ahmed bencherif écrivain et poète

Bienvenue sur le blog de ahmed bencherif blog de culture et Littérature

17
avr 2022

je souhaite que mon lectorat m’encourage et passe commande de mon ouvrage ci-dessous décrit ; je vous remercie infiniment image.html

17
avr 2022
Posté dans Non classé par bencherif à 10:33 | Pas de réponses »

                    Aphrodite, tes lèvres

 

 

 

Sur Tes lèvres mon baiser échoue sensuel,

Posé par miracle et passion sulfureuse,

Baiser des abeilles et gelée du miel

Depuis l’origine du monde prometteuse.

Baiser jadis conçu dans le chant védique

Des amants pardonnés de s’aimer dans l’ombre,

Livrés dans les textes millénaires antiques

Des Indes réveillés de léthargie sombre.

 

Un trophée sur mode sémillant et riant,

Un talent des filles de l’ile océanique,

Frivoles et déhanchées, de genre pétillant,

Aux gestes et mouvements gracieux et féeriques.

De nature gaie, frivole et insouciante,

Encensée aux fleurs tropicales bigarrées,

Pétillante de vie, ma sublime amante

Me séduit et en elle mon cœur est amarré.

 

Ses lèvres, un dessin au caprice lascif,

Légèrement tracées et de suc humectées,

Deux lames de la mer qui brisent les récifs,

Et moi leur esclave, sans pouvoir résister.

 

Prompte à aimer dans ses rivages chauds et gais,

L’Aphrodite de mes temps surpasse le mythe,

Dans son art, ses ardeurs, ses atours, ses attraits,

Potion magique de la plaie, source bénite.

 

Par elle, mon ascension céleste s’opère

D’étoile en étoile, scintillante en éclat,

Voisin de la lune, dans l’immense éther

Evadé terrestre, son amour m’appela.

 

Promesse des jardins fabuleux de Vénus,

Profusion de mille fruits aux belles saveurs

Notre nuit longue va jusqu’à l’angélus

Amants, nous  baignons dans l’océan des ferveurs.

extr les vagues poétiques

 

 

                     

 

17
avr 2022
Posté dans Poésie par bencherif à 10:27 | Pas de réponses »

La rigueur et probité qui étaient les miennes

Me faisaient barrières à toute promotion

Pour grimper l’échelle et assumer les rennes

De commandement, remplir de hautes missions.

 

J’attendis des années le sourire du sort,

Dans l’espoir qu’un commis de l’Etat investi

De souveraineté, de haut rang puisse alors

Me confier ce poste dont j’avais les outils.

 

Mon dossier me plaidait comme un bâtonnier,

Sur le plan compétence et sur la moralité

Attestées et sans que puisse les renier

Un habile enquêteur connu et redouté.

 

Passa l’an dans l’espoir, puis d’autres sans espoir,

Sans jamais recevoir l’avis de nomination

D’agent de la nation, récompense notoire

De mes valeurs partout tenues en adulation,

Partout ailleurs  à l’échelle planétaire sauf chez moi,

Dans mon grand pays où de petits hommes corrompus

Jusqu’à l’âme écrasent  de leurs pieds notre droit,

Gèrent la société comme leur propre du,

Ecartent les agents aptes et vertueux

Pour faire entendre leurs ordres, prétendus

Louables pour servir la nation au mieux.

 

Ils sont là, ils étaient là, ils seront là aussi ;

Ils se souviennent de notre jeune Etat,

Ils l’ont blessé, brisé en plusieurs organes,

Ils le mettent en brancard, le portent à trépas,

Ils l’ont dépouillé à fond de sa grande manne.

Ils se paient nos têtes, achètent le silence,

Vont en campagne de l’intox très savant,

Mûrement réfléchie avec trop de brillance,

Menée à bras de fer et toujours à l’avant.

 

Qui se dit engagé est vite éliminé.

Ils lui cherchent des poux sur toute la tête

Et quand ils n’en trouvent pas pour le condamner,

Ils en ramènent d’ailleurs et ils l’infectent.

Alors, ils l’encadrent pour se taire à jamais,

En  l’affligeant d’un timbre mensonger habile

De manipulation de tiers ou de débile

Vomi par la masse et partout déclamé.

