ahmed bencherif écrivain et poète

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En fait, il ne se passe rien qui puisse être signalé depuis 1903. Malgré les fournitures d’armes et de munitions, des approvisionnements pour ses troupes afin de combattre les rebelles. Cela ne l’avait pas empêché de contracter la même année un emprunt auprès de l’Espagne dont l’influence demeure plus moins agissante. L’an 1904, le Maroc avait dépensé les fonds avancés. Il nous faut juste signaler que l’Etat du Maroc vivait en permanence dans un déficit important structurel. Ses dépenses allaient couvrir le mode de vie extravagant du palais royal dont les souverains successifs entretenaient un Harem de plus de 300 concubines. Ce chiffre est ahurissant quand on sait qu’à notre époque, feu Hassan 2 possédait 300 concubines. Alors, qu’il ne dépensait rien pour l’intérêt général : ses infrastructures portuaires étaient nulles, ses manufactures inexistantes, son armée sous équipée à un niveau inférieur alarmant, ses troupes sans la moindre formation militaire, le seuil de la pauvreté à un niveau inférieur très alarmant, les vices battaient les records, des centaines de famille vivaient du commerce du kif, les filles de joie étaient légions. Par exemple, le sultan Moulay Ismail consommait sans retenue le Hachich. Voici un mode vie licencieux d’une dynastie qui se dit Chérifienne, sans jamais avoir apporté une preuve probante, sans présenter à qui le veut une généalogie authentique.

L’Etat du Maroc a dépensé les fonds avancés par l’Espagne et ses caisses sont vides. Il était très mal placé pour négocier un nouvel emprunt. De ce fait, il revint toute honte bue vers la France qui l’attendait patiemment et en toute confiance comme le plus redoutable chasseur. Le sultan Abdelaziz s’adressa à son « sûr et véritable ami[1] », la France. Il signa le 12 juin 1904 un emprunt avec un syndicat de banques françaises, pour un montant de 62 millions cinq-cents-mille francs, au taux d’intérêt de 50/0 et amortissable en 36 ans. C’était une somme faramineuse qui montrait du doigt au sultan où était la richesse pour atténuer la pauvreté du sultanat. Nous ne discuterons pas des clauses, qui sont trop techniques et ne présentent nullement un effet historique.

L’évolution des relations franco-marocaines va lentement, mais surement, sauf les caprices du souverain Abdelaziz par moments. A la fin du mois de juin 1904, le ministre des Affaires Etrangères du sultan Abdelaziz prévenait le consul général français à Tanger, M Saint-René Thaillandier, que le Makhzen entreprenait des aménagements à la Garnison, la pourvoir en quelques pièces d’artillerie et que l’instruction des artilleurs serait confiée à un officier français d’Algérie, le lieutenant Sedira.  Cependant, le comte Saint Aulaire, diplomate français à Tanger, juge insuffisante, la réoccupation française à la garnison marocaine. Le sultan Abdelaziz décida alors de la renforcer comme suit : un  capitaine français présidera à la réorganisation, secondé par trois sous-officiers algériens, quant au lieutenant Sedira, il sera chargé de la formation.

Caprice du sultan ou jeu des influences européennes ? En effet, le délégué du sultan à Tanger, M Si Mohammed El Torrès, notifie le 19 décembre de la même année aux ministres de France, d’Italie et d’Angleterre que son souverain avait congédié tous les employés étrangers qu’il avait à Fez et à Tanger, par mesure d’économie, dit-il. Il était clair que la mission française était visée. La rupture paraissait plus que probable. Néanmoins, la France protesta énergiquement et le Makhzen revint sur sa décision. Avant de dire un mot sur les institutions françaises présentes au Maroc, nous dirons un autre sur l’attitude très peu élégante du sultan Abdelaziz envers la France.

L’emprunt marocain de 62.000.000 de francs auprès des banques françaises, sur garantie de l’Etat français représentait une somme considérable, un véritable budget d’Etat. Au taux de change contemporain, il serait chiffré en plusieurs milliards d’euros. Il appartenait au sultan Abdelaziz d’être longtemps reconnaissant vers la France. Quiconque aurait bénéficié se devait d’en exprimer toute sa gratitude. Il apparait clairement que le sultan du Maroc n’exerçait pas pleinement sa souveraineté dans son Etat. Exerçait-il lui-même le pouvoir ou bien le Makhzen, cette armée mal définie où se cachaient les véritables décideurs entre amis de la monarchie et police politique. Ce peu d’élégance avait été de toujours une monnaie courante de cette vieille monarchie ô combien archaïque, dans une société semi primitive.

Le bât blesse et il m’est douloureux de dire des vérités sur des nuisances qu’avait commises sur mon pays, l’Algérie. Pour rester seulement à notre époque contemporaine, le roi feu Hassan II nous imposait la guerre des sables en octobre 1963, juste quelques mois après notre indépendance le 5 juillet 1962. Imaginez une armée de libération nationale qui affrontait une armée classique mécanisée, équipée, lourdement armée pour conquérir Tindouf, une partie du Sahara. Il avait été battu et humilié. Notre armée repoussa ses troupes et conquit 20 km du territoire marocain du côté de Figuig. Hassan Ii reconnaitra plus tard qu’il ne pouvait pas vaincre une résistance. Nous avions fait la paix et avions ouvert durablement la frontière avec le Maroc. Les populations marocaines limitrophes et même au-delà s’approvisionnaient chez nous en noir et prenaient en quantités industrielles du sacre, du lait en poudre, cde l’huile, de la semoule, de la farine, du carburant à des prix subventionnés.

Mon pays a aussi fait les frais du peu d’élégance de la monarchie marocaine en 1994, quand nous menions une guerre sans merci contre le terrorisme. Hassan II toute honte bue accueillait les terroristes à qui il avait offert une base arrière, leurs blessés étaient soignés dans ses hôpitaux publics, ils entraient et sortaient en Algérie comme ils voulaient, faisaient entrer des armes sophistiquées. Mon pays avait alors fermé la frontière à cette même date et depuis elle est toujours fermée. Malgré cela, sur le plan économique, les affaires marchaient. Alors, le Maroc prenait un milliard de m3 de gaz annuellement et plus de 650 millions de dollars, comme droit de transit sur le gazoduc vers l’Espagne. Plus encore, son pays était branché à notre réseau électrique qui lui assurait 30% de sa consommation totale. Que fait alors son successeur, Mohamed VI ? Son ambassadeur au Conseil de Sécurité distribua à tous les ambassadeurs un mémoire dans lequel il réclamait l’indépendance de la Kabylie. Alors mon pays ferma tout : les relations diplomatiques, le Gaz, l’électricité, l’espace aérien. Je voudrais juste signaler que la fermeture des frontières avec le Maroc et le gel de toutes les relations est une affaire de souveraineté qui appartient au Peuple et tout gouvernement algérien présent et à venir devra s’y soumettre.

Je m’excuse de cette digression et peut-être qu’elle est bénéfique pour une meilleure compréhension sur ce peu d’élégance dont est champion l’Etat marocain.

Dans le prochain article, nous parlerons des institutions françaises au Maroc préexistantes.

 


[1] L’expression est dans le texte.

Au mois d’avril 1905, le président Loubet se rendit à Alger et le ministre marocain des Affaires Etrangères s’y rendit aussi pour proclamer l’entente entre les deux parties, rencontre qui avait été préparée par M Révoil Ministre français à Tanger et ancien gouverneur général à Alger. Il était entendu que de sceller un traité qui garantirait l’intégrité de son territoire et en retour, le Maroc n’aurait plus recours à d’autres puissances que la France pour la proclamation et le maintien de l’autorité d’Abdelaziz. Au lieu de cela, les deux hommes échangèrent de simples marques de courtoisie et se séparèrent.

