré le 5 juillet 2021 par Monsieur le Président de la République à la place des Martyrs Alger est à juste titre du combat mené par ces artisans de la résistance face à la colonisation française.

Ahmed Bencherif

le procès des insurgés de Margueritte cour d’assies Montpellier 1902-1903, ahmed bencherif

1 avril, 2021
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Les arrestations.

Les arrestations sont opérées par tas et par vagues successives. Ceci veut dire en clair que le travail n’est pas méthodique, encore moins en rapport avec les attributions de police judiciaire. L’action relève de la rapidité de l’éclair. Elle est même trop rapide et laisse maintes interrogations sans réponse. En effet, à la date du 28 et 29 avril 1901, 38 individus sont amenés et 150 entre le 29 avril et le 1er mai, soit 188 au total, comme le rapporte Charles-Robert Ageron dans son ouvrage (1). Cependant, l’opération se poursuit jusqu’au 2 mai, Monsieur Masselot, secrétaire général de la préfecture pour les affaires indigènes, lève la réquisition de l’armée, à la demande du lieutenant-colonel Léré qui dit fièrement que l’essentiel des battues est exécuté et que s’il reste encore des éléments en fuite, ce sera désormais une affaire de police et que la compagnie de Meliana s’en chargera. Le général de division Grisot déclare : « La terreur a succédé à la folie » il faut comprendre par « folie » la révolte. En somme, le commandement de l’armée est satisfait du résultat qu’il a obtenu. Il faut reconnaitre qu’il avait fait du zèle en menant cette grande opération guerrière, qui n’est pas loin des concepts de razzia.

Cependant, Christian Pheline nous rapporte un chiffre, nettement supérieur à celui avancé par l’immense historien Ageron. Il rapporte que :

« Dans les douze heures, près de 400 indigènes étaient arrêtés et amenés à Margueritte ».

« De tous âges, depuis des vieillards à la barbe blanche jusqu’à des adolescents impassibles » (2).

Ce chiffre semble peu plausible, si l’on tient compte que la tribu compte 3200 âmes tous âges et tous sexes confondus, de la première enfance jusqu’à l’ultime vieillesse. De toute manière, nous ne possédons pas plus de données démographiques pour en faire une analyse. Néanmoins, nous nous rapportons à la référence bibliographique donnée par l’auteur lui-même : « La Dépêche algérienne, 16 décembre 1902 ».

Or, cette édition n’évoque ni les battues ni les arrestations. Elle date, comme cité ci-dessus, du 16 décembre 1902, soit 6 jours après l’ouverture du procès à Montpellier. Le correspondant parle de la salle d’audience, du procureur général, Laffon, du président de la cour, de ses deux assesseurs. Il tient en outre en suspicion les jurés, parle de la barbarie des insurgés en fin de l’ambiance générale, des incompréhensions des Français de la Métropole vis-à-vis des colons français (3). Donc, le chiffre avancé par Christian Pheline est sans aucun fondement et de ce fait, on s’en tient à celui avancé par Charles-Robert Ageron.

À la date du 1er mai, le procureur de la république Poinssier loue les efforts et l’efficacité des battues qui ont permis l’arrestation de trois indigènes parmi les principaux :

-          Taalibi Miloud, jeune frère de Taalibi, Elhadj BenAicha.

-          Hammadi Mohammed Ben Tifouri.

-          Abdellah El Hirsi, l’égorgeur.

Puis deux jours plus tard, ce sera au tour de Yakoub Ben Hadj Hamed, capturé par l’administrateur de Djenden, monsieur Diar. Il était blessé gravement et fut conduit à l’hôpital de Meliana. Taalibi Ben Aicha, son lieutenant, le sera peu de temps après.

Les battues se poursuivent jusqu’au 15 juin par la compagnie des Tirailleurs de Meliana. Le bilan meurtrier de l’opération en elle-même est de 16 autres indigènes tués de sang-froid et sans sommation.