 

Mes patrons successifs ne furent que véreux,

Aptes à s’enrichir, très aptes à construire

De somptueuses villas dont l’éclat ne cesse de luire,

En trophées importés par des moyens douteux,

De pays voisins et proches sur fonds du Trésor,

Savamment détournés en brouillant les pistes,

En camouflant l’achat d’articles sur listes

Qui servent leurs appétits encore et encore.

Ils prolongeaient les vœux de leurs propres patrons,

Leurs éducateurs futés en basse magouille,

Qui prenaient leur quota en pressant le citron

Sans penser un instant à probable fouille.

Eux tous faisaient pacte avec le diable

Pour sucer et pomper la nation torturée

Par des fous à lier, cupides insatiables,

Fiers de leurs actes, de sang froid, perpétrés.

Ils ne craignaient pas de se faire prendre

La main dans le sac, dans le flagrant délit.

L’outil de contrôle faisait défaut sans feindre,

Depuis des décades, bien tombé dans l’oubli.

Quand la masse jase, L’enquêteur dépêché

Au prix de grandes tergiversations

Par le veule décideur vient sans vouloir chercher

La dilapidation des biens en augmentation,

Mais il est mis aux frais dans le luxe honteux

Reçoit mille cadeaux, se rassasie en mets

Succulents et exquis, d’arome mielleux

    Consume son plaisir, fume le calumet
extr l’Odyssée Edilivre

Cependant, l’arbitraire régnait en maître pour les peines d’emprisonnement ou d’internement. En effet, les internements administratifs que subissaient les Indigènes relevaient de l’arbitraire. Les généraux commandant de territoires et le gouverneur général les décrétaient sans limitation de durée, pour quelque motif que ce fût. Il aura fallu attendre la décision du 15 juin 1855 pour les fixer à 6 mois pour les généraux et une année pour le gouverneur général. Cette décision intervint à la suite de la scandaleuse affaire du capitaine Doineau. Cet officier, Doineau, chef de bureau arabe de Tlemcen, fut condamné à mort en 1856 pour avoir fait assassiner un agha. Il faisait exécuter à son gré les Indigènes qui gênaient son action. Il fit exécuter en présence de témoins 12 indigènes et fut déféré par conséquent à la cour d’assises d’Oran. Néanmoins, l’esprit de corps fut au-dessus des lois. En effet, le corps des officiers des Bureaux Arabes se solidarisa avec Doineau. Ses complices furent condamnés à 20 et 10 ans de réclusion criminelle avec travaux forcés. Le capitaine Doineau fut condamné à mort puis gracié 2 ans plus tard. (Charles André Julien pages 339-340).

Il n’est pas inutile de rappeler que l’Algérie fut gouvernée, dès 1830 jusqu’en  1870, par le régime militaire. L’ordonnance du 24 juillet1834 réalisa l’annexion de l’Algérie à la France et de ce fait les lois de la Métropole étaient par conséquent  applicables à l’Algérie. Ce régime militaire se distinguait essentiellement par deux structures :

-les Bureaux Arabes pour les Indigènes.

-les subdivisions militaires pour les Européens. Cependant la communauté européenne connut tôt une organisation municipale suivant l’ordonnance du 28 septembre 1847, administrée par des maires et des commissions municipales nommés. Un arrêté du chef du pouvoir exécutif en date du 16 août 1848 éleva les conseillers au régime démocratique, par voie d’élections, ce qui représentait une notable ouverture politique pour les Européens. Deux ans plus tard, ces mesures furent suspendues et un décret du 18 juillet 1854 replaça la municipalité sous le régime de l’ordonnance de 1847, soit la première organisation. Ce régime subsista jusqu’en 1866. En effet la politique de Napoléon III par les décrets du 27 décembre 1866, 20 mai, 18 août et 19 décembre 1866, qui étendit le nouveau régime municipal à tout le régime civil, c’est-à-dire pour tous les centres de colonie. Ces communes furent appelées commune de plein exercice, dotées de commissions municipales et administrées par les commandants des territoires. Pour les Indigènes, des communes subdivisionnaires furent érigées. Un décret du 29 mars 1871 place l’Algérie sous le régime civil avec à la tête de la pyramide un gouverneur général, dit civil. L’empereur était déchu et donc route sa politique le fut. Ce fut le premier triomphe des colons dont le pouvoir s’exerçait désormais par la voie de l’autorité municipale. Et nombreux historiens qualifièrent ce saut qualitatif des colons comme le gouvernement des maires.