L’échec de la mission franco-marocaine avait encouragé les tribus pillardes de l’extrême sud, qui ne cessaient d’attaquer les postes et les caravanes. Le gouverneur général Jonnart fut lui-même attaqué  le 31 mai 1903 par les gens de Figuig dont les tribus accueillaient les insurgés du sud oranais. Il faut dire aussi que Figuig était constamment en rébellion contre les sultans des Etats du Maroc.  Le 8 juin suivant , Figuig fut bombardé par les troupes françaises.

La France prêta encore son concours au Maroc. Oujda s’était révoltée, la France facilita l’entrée des troupes marocaines en Algérie d’Oran à Lala Maghnia. Elle leur fournit armes et cartouches. Grace à l’appui de la France, les troupes du sultan occupent Oujda le 11 aout 1903. En contrepartie, la France y obtient l’ouverture d’une mission militaire pour instruire les troupes marocaines.

Après les attaques de Taghit le  20 aout 1903 et d’El Moungar le 2 septembre, le colonel Lyautey succéda au général O Connor sur la frontière oranaise, chef de subdivision militaire d’Ainsefra. Cet officier rétablit un peu de tranquillité dans la région.

Mais négocier avec le Maroc n’était pas suffisant. La France devait négocier avec les puissances qui avaient pied au Maroc. Elle devait traiter avec elles et leur octroyer des compensations. La question prenait l’allure d’une vraie histoire d’amour. Il fallait mettre hors de course tous les prétendants. Le jeu diplomatique devenait plus entreprenant avec ses compétiteurs au Maroc, lequel attendait son défenseur définitif. En effet et dès décembre 1902, le ministre des Affaires Etrangères d’Italie le comte Visconti-Venosta signait un protocole de désintéressement mutuel, confirmé par son remplaçant le 1er novembre 1902. Le traité stipulait que l’Italie n’inquiéterait pas la France dans ses vues sur le Maroc et qu’en retour la France lui laisserait toute liberté en Tripolitaine.

La France essaya ensuite de négocier avec l’Espagne les sphères d’influence pour  chacune des deux parties. Cependant, l’Espagne possédait des territoires de Ceuta et Melilla et voulait encore acquérir plus d’influence et faire du Maroc une chasse gardée. Aussitôt, la France se tourna vers l’Angleterre. Un accord  fut signé entre les deux Gouvernements en 1904 aux conditions suivantes :

« Le Gouvernement français déclare qu’il n’a pas l’intention de changer l’état politique du Maroc ».

«  De son côté le Gouvernement de sa Majesté britannique reconnait qu’il appartient à la France, notamment comme puissance limitrophe du Maroc sur une vaste étendue, de veiller à la tranquillité de ce pays, et de lui prêter son assistance pour toutes les réformes administratives, économiques, financières et militaires dont il a besoin. »

« Le Gouvernement français laissera intacts les droits dont jouit au Maroc la Grande-Bretagne, en vertu des traités, conventions passés entre cette puissance et le Maroc ».

Cet accord fut signé à Londres le 8 avril 1904. Puis ce fut au tour de l’Espagne. Cette dernière puissance ne parvint pas à trouver l’appui de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne en vue de limiter les ambitions françaises au Maroc. elle reprend les négociations avec la France et un accord est signé le 3 octobre 1904 entre M Delcassé Ministre du Gouvernement français et Léon y Castello, marquis de Rio Muni, ambassadeur d’Espagne à Paris aux conditions suivantes :

« Article 1 les deux Gouvernements admettent l’intégrité de l’empire chérifien sous la suzeraineté du sultan ».

« Article 2 Le Gouvernement français reconnait l’existence des intérêts qui résultent pour l’Espagne de ses possessions sur la côte marocaine ».

« Article 3 l’Espagne reconnait la prééminence politique de la France au Maroc ».

« Article 4 La France associe l’Espagne à ses plans de pénétration pacifique où cette pénétration est possible sans aucune concession.. ».  ( en fait cet article est ajouté pour la forme.

Enfin, le Maroc est prêt à être pénétré par la France.

Le mouvement nationaliste algérien/Messali hadj

5 juillet 20024 au club des Vigilants de Tlemcen

 

Le vingtième siècle sonnait partout le glas du colonialisme dans le monde. En Algérie, l’action militante d’émancipation couvait, alors que la France dormait sur ses acquis de l’Algérie française. Le débat politique restait divisé entre les Vieux Turbans et les jeunes Algériens, une imitation des Jeunes Turcs. Les premiers campaient sur les valeurs ancestrales, la langue arabe, la religion, le rejet de la naturalisation, le conservatisme craintif du progrès. Les deuxièmes s’engageaient dans la laïcité et la naturalisation française, l’égalité des droits politiques et des chances. Cependant, ces idées n’engageaient leurs pas partisans dans une voie de revendication de nouveaux droits ou de libération. La longue lutte de résistance armée qui dura plus de soixante-dix ans avait épuisé les forces et les ressources du peuple. Cet état des choses était valable aussi pour le dernier résistant, le cheikh Bouamama. Jusqu’au début de ce siècle, la lutte politique n’était pas dans la vision du combat libérateur. Trop d’oppressions, d’exactions, de privations des droits les plus élémentaires laissaient la société en stagnation. A vrai dire, elle ne parvenait pas à répondre à la question « que faire », au cas où elle aurait effleuré les esprits.

En fait, la réponse viendra de la France métropolitaine elle-même. En effet, l’émigration fut autorisée aux « indigènes » vers les années 1880, puis elle s’accentua dès le début du vingtième siècle. Ces Algériens, qui étaient partis chercher du pain, allaient voir un autre monde, le monde tel qu’il était. Ils accédaient à des droits fondamentaux qu’ils n’exerçaient pas dans leur propre pays. La couverture sociale et médicale. Le droit au congé payé, à l’adhésion syndicaliste. En bref, ils découvraient les luttes sociales, l’antagonisme du capitalisme et le socialisme.

Cependant, il y avait deux mouvements d’émigration religieuse et sociale. En effet, un grand nombre d’Algériens musulmans jugeaient que c’était un parjure de vivre dans un pays dominé par les chrétiens :

-          20.000 à 30.000 Algériens musulmans ou français-musulmans émigrèrent en Egypte.

-          10.000 à 15.000 Algériens émigrèrent à la péninsule arabique.

-             5.000 à 6.0000 en Palestine et autant en Anatolie.

Ces émigrés, qui avaient pris le chemin de l’exil, étaient pour la plupart d’entre eux riches. Ils étaient des gens de Tlemcen, de Bordj Bou Aririj, Constantine, Sétif. Cette émigration s’était effectuée en plusieurs vagues. Ils étaient bien accueillis dans leurs destinations respectives. Ils recevaient des terres agricoles. Certains avaient accédé à des emplois publics ou à des postes de commandement, notamment en Syrie. Ils louaient les mérites du sultan Abdelhamid. Néanmoins, ces pays ne vivaient pas dans la liberté d’expression et la démocratie. Cet environnement n’était pas propice pour voir émerger une élite politique dont avait besoin notre nation asservie. Celle-ci allait se former dans le propre pays du colonisateur.