Le procès des insurgés de Margueritte à la cour d’assises de Montpellier; ahmed bencherif

2 mars, 2020
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Chapitre 2 L’instruction judiciaire

 

Incroyable que cette révolte circonscrite à un douar, faiblement peuplé et quasiment pauvre,  eût incité les autorités coloniales à mobiliser une aussi importante force militaire pour mener une  vraie guerre. Une opération de simple police aurait suffi,  d’autant qu’elle était  maitrisée au bout de cinq heures. Il y a des éléments d’appréciation qui restent du domaine du secret stratégique. En tout cas, nos doutes sur la  véritable tribu insurgée se  confirment, comme nous le verrons dans les développements qui suivent. Et là, nous pourrons qu’exprimer notre étonnement qui soulève maintes interrogations. Le fait de charger trois torpilleurs à surveiller les côtes d’une région toute proche, du foyer insurrectionnel, au demeurant réprimé, n’est pas anodin. Comme, il  ne peut pas découler d’une indigence intellectuelle de la grande armée occupante dont nous connaissons l’intelligence, le sang froid et la stratégie qui la  caractérisent.

  1. A.     Battues.       

Une fois alerté, le haut commandement militaire réagit promptement pour semer la terreur, non seulement au sein des populations de la région, toutes tranches d’âge confondues, sans distinction de sexe  ni du degré de validité. Le chef du 19ème corps d’armée, le général Paul Grisot, recommande ou enjoint des ordres chiffrés ou oraux pour sévir pour sévir promptement, durement et rapidement.  C’est le laisser faire, le lâcher aller que chaque officier ou sous-officier doit lire entre les mots. Le commandement militaire connait fort bien la nature frustre, le tempérament impulsif et le caractère bestial de ses soldats qui sont pour la plus part des auxiliaires de l’armée, des indigènes dans leur ensemble, enrôlés dans les différents corps de tirailleurs, de Zouaves, de chasseurs d’Afrique qui ont guerroyé partout dans le monde, sous les couleurs françaises, que  cela fût  au Mexique, en  Crimée, à Madagascar, et pire en Algérie, dès les premières années de la conquête française.

  1. a.      La terreur

Ainsi, 800 soldats sont lâchés dans le relief montagneux du Zaccar, qui surplombe la plaine du haut Chélif au Nord, formé aussi de plusieurs ravins. Il est essentiellement forestier et occupe une superficie de 90 kilomètres carrés. Son point culminant atteint 1.554 mètres d’altitude. La surface de ratissage pour un miliaire est de 8 kilomètres carrés, ce qui est une  vraie partie de plaisir, une ballade meurtrière dont il vient à bout sans la moindre des peines. Cependant, le territoire de la tribu des Righa n’atteint pas 10.000 hectares. C’est dire que la machine répressive est requise pour écraser, traquer, sévir sans loi ni foi. C’est la guerre contre des populations civiles. Elle est presque totale, sans quartier et avec les plus tragiques abus.

  1. Tranches d’âge

Une seule directive fut donnée au commandement de l’opération : ramener les individus âgés de 15 à 65 ans. La question qui mérite d’être posée, c’est l’arrestation des adolescents également. Selon la philosophie de l’armée française, c’est qu’ils sont  capables de tuer, puisqu’ils sont en âge d’être enrôlés. D’ailleurs, beaucoup  d’adolescents français ont servi sous les couleurs françaises, notamment dans la guerre franco-prussienne. Pour répondre au  manque en effectifs, ils servaient dans les unités au front et s’ils faisaient acte de bravoure, ils  étaient cités à l’ordre de l’armée. Cette mesure incitative encourageait ces garçons à servir sous les couleurs.  Ceci n’était pas exclusif à l’armée française, mais bien d’autres pays l’avaient fait  pour répondre aux besoins de la guerre, ou plus précisément aux fantasmes des hommes politiques. Comme on a si  bien dit : le politique déclare la guerre et le militaire la fait.