L’action des colons était désormais affranchie de l’autorité militaire qu’ils jugeaient comme un frein à la colonisation et l’arrivée de nouveaux immigrants, ainsi que la garantie pérenne des privilèges consentis aux grandes familles indigènes qui plus ou moins pouvaient influer sur le cours des insurrections qui éclataient à travers le pays.

Enfin la loi municipale du 5 avril 1884 fut déclarée applicable aux communes de plein exercice d’Algérie. Cette commune de plein exercice comporte des particularités. Elle est une agglomération majoritairement européenne et territorialement minoritaire à laquelle sont rattachées des tribus et des douars du voisinage pour lui permettre de vivre par le biais de taxes et d’impôts que ces derniers groupements humains payaient, organisés en douars dont les biens communaux sont administrés par des djemaa constituées par des notables.

La commune mixte se caractérise elle aussi par des particularités. Elle forme un centre de colonisation et sa population est européenne et indigène, celle-ci étant majoritaire. Elle est administrée par un administrateur nommé pat arrêté du gouverneur général, assisté par une commission municipale dont il est le président. Cet organe est vraiment d’une expression citoyenne et administrative. En effet, les membres élus sont français et les membres nommés par l’administration sont indigènes, tels le caïd et le président de la djemaa. L’élu municipal est appelé adjoint spécial ou municipal pour le différencier des adjoints de l’administrateur dont le nombre varie de un à deux ou trois en fonction de l’importance de la commune mixte.

extr regard critique sur l’oeuvre l’aube d’une révolution MARGUERITTE aLG2RIE 26 AVRIL 1901

 

Au premier appel du muezzin, Mohamed pénétra dans le ksar, par le grand portail nord qui était déjà ouvert, fait en bois fruste et très robuste, de grande hauteur. Il faisait encore très noir, cependant quelques croyants se rendaient à la mosquée. Certains s’éclairaient de lampe à signal dont la faible luminosité balançait au gré des mouvements de la main et scintillait, d’autres scrutaient la pénombre et marchaient carrément contre le mur et leurs ombres se confondaient au néant. Leurs pas étaient silencieux, presque feutrés, les pantoufles ne crissant pas. Des enfants, qui allaient à l’école coranique, se mouvaient aussi, indistincts et sans peur, car la sécurité absolue régnait. Les ruelles étaient étroites et tortueuses, sans ballast, montantes ou descendantes légèrement. La cité semblait encore endormie et ne donnait presque pas signe de vie à l’extérieur. Ses cuisines activaient pourtant et préparaient très tôt le petit déjeuner pour les laborieux habitants.

Juste au grand portail, se déroulaient deux voies opposées, limitées de part et d’autre de maisons. Mohamed emprunta celle de droite et laissa à sa gauche une impasse, élevée de façon abrupte et très courte. Il ne fit pas plus de vingt mètres et arriva chez lui. Il frappa à la porte qui , bien épaisse, ne résonnait pas. Il cogna plus fort avec sa canne, aucune voix ne répondait de l’intérieur. Alors, il commença à maugréer : « Mon dieu, le beau ! Personne ne vient m’ouvrir ? La fille de mécréants est sourde ; pourquoi j’ai épousé cette femme, moi ? Je lui donnerai une ou deux baffes pour lui apprendre à me laisser poiroter par ce sale temps ; il fait un froid de canard, par dieu, c’est vrai. Pourtant, elle sait que c’est mon heure d’arrivée, au premier appel du muezzin. » Au repos, il gelait et pour se réchauffer, il  remua les pieds, ôta  ses gants et se frotta les mains. Alors, il tapa de toutes ses forces avec son poing ; personne ne répondait à ses coups, violents pourtant, qu’amortissait l’épaisseur du bois. Il bougonna encore  et dit avec dépit : « On cherchera longtemps dans ses ruelles terreuses, on ne trouvera point un caillou pour taper fort et se faire entendre. » Désespéré, il se dit faire le compte à sa femme et la répudier. Il se corrigea vite par regret et maudit le diable qui lui jouait des tours et lui indiquait déjà de très jolies créatures, quelques unes mariées, d’autres, jeunes filles. Finalement, Fatma vint ouvrir, dit bonjour et retourna à sa cuisine, sans laisser le temps de réflexion à son mari.