L’émigration algérienne en France

Les conditions de vie étaient déplorables en Algérie pour les Français-musulmans. Ils n’avaient pas accès aux emplois publics, ils étaient privés de soins et leurs enfants qui allaient à l’école étaient d’un très petit nombre. Seule l’agriculture offrait de bas emplois chez les colons et sous-rémunérés. Un grand nombre de nos frères Algériens ne voulaient pas travailler chez les colons. Ils préféraient mourir de faim que d’être salariés sur cette terre qui leur appartenait ou avait appartenu à leurs parents. C’était la dignité algérienne, le « NIF » algérien qui fait honneur et force l’admiration de nos ennemis avant celle de nos amis.

Si la voix de l’émir Khaled s’éleva haut, elle n’atteignit pas les masses. Le programme qui l’animait n’était pas indépendantiste, mais réformiste. Il opposait une formule d’association aux partisans de l’assimilation. Cependant, cette théorie n’avait pas une signification précise. Elle avait été initiée 20 ans plus tôt par Victor Barrucand patron d’un journal El Khabar et président de la Ligue des Droits de l’Homme. Ses revendications essentielles se résumaient autour des axes suivants :

Emploi de la main-d’œuvre algérienne en France,

Suppression du code de l’indigénat

Participation aux assemblées délibérantes

Suppression des tribunaux répressifs

La levée des boucliers ne tarda pas à se faire jour. Les colons se dressèrent contre lui, l’accusèrent de porter atteinte à la souveraineté française. Il finit par prendre sa retraite de l’armée et de cesser toute activité politique. Il partit en exil en France, puis en Syrie.

Cependant, il était clairement admis par tous que l’action militante d’un leader isolé ne pouvait porter la cause nationale. Les émigrés maghrébins engagés dans la lutte des classes pensèrent à créer un parti. Ce sera l’Etoile Nord-africaine le 12 juin 1926 à Paris. Le comité directeur était le suivant :

-          Président : Abdelkader Hadj Ali, communiste

-          Secrétaire génral : Messali Hadj

-          Trésorier, Djilali Chahiba, communiste

-          Membres nationalistes : Mohamed Said Si Djilani, Akli Banoune, Kaddour Far, Saadoune, Meghroureche, Abderahmane Sebti, Mohamed Ifour, Salah Ghandi, Rezki.

-          Membres communistes : Mohamed Maarouf, Ait Toudert, Boutouil.

Cependant, la présidence connut une brève instabilité : le président démissionna, il fut remplacé par Belghoul, lequel fut arrêté à Hamam Bouhadjar. Alors, la présidence échut en aout 1926 à Messali Hadj qui donna au parti une grande impulsion. L’année 1927 fut décisive pour l’Etoile Nord-africaine. Elle participa au congrès anticolonialiste à Bruxelles du 10 au 14 février. Des figures renommées y figurèrent : Nehru, Senghor, Mohamed Hatta dont les pays étaient eux aussi colonisés. La faillite morale du colonialisme fut actée et Mesali fera une déclaration choc :

« Nous sommes réduits à l’état de bagnards dans notre propre pays, car nous n’avons ni liberté de presse ni liberté de réunion, sans lois sociales et sans écoles ».

L’ENA fit une assemblée générale le 11 novembre de la même année à Paris, rue des Gracieuses. Au cours des débats, les tendances nationalistes furent précisées. La motion d’indépendance a été adoptée à une forte majorité. Les communistes protestèrent et quittèrent la salle. Les Français sympathisants les suivirent. Le combat s’annonçait chaud et parsemé de danger. Elle fit une énorme campagne de sensibilisation et en 1928, elle comptait déjà 3.500 militants. Elle échappa également au contrôle des communistes et Abdelkader Hadj Ali démissionna.

En 1929, les Marocains et les Tunisiens quittèrent l’ENA qui devint exclusivement algérienne. Les premiers étaient trop dépendants de la France par la convention du protectorat. Ils y trouvaient leurs intérêts car, la France les protégeait contre les ambitions des autres puissances européennes et les populations qui vivaient depuis des siècles dans l’anarchie et le désordre à tel point que leurs sultans successifs ne parvenaient pas à les dompter. A la première année du protectorat français, les deux tiers de la population n’étaient pas domptées. Le pillage, le vol, le crime, tels étaient leurs hauts faits blâmables par le droit, la morale, la religion. Les seconds restaient surtout dans l’expectative.

Un tribunal français y prononça la dissolution mais l’avocat du Parti, Maitre Berthon, le défendit et la décision de justice ne fut pas suivie d’effet.   Il fut bientôt sous la surveillance de la police spéciale de Paris qui exerçait la surveillance des Nord-Africains. Il entreprit à structurer l’ENA et  créa des sections à Paris, en France. Mais en Algérie, la tâche était difficile. En 1930, le Parti créa son propre journal. Messali dépensait une énergie extraordinaire. Il fréquentait les milieux politiques et littéraires français. Il s’était formé comme auditeur libre à l’université de Bordeaux. Il assistait aussi aux conférences de la Sorbonne. Il assista au congrès international de Moscou. En 1934, des militants furent condamnés à la prison pour avoir reconstitué le parti qui en fait n’était pas dissout. La même année, le juif

Le 4 aout 1934, Constantine était ébranlée par l’acte injurieux du juif Kailifa Eliaou qui injuria notre prophète et notre religion. Il urina sur les murs de la mosquée de sidi Lakhdar. Les foules en colère font une descente au quartier juif. La communauté juive comptait 12% de la population de cette ville qui comptait 100.000 habitants. Le bilan de la confrontation fut de :

- Juifs : 23 morts et 500 blessés par bâtons ou couteaux.

- Musulmans : 4 morts et 79 blessés dont les deux tiers par balles.

- Police : 52 Zouaves blessés, 4 agents, 5 pompiers et 1 gendarme.

Aussitôt, l’ENA exprima sa solidarité avec les musulmans de Constantine. Elle saisit cette opportunité pour entrer en Algérie. Elle organisa un grand meeting à Paris qui avait vu la participation de 3.500 adhérents. Une motion fut adoptée au terme du congrès de 3 jours : « les militants affirment leur solidarité avec les victimes de la répression à Constantine… ». L’éloquence et la chaleur de Messali avait galvanisé les esprits et réchauffé les cœurs et les participants de clamer :

« A bas le code infâme de l’indigénat. A bas les lois d’exception. A bas la commune mixte.. Vive l’indépendance de l’Afrique du Nord ! Vive l’Islam ! ».

Le mot magique de vive l’indépendance revenait en force. Il est à noter que l’ENA reste toujours attachée à l’indépendance de l’Afrique du Nord et à l’Islam. Messali est très énergique. Il est partout et infatigable. En juin 1936, il effectue une visite en suisse, il y rencontre Chekib Arselan dont il avait été un secrétaire. Il rédige deux cahiers de  revendications au gouvernement du Front populaire et il rentre en Algérie. Au congrès musulman au stade d’Alger le 2 aout 1936, il prit la parole et proclama son programme qui était en contradiction avec celui des assimilationnistes. Il fit un long safari qui le mena à Tlemcen, en Oranie, dans le Constantinois. La ligue inquiétait le gouvernement de France et le pouvoir colonial à Alger. Elle fut dissoute le 6 janvier 1937. Mais une grande étape était franchie. 43 sections furent créées dont l’une à Tlemcen.