  1. c.       Les abus

Les soldats agissent avec la plus grande des ignominies et pratiquent la politique de la terre  brulée. Ils saccagent, détruisent, éventrent les sacs d’aliments et de céréales, renversent et  brisent les cruches et les assiettes en terre cuite ou en porcelaine, fiers d’eux-mêmes.  C’est le règne de la terreur, sur fond de barbarie.  Les femmes et les enfants fuient leurs gourbis, abandonnent tout derrière eux, petites  monnaies et bijoux. Les hommes essaient de se sauver lamentablement : ceux qui sont valides quittent les lieux à la recherche d’un endroit sûr. Des femmes et des filles sont violées sans honte, ni gêne. Elles ne trouvaient nulle part un refuge pour échapper à cette barbarie. Quasiment les gourbis et la forêt représentaient un danger certain, à tel point que cinquante autres femmes s’étaient cachées dans un ravin presque inaccessible. Combien elles étaient ces pauvres malheureuses qui portaient à vie cette offense ? Elles souffraient terriblement de cet affront, désormais gravé sur leurs fronts. Les pauvres éprouvées  gardaient jusqu’à la mort le secret, sans espoir pour elles de libérer leur  conscience auprès d’une voix compatissante et compréhensive. Car elles passaient toujours pour suspectes.

Des hommes étaient tués sans sommation, au seul indice apparent qu’ils portaient l’habit arabe, comme des journaux l’avaient cité, tels que AlAkhbar, La Dépêche,  Les Nouvelles et La Patrie pendant  ce tragique mois de mai qui semblait être à  ces victimes une éternité.  Trois indigènes blessés gravement, laissés pour morts dans les broussailles, sont au moins recensés. Car, ils ont été achevés par les colons, au lieu de les emmener à  l’infirmerie pour recevoir des soins d’urgence.  Ce fait gravissime est coupable pour non assistance à personne en danger. Il avait révolté l’opinion  publique métropolitaine.  C’était le  début de la scission entre la France des Droits de l’homme et la France coloniale. Des bœufs et des vaches étaient enlevés, volés toute honte bue et conduits aux fourrières communales. Là encore, le chiffre est bien gardé au secret. Puisque  ce bétail sera vendu et le produit de leur vente n’entrera jamais dans la bourse de leurs propriétaires. Ceci pousse  Victor Barrcucand, directeur du journal Alakhbar, à s’insurger en faisant remarquer au gouverneur général que les propriétaires du bétail enlevé étaient soit arrêtés, soit traqués et que de ce fait, ils ne pouvaient pas se présenter au receveur communal pour remplir les formalités de main levée de la mise en fourrière.

le procès des insurgés de Margueritte cour de Montpellier ahmed bencherif

29 janvier, 2020
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Chapitre 2 L’instruction judiciaire

 

Incroyable que cette révolte circonscrite à un douar, faiblement peuplé et quasiment pauvre,  eût incité les autorités coloniales à mobiliser une aussi importante force militaire pour mener une  vraie guerre. Une opération de simple police aurait suffi,  d’autant qu’elle était  maitrisée au bout de cinq heures. Il y a des éléments d’appréciation qui restent du domaine du secret stratégique. En tout cas, nos doutes sur la  véritable tribu insurgée se  confirment, comme nous le verrons dans les développements qui suivent. Et là, nous pourrons qu’exprimer notre étonnement qui soulève maintes interrogations. Le fait de charger trois torpilleurs à surveiller les côtes d’une région toute proche, du foyer insurrectionnel, au demeurant réprimé, n’est pas anodin. Comme, il  ne peut pas découler d’une indigence intellectuelle de la grande armée occupante dont nous connaissons l’intelligence, le sang froid et la stratégie qui la  caractérisent.

  1. A.     Battues.       

Une fois alerté, le haut commandement militaire réagit promptement pour semer la terreur, non seulement au sein des populations de la région, toutes tranches d’âge confondues, sans distinction de sexe  ni du degré de validité. Le chef du 19ème corps d’armée, le général Paul Grisot, recommande ou enjoint des ordres chiffrés ou oraux pour sévir pour sévir promptement, durement et rapidement.  C’est le laisser faire, le lâcher aller que chaque officier ou sous-officier doit lire entre les mots. Le commandement militaire connait fort bien la nature frustre, le tempérament impulsif et le caractère bestial de ses soldats qui sont pour la plus part des auxiliaires de l’armée, des indigènes dans leur ensemble, enrôlés dans les différents corps de tirailleurs, de Zouaves, de chasseurs d’Afrique qui ont guerroyé partout dans le monde, sous les couleurs françaises, que  cela fût  au Mexique, en  Crimée, à Madagascar, et pire en Algérie, dès les premières années de la conquête française.