Mohamed conduisit son âne dans le dépôt de bois dont il alluma un plafonnier électrique dont le voltage était si faible que l’on ne voyait presque rien. Il rangea les bûches dans un coin et s’écorcha un doigt qui saigna aussitôt. Il le suça instinctivement et le sang coagula. Il regagna la cuisine et sermonna fortement sa femme, puis il la saisit par les cheveux et la secoua vigoureusement et dit : « Maintenant, je vais t’apprendre à être prompte pour m’ouvrir la porte. ». Elle eut peur un peu, mais ne trembla pas, ne cria pas. Et dit : « Ne me frappe pas ; je t’ai préparé à manger et l’eau est chauffée pour que tu fasses tes ablutions. » Il la tenait toujours par les cheveux sans exercer de violence pourtant, alors qu’il était très nerveux. Quant à elle, elle restait humblement soumise et sûr d’elle-même. Elle n’essaya même pas de se dégager de l’étreinte de son mari qui dit : « Je vais t’apprendre à savoir qui suis-je. » Fatma restait imperturbable, malgré sa fragilité. Elle connaissait tout de son homme, sa violence, sa modération, ses limites. Aussi, elle n’en fut pas trop émue et dit : « Je sais qui tu es ; tu es  mon lion qui rugit et fait fuir les braves. » Elle fit mouche et, à chaque fois que Mohamed entendait les mêmes propos, il se désarçonnait et jamais il ne put déceler la boutade du compliment. Pour s’authentifier comme tel, il rugit comme d’habitude, prit une amphore qu’il remplit d’eau tiède et regagna le dépôt de bois qui faisait office de salle de toilettes.

extr hé hé c’est moi qui l’ai tuéAiN

6
avr 2022
Posté dans Non classé par bencherif à 1:37 | Pas de réponses »

                                           Ton nectar

 

 

 

Le suc de ta bouche, miel blanc de montagne,

Suave et peu fourni, suggestif du désir,

M’abreuve comme une source pure qui me baigne

Le palais et mes sens, mon esprit en délire.

 

Déjà c’est l’ivresse accomplie dans l’éveil,

Le bel art bien traduit dans l’amour en couple,

En tendre communion, grisé de merveille,

Dans sa danse nuptiale féerique souple.

 

Et en toi florissait un amour tendrement gracieux,

Par tes gestes câlins qui pourvoyaient, dans l’air

Du chant des sirènes charmant et mélodieux,

De fortes sensations expirées pour plaire.

 

Vaine résistance face à tes splendeurs,

Ton pouvoir séducteur, tes atouts frémissants,

Tes envies déchaînées,  ton habile candeur,

Ton corps soumis aux flots de l’amour gémissant.

 

Mon présent pour toi vient des jardins de la terre,

Qui renaît toujours pour adoucir notre vie

Offrir l’espérance, tout comme naguère,

Quand on chantait l’amour de jour comme de nuit :

 

Collier de marguerites, symbole de passion,

Posé dans l’engouement tout en frémissant,

Sur tes blonds cheveux, épis d’or mûrissant,

Aux heures ultimes du printemps en désertion,

les vagues poétiques

6
avr 2022
Posté dans Non classé par bencherif à 1:35 | Pas de réponses »

                                Sous ta Khaima (tente)

 

 

Sous ta Khaima en poils fins de chameau

Emaillés en poils caprins durs et malléables,

Résistante aux bourrasques et imperméable

Aux pluies et aquilons, montée loin des hameaux,

Suspendue aux bâtons d’oliviers sauvages

Trempés et endurcis  à l’huile de cade

Qui défient l’air humide, l’usure des âges

Vieux génie primitif forgé aux bravades

Des aïeux Gétules tous craints par les Romains,

Valeureux guerriers et transhumants au terroir

Des immenses plaines du Tel, riches en grain

Qui bivouaquaient en plein air sans manoir.

 

Toi, bergère, vêtue d’ample robe bien claire,

Bracelets à tes mains, médaillon à ton cou,

Tes noirs cheveux épars, tu fredonnes bel air,

Allongée sur la soie, joyeuse de beaucoup,

Tu attends ton berger qui fait cuire le méchoui

Au trépied de sable où flambent deux bûches

Les braises s’effondrent et leur flamme éblouit

Autour du feu, des pierres posées comme ruche.