Cependant, la lutte continua sous la couverture du Journal Ouma, avec un programme plus étoffé dont les fondamentaux sont :

               « indépendance complète de l’Algérie, évacuation de l’armée française, confiscation des vastes propriétés agricoles des colons, abolition du code de l’indigénat, liberté de presse et liberté d’association, droits politiques et syndicaux, parlement algérien élu au suffrage universel, associations municipales élues au suffrage universel.. »     

            Cependant, la nécessité de créer un parti pour répondre aux exigences de la lutte surgit tôt. En effet, le 11 mars 1937, Messali, Abdallah Filali et Kehal Arezki déposèrent les statuts du Parti du Peuple Algérien à la préfecture à la préfecture de Police. Le soir, ils tinrent une réunion à Nanterre et annoncèrent la création du PPA.

Messali entre en Algérie où la scène politique était dominée par le Congrès musulman et les communistes. Il se met rapidement à l’œuvre et créa 80 sections dont 14 à Alger, 6 à Tlemcen, 4 à Constantine. Il condamnait l’assimilation et ses partisans dont le Gouvernement, les élus, les Oulémas. Le Journal El Ouma précisait l’identité algérienne :

« Notre Nationalité c’est avant tout notre passé, notre histoire, nos mœurs, nos traditions….en d’autres termes, on ne peut pas cesser d’être Arabe ou Kabyle pour devenir Français du jour au lendemain ».     

Le Congrès musulman était convoqué le 7 juin 1936 à Alger au cinéma Majestic. Il était élargi aux Elus, aux oulémas, aux communistes. Les résolutions  évitent de mettre en colère le gouvernement général et le Gouvernement de Paris.  Ils élaborent des cahiers de doléances qu’ils allèrent à Paris soumettre au gouvernement du Front populaire le 23 juillet 1936. Les revendications étaient sociales et économiques.

Le deuxième congrès musulman fut convoqué le 11 juillet 1937 à Alger, au cercle du Progrès. Les mêmes formations étaient représentées. Les communistes sont encore une fois représentés, ce qui était une aberration au niveau politique. En effet, ils étaient idéologiquement diamétralement opposés aux oulémas. Il eut moins d’impact que le premier et exprima de nouveau son attachement à la France. Donc, la voie était libre pour le PPA pour s’implanter à travers tout le pays. Il fait l’amer constat qu’il était le parti à mener le combat libérateur. Il était aussi de tous ces chantres qui avaient la parole libre, sur injonction du pouvoir colonial. Son journal jette un pavé dans la marre. Il fustige tous ces assimilationnistes en écrivant :

« Femmes prenez les armes, les hommes ne veulent pas…Nous avons entrepris les premiers cette lourde tâche pour éveiller notre orgueil national et vous pousser à militer avec nous… ».      

Ce nationalisme fervent des Algériens amena le Gouvernement français à dissoudre le PPA le 26 décembre 1939, soit deux mois presque avant le déclenchement de la deuxième guerre mondiale. Cependant, la lutte continua dans la clandestinité, en mettant à profit l’expérience au lendemain de la dissolution de l’ENA. L’adhésion au PPA progresse : 1426 adhérents en Métropole et 1.057 dans la colonie.

La Grande Guerre exerça un choc sans précédent parmi le peuple algérien. Les mobilisations des contingents créèrent un sentiment de désordre. Comme en 1912 pour la conscription obligatoire, certains volaient monnayer leur enrôlement contre des avantages d’emploi et autres. D’autres avançaient que c’était un devoir de servir la France menacée. Enfin les acteurs traditionnels étaient favorables. La France est occupée et le Gouvernement de Vichy prend le pouvoir. Celui-ci exige la collaboration de Messali qui refuse évidemment. Néanmoins, il donne des instructions quant à sa position vis-à-vis d’Hitler : Contre le nazisme et contre le gouvernement de Vichy. Cela lui vaut d’etre jeté en prison ainsi que d’autres cadres du PPA. D’autres prient une autre option et à leur tète Lahouel Hocine et Talbeb Abderahmane. Ils créent le CARNA pour procurer des armes et déclencher la révolution armée. Ils firent une instruction armée en Allemagne. Mais, l’Allemagne nazie leur fait un faux bond. Elle ne veut pas leur fournir des armes.

La plupart des cadres sont jetés en prison rarement sur décision de justice et en général sur actes administratifs. Pendant la durée de la guerre, il n’y a pas grand-chose à raconter, sauf que Hocine Lahouel, en résidence surveillée à Ainsefra, capitale du Territoire du Sud envoyait aux cadres du PPA à Alger Bab El Oued sur les mouvements de l’armée de Vichy. Les militants à leur tour les remettaient aux alliés. Il faudra attendre le 8 mai 1945, jour de victoire et de fete pour le Monde Libre, mais jour cde massacre des Algériens à Setif, Guelma, kherata. Ce fut là le tournant décisif pour le peuple à mener sa guerre de libération.

Les influences européennes au Maroc

Un accord commercial est signé avec le Maroc en 1892 qui consacre la nation la plus favorisée aux dieux parties. Le sultan Moulay Hassan consent une diminution des droits d’entrée et de sortie des produits dont l’augmentation est significative. C’est le début d’une affection longtemps recherchée de part et d’autre. Cependant, des troubles marocaines tentent une incursion en 1897 sur la frontière avec l’Algérie et arrivent à mille-deux cents mètres de lala Maghnia, au motif de poursuivre des rebelles.

Le siècle se termine sans incidents et s’ouvre sur une autre période compliquée pour la France. Elle se garde d’afficher pleinement ses ambitions d’influence sur le Maroc, afin d’éviter d’éveiller les soupçons de l’Angleterre et de l’Espagne. Elle choisit l’attente comme le chasseur pour s’emparer de sa proie. C’est à ce moment que s’ouvrirent les négociations avec le Maroc, l’Italie, l’Angleterre et l’Espagne.

Un incident vint servir les ambitions de la France pour entamer les négociations avec le Maroc. le 6 avril 1901, un Français, M Pouzet fut assassiné au cap de l’Eau au Maroc, au nord-ouest d’Oujda. Le Gouvernement demanda aussitôt satisfaction au sultan Moulay Abdelaziz qui ne montre aucune intention de verser l’indemnité demandée. Deux navires français furent envoyés à Tanger pour remettre le sultan du Maroc à la raison. La démonstration de force navale amena le sultan Abdelaziz à de meilleurs sentiments. Il dépêcha une mission à Paris, sous la houlette de son ministre des Affaires Etrangères, Abdelkrim Ben Slimane. Le représentant du sultan Abdelaziz signa avec M Delcassé le protocole du 20 juillet 1901. Il avait été décidé de modifier le traité de 1845 à propos de la délimitation de la frontière algéro-marocaine. Les limites étaient fluides à partir du point de l’oued Adjeroud où il devient l’oued Guir. Le traité en question n’avait pas fait de répartition ni des tribus ni des ksour. Or, certaines tribus se considéraient indépendantes et il devenait urgent de les placer sous l’autorité de l’un des deux pays. Le protocole créa  une commission de seize membres de même parité. Dans la région de Figuig et d’Oujda, deux commissaires seraient désignés pour prendre les mesures de police à prendre à la frontière.

Enfin, la commission devait obtenir la soumission des deux tribus Ouled Djerir et Doui Menai, situées sur la jonction de l’oued Guir et de Zousfana, qui inquiétaient les convois militaires français notamment à la bataille d’El Moungar en juillet 1900. Les deux chefs de mission étaient du côté français, le général Cauchemez et du côté marocain si Mohamed El Guebbas. La commission commença ses travaux en 1902, mais elle se heurta à de grandes difficultés. Les ksour et les tribus l’accueillirent avec des menaces et refusèrent carrément de se soumettre à l’une ou l’autre autorité. La commission se replia au mois de mars. Le général Cauchemez et Mohamed El Guebbas rentrèrent à Alger en avril. Ils signèrent l’accord du 20 juillet pour compléter le traité de 1845 et d’affirmer la bonne entente entre les deux gouvernements.