  1. a.      La terreur

Ainsi, 800 soldats sont lâchés dans le relief montagneux du Zaccar, qui surplombe la plaine du haut Chélif au Nord, formé aussi de plusieurs ravins. Il est essentiellement forestier et occupe une superficie de 90 kilomètres carrés. Son point culminant atteint 1.554 mètres d’altitude. La surface de ratissage pour un miliaire est de 8 kilomètres carrés, ce qui est une  vraie partie de plaisir, une ballade meurtrière dont il vient à bout sans la moindre des peines. Cependant, le territoire de la tribu des Righa n’atteint pas 10.000 hectares. C’est dire que la machine répressive est requise pour écraser, traquer, sévir sans loi ni foi. C’est la guerre contre des populations civiles. Elle est presque totale, sans quartier et avec les plus tragiques abus.

  1. Tranches d’âge

Une seule directive fut donnée au commandement de l’opération : ramener les individus âgés de 15 à 65 ans. La question, qui mérite d’être posée, réside dans le fait que des adolescents ont été arrêtés. Selon la philosophie de l’armée française, c’est qu’ils sont  capables de tuer, puisqu’ils sont en âge d’être enrôlés. D’ailleurs, beaucoup  d’adolescents français ont servi sous les couleurs françaises, notamment dans la guerre franco-prussienne. Pour répondre au  manque en effectifs, ils servaient dans les unités au front et s’ils faisaient acte de bravoure, ils  étaient cités à l’ordre de l’armée. Cette mesure incitative encourageait ces garçons à servir sous les couleurs.  Ceci n’était pas exclusif à l’armée française, mais bien d’autres pays l’avaient fait  pour répondre aux besoins de la guerre, ou plus précisément aux fantasmes des hommes politiques. Comme on a si  bien dit : le politique déclare la guerre et le militaire la fait.

  1. c.       Les abus

Les soldats agissent avec la plus grande des ignominies et pratiquent la politique de la terre  brulée. Ils saccagent, détruisent, éventrent les sacs d’aliments et de céréales, renversent et  brisent les cruches et les assiettes en terre cuite ou en porcelaine, fiers d’eux-mêmes.  C’est le règne de la terreur, sur fond de barbarie.  Les femmes et les enfants fuient leurs gourbis, abandonnent tout derrière eux, petites  monnaies et bijoux. Les hommes essaient de se sauver lamentablement : ceux qui sont valides quittent les lieux à la recherche d’un endroit sûr. Des femmes et des filles sont violées sans honte, ni gêne. Elles ne trouvaient nulle part un refuge pour échapper à cette barbarie. Quasiment les gourbis et la forêt représentaient un danger certain, à tel point que cinquante autres femmes s’étaient cachées dans un ravin presque inaccessible. Combien elles étaient ces pauvres malheureuses qui portaient à vie cette offense ? Elles souffraient terriblement de cet affront, désormais gravé sur leurs fronts. Les pauvres éprouvées  gardaient jusqu’à la mort le secret, sans espoir pour elles de libérer leur  conscience auprès d’une voix compatissante et compréhensive. Car elles passaient toujours pour suspectes.

Des hommes étaient tués sans sommation, au seul indice apparent qu’ils portaient l’habit arabe, comme des journaux l’avaient cité, tels que AlAkhbar, La Dépêche,  Les Nouvelles et La Patrie pendant  ce tragique mois de mai qui semblait être à  ces victimes une éternité.  Trois indigènes blessés gravement, laissés pour morts dans les broussailles, sont au moins recensés. Car, ils ont été achevés par les colons, au lieu de les emmener à  l’infirmerie pour recevoir des soins d’urgence.

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