Au moindre mouvement résonnent tes joyaux

Dans un tintement bref, comme tendre musique

Jouée sans solfège par des ténors loyaux

Qui interprètent la mesure magique.

 

Tes joues roses tentent fatalement le saint,

Sorti de son temple dans la grande ferveur,

Reliques du sermon encore dans son sein

Le vice étranger à son noble et grand cœur.

 

Du regard langoureux, tu séduis ton berger,

Ivre dans l’euphorie et de baume encensé

Qui, des yeux, admire tes atours arrangés

Rêveur un bref instant avant de s’annoncer.

les vagues poétiques

6
avr 2022
Posté dans les odes de l'amour par bencherif à 1:30 | Pas de réponses »

                                      Brune

 

 

 

Que dire ? Si ce n’est Femme fatale,

La brune légère comme la gazelle

D’une patrie nordique ou orientale

A l’esprit aérien, aux traits d’aquarelle,

Aux yeux noirs, comme du miel foncé,

Aux cheveux d’ébène, effleurant tes cimes,

A la gorge diaphane, de couleur nuancée

Aux pieds gracieux, écrivant des rimes.

Que dire ? Si ce n’est Femme fatale,

Prometteuse d’amour aux chansons divines,

Du nectar saoulant dans un verre de cristal,

D’ombrage remède sous ton exquise ligne,

 

Du souffle de la vie, sur ta peau en hâle

De havre lyrique sur tes belles collines.

Qui ne t’a aimée aura été le malchanceux,

Prisonnier du remords, l’éternel assoiffé,

Toi, l’amour Majesté, à l’élixir mousseux,

Toi, ma conquête idyllique, mon trophée.

extr les vagues poétiques

 

13
mar 2022

L’œuvre Marguerite est monumentale. Elle s’inscrit dans le genre du roman historique.       Ce genre d’écriture est particulièrement prisé par des auteurs classiques et contemporains. C’est le cas de Walter Scott, Victor Hugo, Léon Tolstoi, Jean Giraudoux etc. il est certain que leur motivation s’illustre dans la fascination de l’histoire, mais aussi pour vulgariser au lecteur ordinaire les œuvres statiques des historiens, je dirai même froides, qui ne touchent pas l’humanisme de ce même lecteur dont il provoque l’émoi et en tire une conclusion. Cette implication du romancier pour restituer le passé ou glorieux ou fatal, ou merveilleux ou dramatique, est une source conflictuelle avec l’historien lui-même qui croit à tort que son domaine est empiété.  En effet, elle nous fait revivre ce passé et nous transpose dans son quotidien. De là, le lecteur y trouve des ressemblances, des vraisemblances et s’identifie aux personnages, tantôt admirés, tantôt haïs. Il y a un mélange de fiction et d’information documentaire, c’est un récit vivant. La véracité historique est en général présente pour l’essentiel, jamais tronquée ou dénaturée.

 

    I. Contexte historique

L’agression  française contre la Régence d’Alger le 14 juin 1830 est l’aboutissement logique d’un projet d’annexion en 1808 par l’empereur Napoléon 1er pour lequel un minutieux travail de renseignements a été accompli par le capitaine Boutin de la marine française, la même année entre les mois de mai et juillet, soit 54 jours. Néanmoins l’empereur ne put le concrétiser pour des politiques internes, d’une part, et d’autre part, la puissance navale d’Alger était hautement dissuasive. La Flotte de la Régence, qui avait la haute main sur la méditerranée, devait être détruite, sinon affaiblie par les autres puissances maritimes de l’époque, qui étaient l’Angleterre, la France, les états unis d’Amérique. La confrontation commença d’abord avec ces derniers, entre 1808-1812, dont l’issue ne fut pas heureuse pour la Régence, dont une grande partie de la flotte fut détruite. Une agression commune anglo-française fut menée en 1816 ; puis en 1827, la marine française acheva de détruire l’essentiel de la Flotte qui représentait un péril. Donc Alger, privé de sa flotte de guerre maritime, devenait aisément prenable par la mer le 14 juin 1830, sous le corps expéditionnaire du maréchal De Bourmont, fort de plus de 36.000 hommes et de bâtiments de guerre impressionnants. Le Dey Houcine capitula au bout de vingt jours de combat et fut exilé en Turquie.

           a.  Résistance populaire armée.