Le traité du 20 juillet 1902 signifiait l’abandon de la délimitation frontalière promise au protocole de 1901 et la fin de l’existence de ladite commission. Il spécifiait des mesures d’ordre et de sécurité.

L’article premier précise que la France appuie le Maroc pour consolider son autorité sur les tribus installées depuis l’Oued Kiss jusqu’à Figuig.

L’article 2 prévoit des postes de douanes le long de la frontière.

L’article 3 autorise la création de marchés mixtes à Ras El Ain, Beni-Ounif, Kenadza.

Les articles 4 et 5 stipulent une ligne douanière jusqu’à Teniet Essaci

Les articles 6 et 7 prévoient la création de postes de garde le long de la frontière.

Signalons toutefois que ces territoires étaient le théâtre de violents combats d’indépendance depuis l’année 1881 à l’avènement du cheikh Bouamama, le héros du Sud-oranais et le résistant infatigable. Il était chef d’une modeste zaouia à Moghrar Tahtani. Cependant, il descendait de la tribu illustre des Ouled sidi Cheikh. Il fut exhorté par ces tribus pour lever l’étendard de la lutte pour défendre leur indépendance. Son combat dura vingt-cinq ans. Trahi par la maladie et la  vieillesse, il cessa le combat peu de temps avant sa mort. Nous ferons un article consacré à sa lutte, hors de la série ‘ le Maroc du Mensonge’ pour éviter les digressions longues.

Ce nouveau traité de 1902 ne répondit pas aux attentes des deux parties. En effet, l’empereur Guillaume II fit une visite à Tanger et se déclara l’ami, le défenseur et le seul allié du sultan. Donc, il restait encore du chemin pour triompher de ses compétiteurs et se placer en unique protecteur du sultan Abdelaziz.

Conférences de Madrid 1880

19 mai -3 juillet

Droit de protection au Maroc

La conférence de Madrid s’était réunie pour du 19 mai au 3 juillet 1880 pour préciser les dispositions réglementaires qui devaient s’appliquer aux agents consulaires des parties signataires le droit de protection à leurs employés des consulats ou des résidences parmi leurs propres nationaux ou parmi les sujets du Maroc. Ces puissances sont citées comme suit par ordre alphabétique :

L’Empereur d’Allemagne, roi de Prusse, représenté par le Comte Eberhardt de Solmes Sonnewaldl

L’Empereur d’Autriche, roi de Hongrie, représenté par le Comte Emmanuel Ludolf

Le Roi des Belges, représenté par Edouard Anspach

Le Roi d’Espagne, représenté par Don Antonio Casona

Le Président des Etats-Unis, représenté par le général luciosn Fairchild

Le Président de la République française, représenté par le Vice-amiral Jaurès

La Reine du Royaume Uni, de la Grande Bretagne et d’Islande, représenté par Lionel Sackville Sackville West

Sa Majesté le Roi d’Italie, représenté par le Comte Joszeph Greppi

Le Sultan du Maroc, représenté par le Taleb sid Mohamed Vargas

Le Roi des Pays-Bas, représenté par Jonkheer Maurice de Heldewier

Le Roi du Portugal et des Algarves, représenté par le Comte de Gasal Riédeiro

Le Roi de Suède et de Norvège, représenté par Henri Akerman

Leurs représentants plénipotentiaires avaient tenu cette conférence du 19 mai au 3 juillet à Madrid. Ils avaient débattus plusieurs questions en la matière. Les protocoles s’étaient inspiré de la convention en l’espèce de 1863 conclue entre le Maroc d’un côté  et de l’autre de l’Espagne et du Royaume Uni. Le dit-traité accordait le droit de protection pour  leurs agents consulaires au Maroc, ainsi que les droits de propriété sur les biens et les terres acquis au Maroc par eux.

Cependant, l’Etat du Maroc était manifestement la partie la plus faible. Son représentant faisait carrément de la figuration. Pour éviter de mécontenter une quelconque partie, il leur donna l’entière satisfaction à tous. En effet, il accorda le privilège de la nation la plus favorisée à chacune des puissances européennes signataires. Celles-ci se livraient à une guerre sourde d’influence entre elles et aucune d’elles ne put imposer sa propre vision des choses. La Convention précise bien qu’il s’agit de Consuls et d’agents consulaires entre le Maroc et les autres Etats et à aucun moment ne fait référence aux ambassadeurs dont se targuait la chancellerie marocaine qu’elle accréditait auprès des autres Etats. Ce même statut nous le retrouvons appliqué à la Régence d’Alger, ou plus précisément l’Etat algérien.

Nous citerons ci-après quelques articles de cette convention :

Article.3

Les Consuls, Vice-consuls ou agents consulaires chefs de Poste qui résident dans les états du Maroc ne pourront choisir qu’un interprète, un soldat et deux domestiques parmi les sujets du Sultan, à moins qu’ils n’aient besoin d’un secrétaire particulier.

Article.4

Alinéa.3 Les Gérants des Vice-Consulats, sujets du sultan, jouiront, pendant l’exercice de leurs fonctions les mêmes droits que les Agents consulaires sujets du sultan.

Article 6, alinéa 3.

La protection n’est pas héréditaire

Article 11.

Le droit de propriété au Maroc est reconnu pour tous les étrangers.

Article 15, alinéa

Tout sujet marocain naturalisé à l’étranger, qui reviendra au Maroc, devra opter entre sa soumission aux lois de l’Empire ou quitter le Maroc.

La naturalisation étrangère acquise jusqu’à ce jour par des sujets marocains suivant les règles établies par chaque pays, leur est maintenue, pour tous ses effets, sans restriction aucune.

Article 17.

Le droit au traitement de la nation la plus favorisée est reconnu par le Maroc à toutes les puissances représentées à la Conférence de Madrid.

Cette convention ouvrira les appétits des puissances européennes qui se livreront des guerres sourdes d’influences pour que le statut de la nation la plus favorisée soit emporté par une seule puissance. Elles n’étaient pas prêtes à céder ce privilège qui leur rapportait des gains substantiels en termes de commerce. Le Maroc, quant à lui, demeurait ce partenaire facile convaincre ou à dissuader, d’autant plus que le commerce international prenait de l’essor et obéissait à une législation sans cesse évolutive.

Signalons enfin que le texte de la Convention qualifie de sultan le souverain du Maroc et de roi les souverains des puissances européennes. Au sultan, les autorités politique et religieuse se trouvent associées. Quant au roi, l’autorité est exclusivement politique, une conséquence de la séparation des pouvoirs. Depuis l’entrée du Maroc sous la protection de la France, le souverain est appelé : roi. Cette réforme était due au Résident général le maréchal Lyautey.

La France entamera une diplomatie active pour mettre sous sa coupe le Maroc. C’est que nous étudierons aux articles suivants de la série : Le Maroc du Mensonge.

Sources bibliographiques :

-.  Son Excellence le comte Ludolf Documents diplomatiques    Imprenta Madrid 1880

 

Les influences européennes au Maroc II

Après la conquête d’Alger, pendant quatorze ans, Moulay Abderrahmane hésite à prendre parti en toute franchise avec la France, malgré le traité d’alliance qui lie les deux parties. Par solidarité islamique, il était requis à prêter assistance à l’émir Abdelkader qui combattait les infidèles. De ce fait, le guerrier algérien avait acquis ses lettres de noblesse sur tout le pays du Maroc. de larges franches de la population l’avaient même invité à détrôner leur sultan et veiller aux destinées du Maroc.  a   l’égard de la France entre l’hostilité et l’alliance déclarée. C’est une autre histoire que nous publierons prochainement. Tout aussi par noblesse, il avait décliné cette offre. Il ne voulait pas passer aux yeux de l’histoire comme un aventurier, combien même des cheikhs de zaouïas lui promettaient leur allégeance et leur implication dans la lutte sous son commandement.