Commença aussitôt la résistance populaire spontanée et sans encadrement dans les environs d’Alger. Deux ans plus tard, elle s’organisa autour de la figure emblématique de l’émir Abdelkader. Ce héros se révéla chef de guerre et organisateur de l’état moderne algérien pendant quinze années. Dans cette période, il structura les résistants en armée classique avec sa hiérarchie, sa logistique, ses objectifs. Il dota le territoire en administration civile, battit la nouvelle monnaie, construisit une fabrique d’armes. Il put libérer le pays dans ses deux tiers, dont l’indépendance fut reconnue par la France. Ce traité fut violé par cette dernière, et la guerre reprit quelques mois plus tard. La résistance continua avec de nouveaux leaders dont une jeune femme soufie, patronne de la confrérie Rahmaniya dans la Kabylie, Lalla Fadma Nsoumer. Elle mourut en 1855, au bagne, à l’âge de 27 ans. La résistance eut son glas pendant la grande guerre de 1871 sous le commandement d’ElMokrani, après un édit (fatwa) du cheikh Hadda, maitre de la confrérie Rahmaniya.

           b. Contexte sociopolitique : La colonie 

La France fit de l’Algérie une colonie rattachée à la métropole et la dota d’une structure administrative territoriale, soit un gouvernorat subdivisé en trois départements dont chacun était structuré en communes de plein exercice et de communes-mixtes. Le régime d’administration était militaire, jusqu’en 1871, année de l’avènement du régime civil, soit de la démocratisation des institutions. Néanmoins, cette démocratie était une forme d’apartheid, car elle concernait la minorité de la population d’origine européenne. On appela aisément cette avancée démocratique, comme étant le gouvernement des maires, auxquels étaient  inféodés dans les faits les trois préfets et le gouverneur général.

Dès les premières années de la conquête, le maréchal Bugeaud avait ébauché la politique d’implantation de l’élément européen. Il ramena des Français qui s’établirent en pleine guerre, puis il leur ramena des épouses françaises. Il découvrit vite que ceux-ci ne pouvaient s’accommoder aux nouvelles conditions. Alors, il déclara à la chambre des parlementaires qu’il était nécessaire à la France d’établir aux côtés de ce peuple non soumis, brave et laborieux, des peuples européens les plus vigoureux qui soient en Europe. C’est ainsi que la porte fut ouverte aux Espagnols, Italiens et Maltais de constituer ce peuplement de colons.

11
mar 2022
Posté dans Non classé par bencherif à 9:23 | Pas de réponses »

Gaston remit la paire de souliers au cordonnier avec un air de mépris, avant de dire avec arrogance : « Tiens sale juif, répare ma paire de souliers, à l’instant même ». Le vieillard en eut peur ; il la prospecta, en tremblant et répondit précipitamment que la réparation exigeait toute une journée de travail. Gaston piqua une de ses colères promptes et le traita de vermine et de menteur. Il hurlait toute sa fureur qui sortait par les pores de sa grosse chair, il était fou de rage, ne retenait pas sa mauvaise langue, déclarait tous les Juifs indésirables dans le pays, dans son pays, disait que les Européens n’auraient la paix de l’âme qu’au moment où ils les verront prendre chemin pour un pays quelconque. L’atmosphère était tendue. Hamza bouillonnait et faisait un grand effort pour maîtriser ses nerfs.

 

- Je vous assure, Mr Gaston, que cela va me demander toute une journée de travail, dit Youcef. Les semelles sont totalement à refaire et le cuir doit passer quelques heures au moule. Il faudra revenir demain. Soyez compréhensif, je vous en conjure.

 

Gaston savait que le cordonnier disait vrai. Il ne voulait pas toutefois se rendre à l’évidence, sa haine raciale occultant son bon sens. Il l’agrippa solidement par le cou et le secoua violemment. Il faillit étrangler sa victime très fragile qui sanglotait comme un petit enfant, toussotait comme un grand asthmatique, se débattait vainement pour se dégager de la forte étreinte. Gaston avait dépassé les bornes et jouissait du châtiment qu’il administrait au vieil homme. Hamza ne put en supporter de voir davantage. Il le tira par le bras, le bouscula et le propulsa dans la rue. Gaston essaya de revenir à la charge et le menaça. Hamza le retint solidement par la taille et lui dit : « Si tu ne le laisses pas tranquille, je te ferai manger le limon de la terre et ta putain de Graziella pourra en rire ». Hamza était désormais grand et fort, il ne craignait pas son ennemi, il pouvait en faire une chair à pâté. Gaston apprit vite la leçon : il perdit définitivement la bataille et partit à la hâte sans se retourner.