Abdelkader lutte héroïquement contre un ennemi qui mène désormais la guerre totale et le pourchasse d’un point à un autre à partir de l’année 1842. L’armée française, la plus puissante du monde, était équipée en armes et en artillerie, tractée ou portée étaient foudroyants. De plus Les effectifs avaient atteint 106.000 soldats. L’Etat français avait mes tous les moyens pour mettre hors d’état de nuire ce résistant infatigable et tenace. Le général Bugeaud était retourné finir sa sale guerre. En effet, il menait la politique ‘romaine’ de destruction. Ses troupes brulaient les récoltes, pillaient les tribus, vandalisaient les douars, avaient enfumé les plus irréductibles d’entre elles. L’émir cédait du terrain de jour en jour. Il dut chercher le refuge au Maroc pour ses modestes troupes qui ne dépassaient guère quatre mille combattants. Les Anglais signifièrent au sultan Moulay Abderrahmane qu’il ne pouvait pas compter désormais sur leur aide. La Reine Victoria en visite en France au mois de septembre 1843 scella avec le gouvernement français une coopération affirmée. L’Etat du Maroc paraissait alors nu avec une souveraineté très limitée sur son royaume. En effet, les sultans successifs avaient recherché les alliances des uns et des autres pour sauvegarder leur trône, au lieu de construire leur propre pays, en le dotant d’une armée puissante, d’une marine compétitive et d’une infrastructure portuaire digne de cette époque.

Moulay Abderrahmane accorda l’asile au guerrier qu’il craignait le plus au monde. Des volontaires rallièrent l’émir qui voulait y établir une base arrière et faire des raids en Algérie. Les cheikhs de zaouïas prêchèrent la guerre sainte. Au début de 1844, Abdelkader campait au sud d’Oujda. Il refusa l’aman que lui proposait Bugeaud, sous réserve d’un pèlerinage à la Mecque. L’infatigable combattant lui répondit : « Je sais qu’une heure passée à combattre l’infidèle est préférable pour un soldat à soixante-dix ans passés à la Mecque ». il espérait attirer l’ennemi à entrer au territoire marocain et livrer des combats. Alors, la lutte, selon l’émir, serait généralisée. Le général Lamoricière voulait éviter à tout prix un nouveau front. Il renforça la surveillance sur la frontière, occupa Sebdou, Saida, installa un poste à Lala Maghnia.  Des hostilités survinrent entre les deux parties, au moment où se tenaient leurs négociations à Oujda. Le gouverneur de cette province et représentant du sultan dit que l’incident était fortuit. Néanmoins, le général Bugeaud et le gouvernement français saisirent cette occasion pour donner une leçon sévère au sultan Abderrahmane, le ramener à de bons sentiments et sceller avec lui une alliance ferme. Ce sera la batille d’Isly où les troupes marocaines au nombre de trente mille furent complètement défaites dont plus de deux milles moururent. Les morts marocains tombaient comme des sauterelles sous les obus de l’artillerie. Tanger même fut bombardée par les navires de guerre sous le commandement du duc de Joinville, fils du roi.

Le Traité de paix de Tanger du 10 septembre 1844

Il était question de licencier les troupes marocaines, de châtier les agresseurs du général Lamoricière, de ne prêter aucun appui aux ennemis de la France (l’émir Abdelkader), enfin délimiter les frontières par une commission mixte franco-marocaine. Les troupes françaises évacuèrent l’ile de Mogador et Oujda. Puis vint le traité de délimitation des frontières.

Traité Lala Maghnia 18 mars 1845

Le général de la Rûe, commissaire du gouvernement français, le caid Hamida représentant du sultan Moulay Abderrahmane avaient discuté la carte établi l’année passée par le génééral Martimprey. Elle reprenait le tracé de la frontière turque de la mer au Teniet Es-Saci, en la précisant au profit de la France. La commission répartit les tribus et les ksour entre le Teniet Es-Saci à 70 km au sud-est d’oujda et l’Atlas saharien et considéra le Sahara comme un no mans land. Mais, les délégués marocains se plaignirent qu’on n’eût pas consulté les tribus dépositaires de la tradition. ( la prétendue Moubayaa) allégeance. Le général reconnu plus tard avoir fait l’erreur d’avoir concédé la Moulouya au territoire marocain ainsi que les tribus Ouled sidi Cheikh Graba et les Hamayen Djenba.

Cependant, les prétentions marocaines n’avaient aucun fondement. Les tribus et les ksour payaient l’impôt à la Régence d’Alger, à l’exclusion du ksar de sidi Boutkhil qui en était exempté en leur qualité de Chorfa. A l’avènement des Français, ce ksar continuait à en être exempté. L’histoire nous rapporte que le bey d’Oran avait soumis au 18ème siècle par la force armée le ksar de Chelalla qui avait suspendu le paiement de l’impôt.

Qu’en était-il au juste de ces tribus dites dépositaires de la tradition ? Cette allégation ne se défend ni de logique, ni d’histoire encore moins de géographie. C’était la steppe, c’est le monde du nomadisme. C’était le désert connu par les populations algériennes, notamment connu par l’émir Abdelkader et le général Bugeaud comme tel. En effet, les tribus y vivaient isolément les unes aux autres. Chacune d’elles avait ses propres terrains de parcours, ses propres points d’eau. Aucune n’empiétait sur le territoire de l’autre, par crainte de conflit armé. Elles vivaient indépendantes depuis des siècles et ne connaissaient d’autre autorité que celle des chefs de tribus. De plus, seul l’impôt faisait acte de soumission. Donc les prétentions passées et présentes du Maroc en la matière sont nulles et non avenues. Voyons maintenant ce qu’avait écrit M. De La Martinière :

        « Dans ce pays, chaque tribu a son territoire, où, depuis des siècles, elle vit à l’état nomade ; elle a ses parcours définis, ses points d’eau consacrés, en un mot son domaine pastoral respecté en temps normal par les voisins. Mais, les confins de ces terres de parcours ne sont, eux, nullement définis ; ce sont là des causes incessantes de luttes de possession, c’est le bled el baroud, comme l’appellent « les indigènes ».           

Alors, comment pourrait prétendre le Maroc une possession par tradition, alors que ses troupes n’avaient jamais foulé ces territoires ? Comment pourrait-il invoquer un droit de possession, alors que jamais il n’avait nommé de caïds ? La France n’a formulé aucune prétention de possession sur ces territoires. Son général Cavaignac, à la tête d’une colonne de douze mille hommes,  les avait conquis en mai 1847, les avait assujettis à l’impôt, y avait nommé des caïds.

Je connais ces peuples. Ils ont été de tous les temps armés et toujours sur pied de guerre, contre toute agression potentielle. C’était aussi le territoire des Gétules de la préhistoire qui avait fourni cinq mille combattants à Hannibal pour conquérir l’Espagne, traverser la France et entrer en Italie et partout où ils passaient, ils étaient vainqueurs. C’étaient aussi les ennemis irréductibles de Rome. Ni eux ni les peuples qui leur avaient succédé n’avaient été soumis par une quelconque puissance. Alors, comment le Maroc oserait profaner l’histoire et réclamer un territoire qui ne lui avait jamais appartenu. Au contraire, des tribus marocaines Beni Guil, élevées dans le vol et la rapine, souvent frappées de famine, faisaient des raids dans ces territoires. Elles étaient repoussées par le baroud de nos braves tribus algériennes. Plus tard, le général Lyautey dira de ces tribus : « une tribu est un régiment né ».