 

Le lendemain, vers le coup de dix heures, le vieux cordonnier ferma sa boutique et se rendit au tribunal pour porter plainte à l’encontre de Gaston. Il n’avait aucune ecchymose au cou, il souffrait plutôt d’une véritable psychose. Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit, imaginait des drames inqualifiables, prêtait l’ouïe au moindre bruit, demeurait cloîtré dans son lit, grelottait et transpirait tour à tour d’une fièvre spéciale, celle de la peur. Il vécut une épouvante. Samiha ne parvenait pas à le consoler, ni Sara dont il souffrait terriblement le malheur : elle était belle et jeune, mais personne n’osa venir demander sa main, ni les Européens, ni les Arabes. Il ne comprenait pas pourquoi le sort était si cruel à son égard et pourquoi encore ces gens ne désiraient pas s’unir par les liens sacrés du mariage avec les filles de sa communauté.

 

Il arriva au tribunal, sans trop d’illusions. Il comptait malgré tout sur sa vieillesse et sa pauvreté pour se faire entendre avec compassion. Le juge, Léon, l’avait débouté et congédié. Comme, il avait un témoin, il crut bon d’en faire appel, estimant qu’il pourrait détourner la difficulté à son avantage. C’était Hamza et il alla le retrouver dans le magasin. Hamza lui répondit que sa démarche était vouée à l’échec ; il l’accompagna tout de même. Le résultat n’avait pas changé et le vieillard dut s’avouer battu. Alors, il douta de cette citoyenneté que l’Etat français lui avait prodiguée et déplora amèrement cette discrimination entre les citoyens d’une même nation qui osait prétendre diffuser universellement la fraternité, l’égalité et l’équité.

 

Sur le chemin du retour, le vieillard marchait doucement, le cœur lourd de déceptions et assiégé de craintes. Sa vie paisible d’antan était désormais perdue par ce satané bulletin de vote qui était en fait une arme à double tranchant qu’il ne maniait pas personnellement et dont profitait le grand rabbin et l’une ou l’autre formation politique qui accédait au pouvoir, afin d’écraser au mieux les indigènes. Que faire ? Le grand rabbin disait qu’il connaissait au mieux les intérêts de sa communauté. En fait il vendait les voix au plus offrant. Youcef  savait. Néanmoins, il suivait aveuglément les consignes du vote à chaque échéance et ne pouvait guère reconnaître que c’était là une réelle entourloupe. Il savait aussi d’expérience que le consortium ne lèverait pas le petit doigt pour aplanir ses gros ennuis. En la conjoncture, il regrettait sincèrement son ancien statut d’indigène, au moins il n’avait pas à entrer, malgré lui, dans ses tractations politiques dont il ne tirait aucun profit.

 

Hamza quitta le vieil homme, ne sachant où aller, ni quoi faire. Son esprit était ailleurs. Il pensait à Pauline. Elle lui manquait. Il devait la revoir. Mas où ? Il réfléchit un moment. Son cœur battait fort. Est-ce qu’il l’aimait ? Encore un moment d’introspection. Oui ! Il l’aimait. Il se sentit heureux de se confesser cet amour. Son visage prit de belles couleurs et ses yeux  brillèrent. D’un pas hardi, le premier vers l’amour, il s’en alla voir Pauline chez elle. Il était gai. Il sifflait ou chantait. Il arriva à la maison, frappa à la porte et dit : « c’est moi Hamza ». Elle entendit la voix de son adoré, Hamza. Sa joie était immense. Elle ouvrit, l’enlaça, l’embrassa sur la joue. Elle sentit alors qu’elle l’aimait. « Entre, dit-elle »

 

-  Pauline ! Tu m’as manqué. Tu es mon soleil. Au séminaire, je pensais à toi à chaque instant.

-  Pauline ! Allons au jardin public. Nous serons bien mieux au milieu de la  verdure et du chant des oiseaux.

 

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