Avec quoi, ce Maroc du mensonge pourrait-il justifier une possession de territoires effective ? Même l’oasis de Figuig avait été de tous les temps une communauté indépendante. Les sultans successifs du Maroc avaient à maintes reprises essayé de les soumettre, sans jamais y parvenir.

Ces éclaircissements donnés, revenons au traité de Lala Maghnia. Cette convention visait principalement à affaiblir la résistance de l’émir Abdelkader contre le conquérant français, le priver d’établir une base arrière au Maroc à des fins logistique, de récupération des combattants, de soins aux blessés graves. Par ce texte contractuel, Moulay Abderrahmane entrait dans l’alliance stratégique avec la France contre un résistant qu’il qualifiait pour son concurrent. Selon, les principes et les textes sacrés de la religion musulmane, il commettait un acte de haute trahison. Il jugeait ce combattant de la foi comme son ennemi qu’il devait chasser de son territoire. En effet l’article               L’article 4 du traité qualifia l’émir Abdelkader de hors la loi et le plaça en situation de poursuite armée en Algérie et au Maroc.  Il stipule :

« Article 4 : Hadj Abdelkader est mis hors la loi dans toute l’étendue du Maroc et en Algérie. Il sera en conséquence poursuivi à main armée par les Français en Algérie et par les Marocains au Maroc ».

               Désormais, l’émir Abdelkader était traqué aussi bien en Algérie qu’au Maroc. Il était pourchassé de part et d’autre. En effet, l’étau se resserrait autour de lui-même et de ses troupes. Cependant, la question des frontières entre le Maroc et l’Algérie n’avait pas été discutée. Elle reconnaissait que les frontières entre le Maroc et l’Algérie restaient fixées et reconnues conformément à l’état des choses à l’époque de la « domination turque ». L’article 5 de ladite convention stipule :

      « Article 5 : la délimitation des frontières entre les possessions de S.M l’Empereur des Français et S.M l’Empereur des Marocains reste fixée et reconnue  conformément à l’état des choses reconnu par le Maroc à l’époque de la domination des Turcs en Algérie ».      

Quant à l’article 7, il autorisait l’armée française à poursuivre en territoire marocain les tribus insoumises ou dissidentes.

En termes de trahison envers l’Algérie, les souverains marocains n’avaient jamais fait un examen de conscience. Cette malheureuse histoire n’était pas spécifique à l’un d’eux ou à une époque donnée. Cette politique d’agression et d’expansionnisme leur était commune, sauf que la Régence d’Alger réduisait leurs rêves à néant et antérieurement par les diverses dynasties du Royaume de Tlemcen.

Sources bibliographiques :

- .Peyreigne Charles ‘les Influences européennes au Maroc. Dirion  libraire-éditeur 1908

Charles-André Julien ‘histoire de l’AZlgérie contemporaine 1827-1871 éditions Casbah.

22
juin 2024
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Les influences européennes au Maroc

 

Le mythe du Maroc

Il arrive souvent dans l’histoire de l’humanité que de médiocres et insignifiants souverains se prennent pour des personnages herculéens, sans commune mesure avec leur stature qui ne dépasse pas les limites de leurs palais, de leur influence qui ne dépasse pas l’espace de leurs harems. Il était ainsi pour les sultans du Maroc qui n’avaient jamais pu construire une infrastructure portuaire sur leur littoral méditerranéen et atlantique, ce qui était un atout de puissance potentielle. Ce qu’ils définissaient comme Etats étaient en fait des provinces, lesquelles étaient : Marrakech, Fez, Sous, Tafilalet, Oued Draa. Ni en Droit, ni en géographie politique, un ensemble de provinces ne peuvent constituer un Etat. Pourtant, les voix contemporaines du Makhzen claironnent à qui veut entendre que la monarchie marocaine est la plus vielle de l’histoire. Cependant, l’histoire ne vieillit jamais, ni meurt. Le Maroc devra attendre l’arrivée du sultan Moulay Rachid qui commença l’unification de l’Etat morcelé. A sa mort à l’âge de 40 ans, ce travail gigantesque aura été poursuivi par son successeur et frère Moulay Ismail. Leur tâche n’aura pas été facile, en ce sens que le pays du Maghreb Al Aqsaa vivait continuellement dans l’anarchie qui générait ses propres maux traditionnels.

Les puissances européennes avaient pris pied dès le début du seizième siècle dans ce pays. Une partie du littoral était occupé par les Portugais, une autre par les Espagnols. Quant à la ville de Tanger, elle était régie par le statut international. Pendant ces longs siècles la puissance des Etats se mesurait par sa marine. Or, le Maroc n’avait pas sa propre flotte. Les Maures, d’origine andalouse, en étaient les armateurs à une modeste échelle et pratiquaient des raids, principalement  sur les côtes françaises.

La France, l’Angleterre, l’Espagne se disputaient continuellement le statut de la nation la plus favorisée. Elles se livraient entre elles à toutes les enchères, à tous les coups hardis moraux ou immoraux. Cependant, la France avait marqué profondément et durablement le Maroc. Elle conclut deux traités avec le Maroc, l’un avec l’Etat de Marrakech le 17 septembre 1631, l’autre avec l’Etat de Safi le 24 septembre de la même année.

Les traités stipulaient : liberté du commerce à la France, tolérance religieuse, établissement de consuls français au Maroc, libération des captifs, renoncement du Maroc à faire des prisonniers français.

Cinquante plus tard, la présence de la France était affirmée et du coup la souveraineté de l’Etat naissant du Maroc était écorchée.

Menacé par l’Espagne et l’Angleterre sur la côte de la Méditerranée et ^sur la frontière algérienne par la Régence d’Alger, c’est-à-dire l’Etat d’Algérie. Le Maroc ne demandait qu’à entrer en alliance avec la France. Ses pirates maures continuaient à piller les navires français. En 1680, le roi Louis XIV envoya six navires qui firent le blocus des ports marocains et bombarda les refuges des pillards.  Pris de peur, le sultan Moulay  Ismail, qui tentait d’unifier les provinces sous un seul Etat, envoya un ambassadeur en France qui signa le traité de Saint-Germain en Laye le 29 juillet 1882.  Celui-ci fit une demande surprenante au roi de France qui le moqua : la main de sa fille. En 1693, le sultan Moulay Ismail tenta de conclure un nouveau traité pour demander l’aide de la France contre l’Espagne.  Jusqu’en 1713, la France prédomina au Maroc sur les autres puissances. Après le traité tout changea : la France évacue son dernier consul en 1718 et l’Angleterre prédomina jusqu’en 1767. De nouvelles négociations sont entamées pour garantir la libre navigation des vaisseaux français parfois inquiétés par des pirates indépendants. Un traité de paix et d’amitié est conclu le 28 mai 1767 qui stipule :

Art.1

Les  navires marocains ne pourront inquiéter ni arreter les navires marchands français et réciproquement.

Art.2 les navires de deux pays auront libre accès dans les ports du Maroc et de France.

Art.3 que si un navire français poursuivi par les gens d’Alger, de Tunis, de Tripoli vient à se réfugier dans un port marocain, le gouverneur de ce port devra repousser l’ennemi.

Art.6 que le Maroc s’engage, en cas de rupture entre la France et elles, à ne pas preter aide et assistance, aux régences d’Alger, de Tunis, de Tripoli.

La France reprit sa prédominance au Maroc sur les autres puissances jusqu’en 1815, supplantée par l’Angleterre. Puis vint le traité franco-marocain de mai 1825 qui dit que la France sera la mieux accueillie et la plus favorisée.

Après la conquête d’Alger, pendant quatorze ans, Moulay Abderrahmane hésite à l’égard de la France entre l’hostilité et l’alliance déclarée. C’est une autre histoire que nous publierons prochainement.

Sources bibliographiques : Peyreigne Charles ‘les Influences européennes au Maroc. Dirion  libraire-éditeur 1908

 

19
juin 2024

« Ces esclaves ne conçoivent que la volonté du maitre. Ils n’ont aucune idée de liberté et ils ont perdu l’usage des mots pour exprimer sentiment et honneur. Moins sensibles que les autres hommes, ils ne sont ni patriotes, ni parents, ni amis fidèles, ils ont les défauts qui contrarient avec la bonne foi. Ils manquent en général de vigueur, ils n’ont point cette énergie du caractère qui conduit aux grands crimes, aux grandes vertus. Cet état d’engourdissement les entretient dans une ignorance stupide qui est elle-même le soutien du despotisme. Le libertinage auquel ils se livrent de bonne heure contribue beaucoup à les énerver, ce qui les rend mous, lâches et paresseux ; ils ont de l’agilité et point de vigueur. Le découragement de ces peuples est moins l’effet du physique que du moral. Cet air mélancolique et triste qui leur est particulier ; tout annonce en eux l’empreinte de l’esclavage et de l’oppression. Naturellement avares, ils sont portés à cacher leurs richesses. Il n’y a entre les Maures ni amitié ni confiance.

sources bibliographiques :

Louis de Chenier consul de France au Maroc de 1767-1782 :

histoire des Maures et du Maroc

16
juin 2024

Maroc Relation de l’empire du Maroc

 

Epilogue

les critiques, les médisances des médias, publics et médias, youtubeurs, influenceurs, les politiques, les historiens marocains à l’égard de ma patrie l’Algérie, sur tout ce qui touche à la politique économique,  à notre diplomatie, à notre puissance régionale sont devenues flagrantes et impossible de les laisser passer. Pire encore leurs prétentions territoriales non fondées, leurs prétentions vestimentaires, leur déni de la naissance de notre Etat qu’ils signent le 5 juillet 1962. combien ils sont encore négatifs quand ils nient la présence de notre président Tebboune au GZ le 12 et 13 juin 2024 qu’ils attestent par des photos shops en excluant notre président et en mettant à sa place le roi §Mohamed 6. tous ces évènements m’interpellent et j’entreprends d’écrire une série consacrée à la  vraie histoire du Maroc.

Moulay Rachid , roy1 de Tafilalet, et Moulay Ismail, son frère et son successeur immédiat ont réuni les royaumes de Maroc, fez, Taflalet, Suz et la province de Dara Sous, sous une même puissance en ont formé ce grand Etat.

Moulay Cherif, roy de Tafilalet, père de Moulay Rachid, eut 84 enfants males et 124 filles qui lui survécurent. Il eut pour successeur Moulay Hamet. Mais Moulay Rachid, fort ambitieux, ne pouvait se résoudre à lui obéir. Il ne lissa pas son roi jouir tranquillement de son règne. Soutenu par les principaux alcaids qu’il  engagea dans ses intérêts. Mais le roi Moulay Cherif qui en fut informé du complot les arrêta et les fit périr et mit son frère Rachid en prison.   Moulay Rachid se sauve rassemble des troupes. Mais il n’accomplit de coup de force car il fut arrêté par son roi et enfermé une seconde fois. Il est sous la garde d’un Noir Abid fidèle de Moulay Mohamed. Il le soudoie et parvient à se faire libérer en lui promettant de bonnes situations au pouvoir une fois qu’il serait roi. Cependant, craignant sa trahison, il le tua d’un coup de sabre. Il se retira dans la zaouia où commandait le Morabite Benbucar, élu par les habitants de cette province. Moulay Rachid lui cacha son identité et ses desseins. Il se présenta comme simple soldat. Le Morabite le reçut favorablement et lui octroya divers emplois dont il s’acquitta si bien. Moulay Rachid en acquit en peu de temps son estime et son amitié.

Des Arabes de Tailalet vinrent écouler des dattes et reconnurent le frère de leur roi.  Ils le saluèrent et son identité fut révélée. Les fils de Benbucar le soupçonnèrent et résolurent de le faire périr. Ils lui dressèrent une embuscade dont il échappa et sa sauva à Quiviane. Il se présenta identité et desseins cachés et proposa ses services.  Il s’empara des trésors de ce prince leva une armée et se lança contre son frère à Tafilalet dont  le roi en fut avisé. Les deux frères, le roi et son frère sujet, se livrèrent plusieurs combats dont Moulay Rachid était toujours vainqueur. Il fit mourir son frère et prit le pouvoir. Il s’empara ensuite de Salé qui était une ville libre, puis des royaumes de Fez, de Maroc et de Sous, à la force de ses armes.

Moulay Rachid ne jouit pas longtemps de sa fortune et à quarante ans, il ne put éviter la mort qu’il avait tant de fois affrontée dans ses combats. Dans une fête, il avait invité la noblesse et but trop de vin avec ses amis. Pris d’un malaise, il sortit dans le jardin prendre l’air. Il eut l’envie de caracoler. Son cheval partit en fougue, et Moulay Rachid cogna une branche et tomba raide mort.

Sa mort en 1672 entraina des troubles graves de la paix et de la tranquillité publique. Une lutte de prétendants au trône s’ensuivit et Moulay Ismail, le plus brave et le plus entreprenant et le plus estimé fut reconnu roi de Tafilalet. Il s’empara des trésors de son frère et se mit en campagne à la tète de troupes nombreuses. Il se rendit maitre de tout. Cependant, Moualy Ahmed, son neveu, qui s’était aussi reconnu roi de Maroc et de Sous. L’affronta avec des forces considérables. Après plusieurs combats échelonnés sur deux ou trois ans, il fut battu et se soumit. Ainsi grâce à Moualy Ismail que le Maroc put avoir son unité territoriale, sauf les possessions chrétiennes : Mazagan occupé par les Portugais, Ceuta et Melilia occupés par les Espagnols, Tanger possession anglaise avec le détroit de Gibraltar.

 

source bibliographique :

François Pidou d’Oslon ‘Relation de l’empire du Maroc ..’

1. roy orthographe du mot roi au 18ème siècle

2
mai 2024

l émergence du nationalisme algérien 1515_1953 0-7 screenshot

 

mes chers lecteurs et lectrices, voici un essai de l’histoire de notre pays , l’Algérie, dont bien des périodes et des évènements restaient obscurs soit de façon délibérée par certains, soit par méconnaissance par d’autres. la première des choses qui  nous vient à l’esprit c’est d’abord la fierté d’être un Algérien, ensuite sa satisfaction de savoir que cette nation, que beaucoup de ses détracteurs lui refusent cette dimension, a pesé de tout son poids sur les évènements internationaux  et qu’elle était un acteur incontournable sur les mers d’égal à égal avec les puissances internationales de l’Europe, seule continent influent au XIX et XX ème siècle. alors, passez commande à mon éditeur ‘le Lys Bleu éditions Paris.

 

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